mardi 4 novembre 2008

Yes we can !

Me voilà de retour après une semaine bien chargé.
Pas mal de travail, un long week-end sous le soleil New-Yorkais, un lundi à 200 à l'heure, soit peu de temps à vous accorder.




Et ce n'est qu'en ce mardi 4 novembre 2008, à quelques heures de la clôture des votes des élections présidentielles américains que je me penche sur mon clavier pour vous faire part de ma vision de la campagne depuis l'autre côté de l'Atlantique.
Je lis la presse américaine, je discute avec les étudiants, je me rends aux débats, je prends part à la ferveur collective qui ne cesse de s'intensifier sur le campus mais il est toutefois difficile de dégager de grandes tendances, de dire 'comment se passe la campagne aux Etats-Unis' ou 'ce qu'en pensent les Américains'.
Car un campus universitaire, qui plus est sur la côte Est, qui plus est lorsqu'il abrite l'une des meilleurs écoles de relations internationales du monde et son lot d'étudiants étrangers, et très loin d'offrir une représentation de l'Amérique.

Quel lien entre les jeunes étudiants issues de familles aisées de la côte Est et l'Amérique "d'en bas" de l'Ohio ? Quel rapport entre Derek et Curtis qui passent leur année à Tufts à 50000$ à jouer au Base-ball et ces jeunes, tout autant Américains, qui travaillent dans les fermes texanes comme leurs parents et grands-parents? L'opposition peut sembler un peu manichéenne, mais l'idée est là.

Obama, Obama, Obama. Sur les T-Shirt, dans les conversations, en guise de statuts Facebook et pseudos msn. Barack est partout, et les Tufts democrats sont nombreux et hyperactifs. Je ne compte plus les mails que j'ai reçus de leur part pour participer à des réunions, des meetings, des appels téléphoniques vers les électeurs américains, des sessions de porte à porte dans toute la région. J'avoue ne pas avoir pris le temps d'y prendre part, mais ce ne sont pas les occasions qui ont manqué.



Je suis par contre allée à une réunion des Tufts républicans. Heureusement pour eux, leur motivation est inversement proportionnelle à leur nombre. Pour être claire, ils ne sont pas plus d'une douzaine alors que leurs homologues démocrates se comptent par centaines. Mais ils assument leur idées, sont conscients de leur infériorité numérique sur le campus, et cherchent des solutions pour attirer les indécis: tenter de se justifier sur des sujets brûlants comme la guerre en Irak, attirer l'attention des étudiants sur certains points douteux du programme démocrate, etc. Et le plus important, ils croient en la victoire de MacCain.

Il me semble toutefois, que, si la plupart des étudiants s'apprêtent à voter Obama, nombre d'entre eux ne sont pas pour autant véritablement investis politiquement. Si beaucoup portent haut les couleurs démocrates, cette attitude demeure superficielle, et ceux qui sont allés sillonner le pays dans l'espoir de faire pencher la balance ne représentent qu'une minorité d'entre eux.
Une preuve en est que, lors des trois débats qui ont opposé les deux candidats, les salles communes des résidences, équipées de télévisions (alors que peu d'étudiants en ont dans leur chambre) étaient tristement désertés. Les quelques téléspectateurs étaient bien souvent des étudiants internationaux curieux de s'informer sur la campagne américaine, alors que les Américains eux-même semblaient avoir mieux à faire.

Mardi 4 novembre 2008 - nous y sommes. Un jour a marquer dans les mémoires, une élection pas comme les autres, car l'Amérique qui a élu Bush, est sur le point de porter le premier président noir à la tête de la première puissance mondiale. Que cela changera-t-il pour nous Français, pour nous Européens? Pourquoi supportons nous si vivement Obama ? Parce qu'il est noir et qu'il nous permettrait de nous dégager des clichés si répandus sur l'Amérique raciste? Parce qu'il serait le premier à nous donner raison quant au refus de soutenir la guerre en Irak ?
Pourquoi rejeter à ce point MacCain? Comment le monde réagira-t-il s'il est élu? Ne nous suffit-il pas de dire au revoir à ce si mal aimé George W. Bush?



Je ne sais pas. Mais ce qui est sûr, c'est que l'Amérique, elle, s'apprête à vivre un nouveau tournant dans son histoire.

2 commentaires:

Nico a dit…

ca me manque un peu tes articles plus personnels, on dirait un extrait du monde...

Chloé a dit…

ahhh !!! enfin ! je l'ai attendu ce post !!! merci ma chérie, pour cet article (je suis d'accord avec le nio en question) digne d'un grand journal ;)