lundi 29 septembre 2008

Etude anthropo-sociologique

Partageant mon quotidien avec des étudiants de différents pays, il est assez amusant de remarquer à quel point certaines différences culturelles peuvent être frappantes. Ne serait-ce que d'un bout à l'autre de l'Europe, les façons de vivre, de penser et de se comporter peuvent parfois apparaître radicalement divergentes.
Je limite toutefois mes observations à quelques pays seulement: les Etats-Unis, bien sûr, mais aussi l'Allemagne, l'Espagne et la France dans la mesure où les étudiants venant de pays plus éloignés, aussi bien géographiquement que culturellement, sont également beaucoup plus difficiles à cerner.
En effet, si de nombreux asiatiques, et notamment Chinois, font partie du programme d'échange au même titre que nous autres européens, ils se montrent très discrets, restent le plus souvent entre eux, et j'avoue n'avoir jamais eu l'occasion de discuter avec eux.
Nous avions également aperçus, lors de la réunion d'accueil des étudiants d'échange, deux ghanéens, qui semblaient un peu perdus, en retard, avec leur bagages sous le bras, mais je ne les ai jamais recroisés depuis.


Des Américains

En premier lieu, je vais m'attacher à dépeindre nos amis les américains. Je ne veux en aucun cas faire de généralisation hâtive, mais seulement partager ma vision franco-française après ce premier mois passé en terre jusqu'alors inconnue.

Les Américains sont au premier abord des gens chaleureux, accueillants et dévoués. Ce sentiment m'avait déjà frappé lors des quelques jours que j'avais passés à New-York. Les gens vous sourient, vous saluent, vous demandent comment vous allez lorsque vous passez la porte d'un magasin, vous proposent de vous indiquer votre chemin lorsque vous avez l'air perdu, de vous prendre en photo lorsque vous avez l'air d'avoir envie d'être pris en photo (oui oui, il doit il avoir un air...).
D'ailleurs, ça me fait penser à cette fameuse anecdote où, alors que Doudou et moi étions tranquillement assis sur un banc au coeur de Boston, respirant une bouffée d'air face au soleil après une éprouvant séance de shopping, une américaine s'est approchée de nous : "Avez-vous un appareil photo?" Nous de répondre: "Hum... Oui, pourquoi?" "Parce que vous êtes vraiment adorables, il faut que je prenne une photo". Nous lui avons donc prêté notre appareil photo, afin qu'elle prenne une photo de nous, pour nous!

Certes, nous ne ressentions pas particulièrement le besoin, à cet instant, de se faire photographier, mais cela ne change rien au fait que les Américains sont des gens charmants et serviables. Il en a été de même lorsque je suis fraichement débarquée à l'université, avec mes trois valises sur les bras. Je fus accueillie par d'adorables étudiants qui m'ont aidé à monter mes bagages, tandis que les filles de mon couloir me saluaient en souriant et s'extasiaient sur mon origine française.

Toutefois, cette chaleur peut rapidement se révéler assez superficielle. Car si les Américains sont gentils et serviables, il est assez difficile de tisser de véritables relations avec eux. Il ne semble pas que l'amitié soit une valeur fondamentale à leurs yeux, et je suis même tentée de penser que dans ce domaine, la quantité compte pour eux plus que la qualité. On se salue, on se hug (oui, on ne fait pas la bise aux États-Unis, on fait des câlins), on hurle parce qu'on est content de se voir, on partage deux trois banalités dans le couloir, et puis on passe au suivant. Si l'on discute un long moment, que l'on rigole et que l'on projette d'aller à telle ou telle soirée ensemble, il ne faut pas pour autant en conclure que l'on est sur la voie escarpée de l'amitié. C'était nous comme ça aurait pu être quelqu'un d'autre, et rien ne nous fait sentir qu'on compte un peu plus qu'un ou qu'une autre.

Ne voyez ni déception ni amertume dans mon propos, je n'ai pas traversé l'Atlantique pour trouver mes meilleurs ami(e)s (ceux-là m'attendent sagement en France), seulement une constatation, ou même une confirmation de ce que j'avais déjà pu lire ou entendre de la part des étudiants français qui m'ont précédée.

(suite au prochain épisode...)

mardi 23 septembre 2008

Des cours

Comme me l'ont fait remarquer certains par leurs doux conseils, et d'autres par leurs plus sarcastiques commentaires, ce blog tend à manquer de substance. On s'amuse, on rigole, on voit des écureuils et des canards, mais on n'apprend pas grand chose de ma vie. Voici venu le temps de remédier à ce sérieux problème.

Premier angle d'attaque: Les cours

Lorsque nos homologues Américains entrent à l'université, ils n'ont, bien souvent, pas encore choisi la voie dans laquelle ils désirent se spécialiser. En effet, les universités américaines, contrairement à ce que l'on peut connaître en France, proposent très souvent un très large choix de cours (de la nutrition à l'ingénierie en passant par la psychologie, l'éducation ou encore les langues) et n'exigent de leurs étudiants d'avoir choisi leur major (spécialisation) qu'à la fin de leur seconde année. Il en résulte que les étudiants peuvent choisir, à certaines conditions près, tous les cours qui sont susceptibles de les intéresser. Et, dans la mesure où nous sommes soumis au même régime que nos petits camarades natifs, il en va de même pour nous. (Sciences Po exige toutefois que nous prenions au moins un cours qui ait un rapport plus ou moins étroit avec les relations internationales, les sciences politiques ou l'économie).

J'ai pour ma part choisi 4 cours (on peut en prendre au maximum 6) dont je vais me faire un plaisir de vous détailler la substance.

1. Step-Aerobic: Je mets ce cours en tête car j'envisage sérieusement d'en faire mon major. D'ailleurs, tout mon emploi du temps a été organisé autour de mes séances de step bi-hebdomadaires. Nul besoin d'en dire plus me direz-vous, on sait tous ce qu'est le step: on gigote sur une marche en plastique en faisant toute une série de mouvements aussi ridicules qu'acrobatiques, le tout sur une musique djeuns et rythmée, dans le seul but de brûler des calories. Mais ce serait bien trop simple. Car le professeur parle anglais. Et je vous assure que quand la musique tonitruante hurle dans vos oreilles, c'est n'est pas aisé de comprendre ce qu'elle entend par "Niiiiiii". Ce n'est qu'au bout de quelques séances que j'ai compris qu'elle voulait qu'on lève le genou*. Je m'applique donc à imiter mes camarades super-entraînées, mais j'ai toujours un temps de retard, ce qui explique sans doute que la prof me demande à chaque fin de cours comment je vais.



2. Allemand: Ce cours est l'un des plus faciles pour moi, ou du moins celui où je participe le plus. Il est en effet moins intimidant de parler allemand devant des élèves qui ont le même niveau que moi, que de parler anglais devant des américains qui pratiquent la langue de Shakespeare depuis leur tendre enfance. La chose se corse un peu lorsque, face à un mot inconnu, la prof donne la traduction en anglais, et que je ne connais pas le mot en anglais non plus. Dans ce cas, soit je demande de plus amples explications, et j'ai bien souvent le droit à une séance de mime, ou je note le mot dans un coin de mon cahier pour le chercher plus tard. C'est pareillement délicat durant les contrôles qui se présentent sous forme de traduction. Il est assez rageant de connaître la signification en Français, mais pas le terme en Anglais...



3. Islam et modernité: Voici le premier de mes "vrais" cours. Je veux dire par là des cours qui demandent un certain travail. Car si les emplois du temps américains sont légers, c'est parce qu'il y a bien souvent autant, voire plus d'heures de travail personnel à la maison. Ce travail consiste en général en des lectures (plus de 150 pages par cours et par semaine.. en anglais), mais aussi en des examens et des travaux à rendre. J'arrive en général assez bien à comprendre les textes (sauf le Coran en ancien anglais auquel je m'attèle actuellement. Je pense que je ne comprendrais pas plus mal si c'était en arabe) qui nous sont proposés, mais je ne participe pas pour autant en classe. Les américains, eux, n'hésitent pas à donner leur point de vue, exprimer leur opinion, même si elle n'a un rapport qu'étroit avec le sujet, ou si elle ne repose sur aucun argument fondé. Pas de honte, pas d'hésitation, chacun a son mot à dire, et c'est plutôt convivial.



4. Médias globaux et conflits internationaux Ce cours est un peu particulier, puisqu'il a lieu à la Fletcher School of law and diplomacy, l'une des meilleures écoles de diplomatie du pays, rattachée à l'université de Tufts. Nous avons le droit, en tant qu'étudiants d'échange, de choisir un cours par semestre parmi ceux proposés par cette école. Le cours que j'ai choisi est particulièrement intéressant, mais tout aussi ardu. Il a lieu dans une très belle salle, autour d'une table ronde en marbre. Nous sommes une dizaines et je suis la plus jeune: tous ont entre 25 et 45 ans. La plupart préparent leur deuxième ou troisième diplôme et ont déjà une certaine expérience dans le domaine: une journaliste russe, un juriste albanais, un autre qui a travaillé chez CNN... Assez intimidant mais en même temps potentiellement intéressant: on croise souvent dans les couloirs des fils de diplomates, et les nombreuses conférences proposées sont tenues par de grands spécialistes ou des professeurs émérites. Toutefois, le mémoire "d'une qualité professionnelle" que nous devons rendre à la fin du semestre me donne déjà des sueurs froides, mais je compte m'accrocher !


Comme vous pouvez le voir, j'ai intercalé quelques photos de NY qui n'ont, certes, aucun rapport avec la choucroute, mais ont au moins le mérite d'égayer ce morne article.



*genou en anglais se dit knee, et se prononce effectivement "ni"

Tuftonia's day

Aujourd'hui ai-je subitement été prise par la folle envie de metter les paroles de l'hymne de Tufts sur mon blog. Et comme cette dernière proposition l'entend (MON blog), je fais ce que je veux !


Steady and true, rush along, Brown and Blue.
Raise a mighty score today
Fearless tear down the field and never yield!
Brown and Blue, Brown and Blue for aye!
Hammer them hard, boys, and break through their guard.
That is old Tuftonia's way.
And our glorious banner once again will wave o'er Tuftonia's Day.
T-U-F-T-S, T-U-F-T-S, Hurrah! Hurrah! for dear old Brown and Blue! (mon passage préféré)

Up on the Hill tonight all will be gay
Victorious in the fight, we'll raise the standard of dear old Tufts to glory!
Pile up a mighty score.
It's bound to soar.
Now one goal more!
Nothing can stop us; it's Tuftonia's Day.

Push it right through, boys, we're rooting for you!
Now smash their guard once more.
See, they are losing fast, their line can't last!
Brown and Blue, boys, forevermore.
Right through the hole, lads, and make it a goal in the good old fashioned way.
And we'll turn out with a lusty shout to honor Tuftonia's Day.
T-U-F-T-S, T-U-F-T-S, Hurrah! Hurrah! for dear old Brown and Blue! (re- mon passage préféré)

Up on the Hill tonight all will be gay
Victorious in the fight, we'll raise the standard of dear old Tufts to glory!
Pile up a mighty score.
It's bound to soar.
Now one goal more!
Nothing can stop us; it's Tuftonia's Day.

lundi 22 septembre 2008

30 millions d'amis

- Squirrell Fever -





Doudou et moi, traversant le campus en direction de la bibliothèque.

Doudou : Tu ne dis pas bonjour à la famille ?
Moi: La famille ... ? Quelle famille ?
D: Bah, la famille des écureuils ! Ils habitent dans cet arbre, là-bas, tu vois ?
M: Tu es sûr que ça va ... ? Tu veux boire un coup ? J'ai un advil si tu veux ?
D: Oh regarde qui voilà, l'aîné !
M: Bon, admettons qu'il y ait une famille d'écureuils dans cet arbre, comment sais-tu que celui-là est l'aîné ?
D: Parce que je le reconnais ! Je les ai beaucoup observés tu sais. Il y a les parents, et deux fils. Et lui, c'est l'aîné !
M: ...

Mêmes protagonistes, attendant le bus pour aller en ville
D: Tiens, la famille dort encore.
M : Tu sais à quelle heure arrive le bus ?
D : Ah le voilà !
M: Le bus ?
D: Non, le père ! Et voilà toute la famille qui déboule ! Qu'est ce qu'ils sont bien organisés. Chacun a son rôle. Tu vois comme ils travaillent ? Remarque, faut bien qu'ils préparent leur nid pour l'hiver et qu'ils fassent des réserves...
M: Oui, c'est sûr. Je vais aller voir de plus près ce qu'ils font.

Quelques minutes plus tard
D:
Alors ?
M: Alors il y en a un qui ramasse de la mousse, et l'autre, tu sais ce qu'il fait ?
D: Non, quoi ?
M: Et bien il ramasse des glands, plein de glands. Ensuite, il enlève tous les chapeaux, puis il les range dans ses joues pour pouvoir les remonter dans l'arbre.
D: C'est fou.
M: Oui, c'est fou


-Duck attitude-



Les mêmes, sur le port de Boston, regardant des canards
D:
Pfff, c'est vraiment toujours pareil, on dirait toi et moi.
M: Quoi ?
D: Bah tu vois pas, le papa canard est obligé de plonger pour aller chercher de la nourriture, pendant que la femelle est tranquille à bronzer.
M: ...

Doudou, revenant d'une journée passée à Boston
M: Alors cette journée, c'était comment, tu as fait quoi ?
D: J'ai été dans un parc, il y avait des dizaines de gros canards !
M: Ah, bon, c'est intéressant, et tu as fait quoi d'autre ?
D: Tu vois, au début je les nourrissais tous, ils aimaient ça. Et puis je me suis aperçu qu'une des cannes avait l'aile toute atrophiée, et bien c'est devenue ma protégée ! Je lui donnais mon pain en priorité. Et alors que tous les autres me picoraient le doigt pour manger, elle elle faisait doucement, elle essayait de ne pas me faire mal.
M: Ah, tu étais un peu sa mère nourricière alors..
D: Oui, exactement. Tu sais, moi je m'occupais d'elle parce qu'elle était malade, et elle m'en était reconnaissante. A la fin, elle m'a suivi pendant quelques kilomètres, elle n'arrivait pas à me quitter.

mercredi 17 septembre 2008

Aujourd’hui, votre serviteur à l’immense honneur d’emprunter la plume de Mary (prononcez Meuraïïïe en language américano-hystérique) pour vous compter un peu ses impressions.

Vous qui vous demandez comment je vis cette aventure au pays de l'oncle Sam ? Comment je m'adapte au climat local, aux habitudes alimentaires ou à dormir dans le mini-lit, je vous dirais tout.

Tout d'abord, question pratique, sachez que j'ai eu droit au lit pour moi tout seul, ma douce s'étant concoctée un petit nid douillet par terre (hihi)... La chambre est en effet petite mais coquette. Passons au nerf de la guerre, enfin mon nerf de guerre : manger. De ce côté je me dois aussi de confirmer l'ampleur des dégâts : la vie sur le campus est pleine de vices, et la cafet en est un. Imaginez tout à volonté: les entrées, les plats, les desserts, les boissons, les pizzas, les soupes, les fruits, les céréales... bref on a tendance à vouloir manger pour son argent donc à se goinfrer. Pour 10 jours çà va me direz-vous, mais quels seront les effets à plus long terme sur l'organisme d’une pauvre petite française ?Nul ne le sait. En revanche, hors du campus c’est tout à fait normal et j’irais même briser une légende urbaine : les menus du Mc Do sont strictement identiques.

Sinon le temps des folles rencontres avec les freshmen s'est un peu éloigné, et il s’avère maintenant bien plus difficile de nouer des contacts avec les autochtones. Il faut dire que le rythme des cours s’est mis en place et qu’une atmosphère studieuse est tombée sur les petits américains en jogging TUFTS (ah oui j'ai oublié de vous dire qu'il est de coutume d'afficher son appartenance à son université, au sein même de son université. Bref tout le monde se ballade habillé de la tête aux pieds en TUFTS University for ever in my heart love you my teacher.com). Je crois que les gens ont une autre relation aux études que nous avons chez nous: ils aiment leur et le montre ! (le coût y est sûrement pour quelque chose)

Mon statut d'invité VIP me donne le droit de profiter des avantages du campus, sans en avoir les inconvénients, à savoir les cours. Je passe donc mes journées à visiter Boston, Routard dans une poche, Lonely Planet à la main j'arpente les rues, les musées, les églises, les magasins, bref le moindre petit bâtiment ayant un intérêt est passé sous mes mirettes. Certes je me sens un peu seul parfois, mais il fallait s'y attendre... Boston est une ville très européenne avec un côté ville à l'anglaise, des beaux quartiers, des petites rues et ruelles et un côté américain avec les grandes avenues et les gratte-ciels. Le tout se marie (huhu) assez bien jugez par vous même :

Park Street, le centre ville, mélange d'histoire et de modernité avec ses églises au milieu des builgings

Encore et toujours des buildings qui côtoient les bâtiments historiques (la tour est l'ancienne Custom House, c'est leur Big Ben à eux)Le Massachusetts State House, où sont prise les décisions de l'état (c'est leur invalide à eux, bon promis j'arrête:)

Vue depuis le Boston Common, le plus vieux parc de la ville.

Beacon Hill, le quartier aisé et très british, avec petits jardinets, ruelles pavées etc... très sympa

Enfin vue panoramique avec la mer, le quartier des affaires, bref la totale. Après les 297 marches de leur Obélisque (argg) gravies, je vous offre ces clichés.


Et puis nous sommes allés passer un we à Big Apple. Et même si les conditions n'étaient pas idéales (temps pas génial, auberge éloignée) ce fut une belle découverte. Personnellement j'ai été un peu déçu car je m'étais fait une montagne de ce NYC là. J'imaginais vraiment des gratte-ciels partout, toutes les rues lumineuses comme Time Square, des gens extravagants et fous ... Or dès que l’on sort des quartiers incontournables, c’est une ville un peu plus bruyante et dynamique que les autres, mais rien de fou fou. Notre programme était tout de même chargé avec des visites très sympas….L'Empire State, le Chrysler building, le Rockefeller Center, le MOMA, Chelsea, Manhattan, Chinatown, Harlem, le quartier des affaires, Time Square, le shopping, Ground Zero etc...

NYC sous la pluie... ;(
Time Square
Le Pont de Brooklyn

Chinatown

Sans oublier notre auberge située au milieu de nulle part en plein Brooklyn. Je vous passe la nuit d’arrivée, où à minuit nous étions en train d’essayer de localiser l’auberge qui ne se trouvait pas du tout à l’adresse que nous avions, mais à un autre carrefour miteux et désert où ne traînaient que des gens peu respectables … au final ce fut une sorte d’auberge espagnol en géant, pleine de monde, très chaleureuse. Les « gérants » étaient super cool, ils organisaient des soirées folles dans l’auberge, hurlaient tout bourrés dans les couloirs tant et si bien que le lendemain il n’y avait personne à l’accueil jusqu’à midi. Bref ce fut assez sympa, cosmopolite et très cosy

Vous manqueriez quelque chose si je ne vous parlais pas de la messe Gospel que nous avons vu à Harlem. Nous jetâmes notre dévolu sur une autre église que celle qui accueillie nos chères pintades quelques semaines auparavant. Il est difficile de vous faire part en détail de la situation vécue, des choses, des visages ou des émotions ressenties, mais ce fut fantastique ! Au début la messe commença assez sagement avec quelques chants gospels menés par le pasteur et ses acolytes. Les fidèles n’étant pas très nombreux. Puis le sermon du pasteur est monté en intensité au fur et à mesure que les gens emplissaient l’église : petites filles, jeunes, vieux, femmes et hommes tous habillés sur leur 31. Des couleurs vives ici et là, une tunique jaune, un costume à carreaux, un chapeau rose fuchsia par là. Puis les instruments de musique sortirent, une batterie d’abord, des trompettes, des tambourins, un piano… Au fil des minutes la messe tournait peu à peu à une sorte de concert-fête géant. Le pasteur entra alors en scène, hurlant, criant, chantant au micro. Les gens se mirent à gesticuler, à crier, à chanter. Le trompettiste à entrer en transe, les chœurs féminins du gospel firent alors leur entrée en chants et il s’en suivit un chant-danse de près de 30 minutes où tous les fidèles dansèrent en rythme devant l’hotel, l’orchestre jouant à tue-tête. Et là se produit une chose assez étrange à vivre : la transe gospélienne. Une à une toutes les femmes se mirent à pleurer, à sauter, à gémir, à danser inlassablement, yeux fermé, bras levés au ciel, oubliant tout, l’église, les gens…une à une elles partaient dans une danse inexplicable, telles des robots envoutés…Heureusement pour elles, les « nurse » veillent. Ces femmes habillées de blanc se glisse parmi les fidèles au début de la messe mais ont la tâche de s’occuper des personnes qui entrent en transe et ne se contrôlent plus…
Comme nous avions un agenda assez chargé, nous dûmes fausser compagnie prématurément à cette bande de joyeux fidèles. Profitant d’un énième « rap » du pasteur accompagné d’un solo du trompettiste nous nous éclipsâmes silencieusement

J’avais tellement de choses à vous raconter, comme les FRAT, sortes de sectes aux noms grecs (Alpha Sigma…) qui hantent les campus américains (cf tous les films US), les rencontres avec les cops de NYC, ou encore vous parler de mon points de vu sur les attentats du 9/11, les mœurs des écureuils américains, la chute des bourses, mais je dois vous laisser là. Toute bonne chose à une fin parait-il. J’espère avoir été à la hauteur des standards et de la ligne éthique de ce blog.

Photo du repère de la FRAT Zeta-Psi (prise à mes risques et périls)

Votre Cougar.

mercredi 10 septembre 2008

Pour le meilleur ... et pour le pire


La vie universitaire aux Etats-Unis a de bons, comme de moins bons côtés. En voici les listes non exhaustives.

_Ce qui rend la vie américaine terriblement excitante

1. Avoir à portée de main un bar à smoothies ouvert à toute heure (c'est frais, bon pour la santé, léger et fruité.. bref, que du bonheur)
2. Profiter des grandes pelouses, verdoyantes et parfaitement tondues, pour lire, lézarder au soleil, ou jouer au freesbee (sport national).
3. Se faire appeler Mary, ou plutôt Maiwie, ce qui apporte une touche de sexitude à mon saint prénom
4. Fréquenter des garçons qui s'appellent Curtis, Derek ou Kayle. Ca fait tellement série télévisée...
5. Habiter sur un campus = se lever 15 minutes avant le premier cours de la journée et ne pas être en retard
6. Manger cookies et muffin A VOLONTE


_ Ce à quoi j'essaie tant bien que mal de m'habituer

1. Ne pas avoir de tables en cours, mais seulement des chaises à tablettes, mise en désordre.
2. Avoir chaud à l'extérieur et frôler l'hypothermie dans tous les bâtiments publics. Je demande très sérieusement s'ils ne savent pas régler la clim ou s'ils n'ont pas la même sensibilité au froid que nous...
3. Avoir deux douches pour 23 dans mon couloir. Et non, je n'ai pas fait de faute de frappe.
4. Dîner à 18h. Voire 17 quand il y a des évènements le soir.
5. Porter des tongs toute la journée, même en soirée. Il faut s'y faire si l'on veut s'intégrer pleinement.
6. Vivre avec des gens (pas tous, heureusement), perpetuellement hystériques.

Autant de hauts que de bas, donc. Je devrai survivre..

dimanche 7 septembre 2008

De la trashitude

Le sondage publié le 6 septembre 2008 sur le blog d'information Chroniques bostoniennes révèle qu'une large part de la population des lecteurs serait sensible à une certaine augmentation de la trashitude des articles publiés. Cette tendance révèle un phénomène qui concerne la société française dans son ensemble, à savoir la recherche de l'émotion, du choc visuel, du gore, selon le terme qu'emploient les nouvelles générations pour désigner tout à la fois le sexuel, le sanglant ou encore le morbide. Etre dégouté, répulsé, choqué, voilà ce que recherchent un certain nombre de consommateurs des médias contemporains. Ce phénomène s'explique par la volonté de s'échapper d'un quotidien jugé ennuyeux et monotone, de trancher avec les images d'épinal qu'offrent les téléfilms de France3 et les chansons françaises.


Mais au risque de vous décevoir, chers lecteurs, je ne suis pas de ces gens là qui se plaisent à étaler des images de choc sur le net. Non, vous ne verrez pas mes professeurs nus dans un dance club; non, vous ne saurez pas ce qu'ont fait Pamela et Brian dans la salle de bain. Vous ne verrez pas non plus la photo de Dylan qui s'est fracassé l'arcade en jouant au Base-ball.


Vous souhaitiez des photos, et bien vous aurez des clichés de maisons champêtres, d'éléphants en grès, de gentils étudiants sagements assis dans un canapé. Je regrette très sincèrement de vous avoir fait espérer.


Carole et moi à Newberry street



Carole, Julia, Karoline, Jonas (les fameux allemands!), deux inconnus, et une bouteille de coca



Mary, Beatriz (espagnole), Carole, Estelle et moi


Jumbo, la mascotte de l'université




Publicité à la craie sur le sol (très fréquentes à Tufts)

Le soleil, mes cheuveux et mon groin (du grand art)

samedi 6 septembre 2008

Du Fall Ball

Hier, vendredi 6 septembre 2008 a eu lieu le "fall ball 2008" (prononcer faule baule tou saouzeun and aiyte).
Et dans la ma tête, le Fall Ball, c'était ça. Et ça, ca fait forcément rêver (si si, moi ça me fait rêver). Malheureusement, en vrai, c'était pas trop ça.

Analysons donc la liste des choses auquelles je m'attendais, et leur traduction dans la réalité du fall ball 2008.

1. Je me préparais gaiement, prenant mon temps, changeant quatre fois de robes et de chaussures, lorsque j'appris que le Fall Ball avait déjà commencé.
En effet, le fall ball n'a pas lieu de 11h à 4h, comme tout un chacun l'aurait présupposé, mais bel et bien de 21h30 à h..
Mais bon, ne nous emballons pas sur de tels détails, disons que cela permet d'avoir un rythme de vie plus sain, que c'est pas plus mal et blablabla

2. Sur le flyer (l'invitation à la soirée, pour les vieux qui liraient par hasard ce blog), il était écrit "dress to impress", ce que je comprenais, par une traduction littérale rapide mais efficace, comme une invitation à faire impression par une tenue de choix. Certains habitués nous avaient même dit de s'habiller semi-formel (prononcer sémaï formol). Malheureusement, arrivés sur place, nous avons vite compris que les américaines avaient une interprétation bien particulière de ce genre de conseils et qu'effectivement, comme nous l'avait dit Garett, un américain un peu réfractaire à ce genre de festivités, il fallait en fait comprendre "slut dress" = robe de pétasse. Imaginez vous donc un espace bondé de filles ayant pour seul vêtement un T-Shirt taille 6 ans (qu'elles prenaient vraisemblablement pour une robe).

3. Ce même Garett, décidément bien averti, nous avait dit que le Fall Ball était fréquenté par: toutes les premières années, les garçons de deuxièmes années qui convoitaient les filles de première année, les garçons de troisième année qui convoitaient les filles de première année, et les garçons de quatrième année qui convoitaient les filles de première année. Nous nous étions alors dit qu'il exagérait sans doute, qu'il devait être amer de ne pas avoir sa part du gâteau, et restions convaincues que l'ambiance devait être avant tout bon enfant. Malheureusement, il avait tout à fait raison, et le résultat en était une salle bondée de couples plus improbables les uns que les autres : peu importe le partenaire, pourvu que l'on se frotte et que l'on se tripote.

Sombre résumé, mais c'est véritablement ce que j'en ai tiré. Heureusement que nous avions passé quelques heures avec nos amis allemands chez un américain très accueillant auparavant, ce que a permis de ne pas réduire la soirée à l'échec cuisant du Fall Ball...

jeudi 4 septembre 2008

Animal mystère

Je devrai à l'heure actuelle être en train de lire de nombreux textes passionnants pour les prochains cours, mais je pense à vous avant tout chers lecteurs.
Et surtout, j'ai besoin de votre point de vue si avisé et si cher à mes yeux.

"Mais quel est le point ?", me dirait Carole.
Et bien le point, c'est qu'hier, alors que nous revenions d'une escapade nocturne, clandestine et aventureuse sur l'un des toits du campus qui, selon les dires de certains américains avertis, offre la plus belle vue du massachussetts...

La photo ne rend pas grand chose, je vous l'accorde..


... nous avons rencontré un étrange animal sur notre chemin. Et c'est là que vous entrez en scène, car nous avons réussi à prendre une photo, mais elle se révèle malheureusement sombre et floue. J'ai par conséquent besoin de toute votre sagacité et votre sens du détail pour parvenir à identifier l'animal mystère.



Vous apercevez la tache noire et blanche, au fond de la photo ? Et bien c'est lui !

Un élément clé vous aidera peut être à l'identifier: une fille qui passait par là s'est écriée :"Oh! There is a scrnuckwdjee under the car !"

Alors, quel est ce mystérieux animal ? Réfléchissez, analysez, et votez !






Un putois ?
















Une mouflette ?















Un blaireau ?





















Une belette ?

















Une martre ?

mardi 2 septembre 2008

De l'aménagement de ma chambre

Je tenais à tous vous remercier très chaleureusement pour avoir émis votre avis sur l'aménagement de ma chambre à travers le sondage. Vos votes ont été d'une importance capitale dans ma prise de décision.
Je tiens à m'excuser pour les deux qui ont plébicité le sofa, mais je n'ai en réalité aucunement la place d'en mettre un dans ma petite chambre. Mais pour ne pas vous décevoir totalement, je vous promets de faire mon possible pour dénicher un petit fauteuil.
Mais je tiens aussi et surtout à rassurer tous les autres, j'ai désormais une ampoule dans ma lampe de chevet, une couette, et un mini-frigo !

J'ai en effet déniché des merveilles à la brocante qui s'est tenue hier sur le campus. A force de persévérance, de rapidité et d'efficacité (il y avait plus de monde que d'objets disponibles..), j'ai acquis une table de chevet, une lampe de bureau, un tableau de liège, un mini frigo (d'une magnifique couleur gris anthracite, tout le monde était jaloux...), deux petits sacs, un table à repasser, un porte boucle d'oreilles, des cahier et des stylos, le tout pour la modique somme de ... 25$ ! (rappelez vous des 40$ que j'ai dépensé chez Target pour trois merdouilles). Si ça c'est pas une affaire un or...

Une partie de mon butin

[Edit] J'ajoute une photo de mon porte- boucles d'oreilles pour Laurène qui en a fait la requête. D'autant plus que c'est elle qui a initié le mouvement du n'importe-quoi-peut-servir-de-porte-boucles-d'-oreilles, et c'est dans cette mesure grâce à elle si je suis la fille rangée et organisée que vous connaissez tous (du moins dans le domaine des boucles d'oreilles).


Le jour où j'ai pris conscience que j'étais au Etats-Unis

La semaine qui vient de s'écouler fut remplie d'activités destinées au freshmen (américains de première année), mais auxquelles les exchange student que nous sommes étions libres de prendre part. Nous avons par exemple assisté à la candle-lighting ceremony, cérémonie symbolique où les nouveaux étudiants ont chacun une bougie et se transmettent la lumière, symbole de la connaissance et du savoir qu'ils vont acquérir.

Estelle et sa bougie à la candle-lighting ceremony

Mais l'évènement de loin le plus marquant de cette première semaine fut sans conteste le Target extravaganza. Cette activité organisée chaque année pour les freshmen, consiste les emmener en car, entre 21h30 et 23h30, dans un supermarché spécialement ouvert pour l'occasion.
Cela nous parut au premier abord tout à fait anodin, mais il n'en fut rien. Notre tutrice Sarah Ede nous avait dit au détour d'une conversation qu'il pouvait être intéressant de voir comment les jeunes américains se comportaient dans ce genre de situation, et je dois dire que je n'ai pas été déçue du voyage.

Nous nous sommes donc rendues (avec mes désormais fameuses acolytes Carole et Estelle) au point de départ des cars pour cette expédition au centre commercial Target. Et c'est là que l'aventure a véritablement commencé, puisqu'il y avait environ 400 étudiants surexcités à l'idée de prendre place dans l'un des 3 bus de 50 places. Un délire total, où les bousculades étaient de rigueur avec des hurlements en guise d'accompagnement sonore.

Nous avons finalement (non sans mal) réussi à prendre place dans un bus, une heure plus tard. Dans chaque convoi avait été placé un chauffeur de salle, un cheer leader, engagé en fait par le magasin Target, pour nous mettre dans un état d'esprit consumériste.
- "Are you happy to go to Target ??????"
- "Yeahhhhhhhhh" répondaient les étudiants déchaînés
- "Are you going to buy many things ??"
- "Yeahhhhh"
Et ce n'était qu'un début.

Lorsque l'on arriva, d'autres employées étaient là pour nous applaudir, faire la hola, et nous offrir des gadgets alors que nous pénétrions dans le magasin. (j'ai bien dit le magasin, ce n'était ni Walt Disney, ni un club de foot),




tandis que les premières fournées d'élèvent ressortaient déjà avec des caddies aussi hauts que l'Empire State building, pleins de ... n'importe quoi: ballons géants, centaines de bouteilles d'eau, fauteuils, télés... Qu'importe le caddie pourvu qu'on consomme. Vraiment impressionnant.


Et le spectacle continua ainsi jusqu'à ce que nous regagnions le campus. Alors que nous ne savions où donner de la tête dans ce super-méga-hyper marché, essayant un chapeau par-là, un fauteuil par-ci, les américains arpentaient les rayons au pas de courses, à l'affût de bonnes affaires.

Carole et moi dans les rayons ... et une américaine en arrière plan !


Lorsque j'ai croisé Paris, une américaine constamment surexcitée (qui s'avère être ma voisine de couloir), elle s'écria: "Hey Maryyyyyy! Alors, tu trouves ça comment ?!!!!". J'ai immédiatement pensé "bah.. comme un super marché", mais ma répartie en anglais laissant encore un peu à désirer, je n'ai pas eu le temps d'ouvrir la bouche qu'elle reprit : "I looooooooove Target".
Je n'ai toujours pas compris ce qu'il y avait de si excitant à faire les courses...

D'autant que j'en ai finalement eu pour près de 40$ pour quelques produits de soin (d'1,5L chacun, bien sûr) et un magazine, vive les Etats-Unis!