vendredi 30 janvier 2009

Episode 5: Sur la route de Memphis


Suite et avant dernière étape de notre périple hivernal: Memphis, Tennessee.

Pour ne rien vous cacher, j'ai été un peu (beaucoup) déçue par Memphis. Peut-être et sans doute parce que, là encore, j'avais en tête un certain nombre d'images, d'idées, d'attentes. Je m'imaginais une ville du Sud, un climat chaud et sec, un calme apaisant, une sorte de paresse, avec des gens se balançant sur des rocking-chairs sous le porche de leurs maisons de plain-pied, une ville de musique marquée par ses années blues et par le rock'n'roll d'Elvis, riche de son histoire et de son métissage. Le routard, ma Bible, allait même jusqu'à dire "Memphis est une étape indispensable pour ceux qui partent à la recherche des racines du blues. Et sinon, il y a de quoi faire".

Memphis m'est véritablement apparue comme une ville morte. Je pensais pouvoir percevoir le dynamisme des temps passés, quand Memphis était un port de coton majeur et carrefour important sur les bords du Mississipi. Malheureusement, ceux-ci sont aujourd'hui très calmes, presque tristes.

La ville, balayée par une pluie glaciale lors des deux jours que nous avons passés sur place, s'étale sur des dizaines de kilomètres. Les motels miteux flirtent avec des fast-food et autres diners désaffectés, et il est rare de croiser âme qui vive, hormis les voitures qui empruntent les routes interminables à vive allure.




Le centre ville, si l'on peut employer cette expression, est lui aussi bien triste. Un petit trolley d'antan traverse la ville d'un bout à l'autre, ballotant ses passagers pour la plupart agés et éclopés.



Beale Street, la rue principale, autrefois vouée aux jeux, aux bars, à la prostitution, et à la musique, lieu de plaisir et de fête pour les fermiers, commerçants et habitants de la région a aussi perdu de son dynamisme. Désormais plus touristique que typique, la rue offre quelques diners où gouters aux BBQribs traditionnels et quelques bars où écouter du blues, mais sans véritable enthousiasme.



Reste les "attractions" touristiques qui permettent à Memphis de survivre :
- Graceland, demeure d'Elvis Presley,







- musée sur les droits civiques dans le motel où Martin Luther King a été assassiné,



- musée de la musique.

Nous étions logées dans un quartier très éloigné du centre-ville (= 1h40 de marche ou 20$ de taxi ou 3 bus inefficaces !) en pleine reconversion, voire boboisation, avec marchés bios et bars équitables colorés, ce qui n'est pas déplaisant, mais n'aidera sans doute pas la ville à relancer son économie !



Notre auberge était elle aussi très proprette et moderne, type grand loft communautaire, appelé la 'pilgrim house' ou maison des pèlerins ou les pensionnaires, certains habitant là à l'année, s'entraident et partagent les taches ménagères effectuées à coups de produits écolos et potions aux algues. C'est ainsi que, chaque matin, avant de partir en excursion, nous nous retrouvions à frotter le sol, récurer les robinetteries ou vider le lave-vaiselle ! Assez innatendu, mais finalement pas déplaisant, d'autant que du coup le prix de la nuit était relativement faible.



PS: Je rajouterai peut etre, un jour, des légendes aux photos pour que vous sachiez pourquoi Elvis avait trois télés dans l'un de ses innombrables salons, ou quel est ce sensationnel ouvrage que lit Carole. Mais là, j'ai troooooop la flemme

mercredi 28 janvier 2009

Phrase du jour n°3

Contexte: Cet après-midi, le cuisiner de la cafétéria où je travaille est venu me voir

Lui à moi : "I see you, you doing it very well. I say Big Boss you are very good. Maybe Big Boss will give you more .. you know... [frottant ses doigts pour signifier l'argent]" **

Verdict: Je doute que ses techniques de communication auprès de Big Boss soient vraiment efficaces, mais c'était gentil de sa part..."

** "Je vous vois, vous faire ça très bien. Je dis à Big Boss que vous êtes très bonne. Peut être Big Boss vous donnera plus de... vous savez... $$ "

lundi 26 janvier 2009

Phrase du jour n°2

Contexte: Je fais avec amour des sandwich à la cafétéria de l'université et réponds aux demandes parfois compliqués des clients (ex: je vais prendre un "green line" sur du pain blanc avec supplément fromage mais sans pepperoni, passé deux fois au toaster, parsemé de germes de blé)

Moi: "Ce sera tout ?"
Le client: "Euh, non merci"

Verdict: Mon Anglais est encore désespérément incompréhensible

dimanche 25 janvier 2009

Phrase du jour n°1

Contexte: Julia et moi, discutant des tenues plus qu'osées, voire complètement vulgaires, des américaines sur le chemin du bal d'hiver.

Julia à moi, d'un toux doux et amical : "Tu sais, quand je suis allée à Paris à Noël, que je me suis promenée dans la rue et que j'ai fait les boutiques, j'ai enfin compris pourquoi Carole et toi vous habillez si différemment de nous (sous-entendu les Allemandes)"

Réflexion J'avoue ne pas trop savoir comment je suis censé le prendre... Dois-je établir un lien avec les réflexions du genre "Tu cherches un déguisement de pouf pour Halloween ?! Pourquoi ne prends-tu pas les vêtements de Marie alors ?" ou "Bah Carole, tu as oublié de mettre un pantalon sous ta chemise !".... ?

samedi 24 janvier 2009

Episode 4 : Chicago

A la demande insistante de certains commentateurs, je me penche sur la suite de mon récit du périple hivernal.


La deuxième ville-étape de notre aventure hivernal fut Chicago. Pour des raisons encore méconnues de moi-même, j'avais depuis longtemps une fervente envie de découvrir cette ville, sans en avoir une idée très précise. J'imaginais surtout de hauts buildings, des très grandes banlieues mal-famées, et surtout, des gangs. Pour moi, Chicago, c'était les reportages de Claude Carré le samedi midi sur TF1 sur les prisons américaines et les guerres de clans. Je m'attendais donc à une aventure un peu dangereuse, mais aussi un plongeon dans une ambiance sombre et inconnue.

Et bien je dois vous dire que j'étais bien loin de la vérité... Certes Chicago est une ville très étendue: c'est la troisième plus grande villes des Etats-Unis (après New-York et Los Angeles), s'étendant sur 5 498 km2 avec de 8 711 000 habitants. Certes, il y a à Chicago, deuxième centre industriel des Etats-Unis et l'un des plus importants centres financiers du monde, de nombreux et impressionnants gratte-ciels. Mais Chicago est aussi et surtout (et je dois avouer que je l'ignorais) une ville agréable, touristique et culturelle. Elle abrite notamment l'un des plus importants musées d'art moderne du monde occidental. La ville compte de nombreux établissements d'enseignement supérieur, des musées, des théâtres et un orchestre symphonique. On y trouve la Sears Tower, la plus grande tour des Etats-Unis, haute de 442 mètres et comptant 108 étages. Chicago possèdera bientôt le plus haut gratte-ciel du continent américain avec la Chicago Spire, actuellement en construction, elle devrait culminer à 610 mètres de haut en 2010. Enfin, c'est la ville d'adoption de notre cher et tant aimé président Barack Obama.



Vous l'avez compris, Chicago est donc un ville au très riche potentiel. Il nous a donc été difficile de faire le tour de ses trésors en l'espace d'une journée, mais nous avons tout de même réussi à en avoir un aperçu assez complet.


D'abord, à bord du train qui nous a emmenées de Washington à Chicago, nous avons pu apercevoir, durant les dernières heures du trajet, les grandes banlieues industrielles et minières de Chicago. C'était très impressionnant de voir les infrastructures de si près, les tas de charbon et les volutes de fumées s'échappant des cheminées d'usine, et ce sur des dizaines kilomètres.



Nous avons fait le choix de parcourir la ville dans l'un des fameux bus à deux étages pour touristes fainéants. Ceci présente l'avantage de se rendre rapidement d'un bout de la ville à l'autre tout en ayant la possibilité de quitter et de reprendre le bus à n'importe quel moment de la journée, autant de fois qu'on le souhaitait.

Nous avons ainsi aperçu le château d'eau construit en 1869 et qui a miraculeusement échappé à l'incendie qui a ravagé la ville en 1871. Son style gothique-rococo détonne particulièrement avec l'architecture ultra-moderne des gratte ciels qui l'entourent.



Nous avons déjeuné dans un diner américain typique, véritable expérience culturelle. Rien n'avait été oublié: décor travaillé, nappes à carreaux rouges, burgers bien gras et pizzas dégoulinantes de fromage fondu.

Je dois toutefois avoué que nous avions longuement hésité avec l'impressionant MacDonald voisin: escalators menant au premier étage, fauteuils en cuirs, écrans plats géants, belle exposition sur l'évolution de cette chaîne de restauration depuis son apparition en 1940 jusqu'à nos jours, toilettes classes et modernes ... du grand art !



Nous avons parcouru le quartier du Loop, deuxième plus important centre des affaires aux Etats-Unis après Manhattan, avec son réseau de rues qui s'enchevêtrent sur un triple niveau dont quelques-unes sont réservées aux piétons et aux bicyclettes. Ce quartier ressemble a bien des égards à certains quartiers de New-York, la foule et l'agitation en moins, ce qui n'est plus mal.



Nous avons fait un tour sur les rives gelées du lac Michigan, l'un des grands lacs de l'Amérique du nord.




Au Millenium Park, nous avons pu admirer la désormais fameuse sculpture "haricot" d'Anish Kapoor, artiste britannique d'origine indienne né à Bombay en 1954. Cette sculpture en métal brillant dans laquelle se reflètent les buildings alentours est très prisée par les photographes amateurs .




Il y a également dans ce parc un étonnant auditorium: une vaste structure en métal en forme de grillage qui constitue un environnement acoustique unique pour diffuser des concerts de plein air, le public étant placé au dessous.



Nous avons arpenté le Navy Pier désert en cette saison. Cette jetée d'un kilomètre de long sur le fleuve Michigan constitue un été un espace touristique majeur, associant une immense galerie de boutiques et restaurants et des attractions de plein air telles qu'une grande roue.



Cet espace constitue également un point de vue unique sur la skyline (découpe des immeubles sombres sur le ciel bleu) de Chicago.




J'ai donc quitté Chicago allégée de tous mes préjugés et avec l'envie d'y revenir pour profiter plus longuement de son atmosphère calme et tranquille, de ses nombreux musées, de ses impressionnants buildings.

mardi 20 janvier 2009

Inauguration Day


Je suis un peu débordée ces jours-ci, et encore en train d'analyser si c'est dû à mes résolutions un peu démesurées (prendre deux cours de plus qu'au premier semestre + faire du sport 3 fois par semaine + travailler pour gagner de l'argent + chercher un stage pour l'été + prendre une décision intelligente quand à mon choix de master + lire la presse quotidiennement + accroître mon vocabulaire Anglais + m'investir dans des associations étudiantes) ou à mon inefficacité certaine. Toujours est-il que j'ai peu de temps pour m'occuper de vous, et que je le déplore...

Je vous embrasse tendrement toutefois, ça ne prend pas trop de temps !

Et une petite vidéo bonus pour vous divertir et me faire pardonner.
Je doute malheureusement que les choses soient aussi simple pour notre Barack bien-aimé...

dimanche 18 janvier 2009

Intermède enneigé


Quel surprise quand j'ai ouvert mon rideau depuis mon lit ce matin et que j'ai vu les gros flocons qui tombaient en virevoltant sur le campus. D'autre se seraient retourné dans leur couette pour replonger dans leurs rêves ensoleillés, mais moi, j'ai bondit de mon lit !





Il y avait déjà beaucoup de neige sur le sol ces derniers jours, mais la surface commençait à se faire un peu dur, et le sol glacé...



Hier, j'étais allée me promener dans Boston pendant que Carole et Scott visitaient l'aquarium. J'avais arpenté le charmant quartier de Beacon Hill aux airs de Monmartre, traversé le grand parc qui s'étend au milieu de la ville et où une patinoire a été installée pour l'hiver et je m'étais aventurée sur le Charles (fleuve bostonien) gelé.








Ce matin, je suis sortie un peu en avance pour mon brunch, pour avoir le temps de profiter du plaisir d'être la première à marcher sur ce sol cotonneux, me sentir pionnière dans l'exploration de la colline enneigée et prendre quelques photos. Décidément, j'aime la neige. Quand une telle épaisseur est fraichement tombée, je ne peux résister à l'envie de gambader, faire des boules de neiges, des glissades, d'attraper les flocons avec ma langue.





On a beau se plaindre du froid glacial, de la grisaille, de la pluie, c'est tout de même bien agréable d'avoir de vraies saisons, de se retrouver par dizaines en haut de la colline pour faire des concours de luges improvisées sur les plaetaux de la cantine, ou de saut sur des tremplins fraichement bâtis, puis de rentrer au chaud dans sa chambre enlever ses chaussettes mouillées et boire un chocolat....