vendredi 24 octobre 2008

Halloween

Vous l'avez probablement oublié, vous vous en contre-fichez très certainement, mais Halloween approche et on ne rigole pas avec Halloween aux Etats-Unis.
Pas une journée ne se passe sans que l'on entende "tu vas te déguiser comment, toi ?" , "tu vas aller à quelle soirée?", "Tu viens creuser une citrouille avec moi?". Bref, c'est THE événement à ne pas rater. Comme l'a très lucidement résumé un Américain il y a quelques jours "Quand tu es petit, tu reçois plein de bonbons, quand tu es grand, tu te bourres la gueule, dans tous les cas c'est super cool' (sic) (je viens de découvrir enfin ce que voulais dire 'sic', alors je me suis dit que j'allais essayer de le placer).
Mais le plus important dans tout ça, c'est le costume. Alors je vous vois venir "Tu seras plutôt soricère ou fantôme cette année?".. et vous faites une grave erreur. Car ici l'idée n'est pas de faire peur, ou encore moins d'être moche. Toutes les filles semblent faire un grand concours de la plus bitchy (entendez pétasse): infirmière sexy, fermière salope, hôtesse de l'air débauchée..

Ainsi, nous sommes allées hier avec Carole et Estelle dans un immense magasin de costumes ent tous genres pour dégoter LE costume qui fera mouche. En voici les clichés.

Les lunettes que-je-trouvais-cool-pour-la-fête-de-la-bière-de-demain-mais-trop-chères

Carole qui se trouve un air d'intellectuelle avec ces lunettes ridicules (?)

Moi en geek

Moi avec un lapin sur la tête

Moi avec un poulet sur la tête (non, on ne va pas faire toute la basse-cour)

Carole en petit chaperon rouge

Moi en petit chaperon rouge

Carole en Supergirl

Moi en infirmière (?)

Carole en pirate

Estelle en dame de pique

Moi en dame de pique

Carole en danseuse can-can

Moi en danseuse can-can

Pour vous rassurer, je ne serai pas sur le campus à Halloween mais avec mon cher frère et ma maman adorée dans les rues de New-York, donc pas de costume olé-olé pour ma part. Carole, elle, a choisi le petit chaperon rouge, et Estelle qui refusait obstinément de jouer le jeu du bitchy a décidé de se déguiser en vielle folle morbide.

samedi 18 octobre 2008

Mise au point

Petite section pathos: je suis fatiguée et chaque jour un peu plus malade, pour la simple et bonne raison qu'il fait très chaud dans ma chambre, et comme je suis un peu nunuche je crois qu'il fait très chaud dehors, donc je sors en petite tenue, donc j'ai froid, donc j'entretiens le terrible mal qui a pris possession de mon corps. J'attends vos messages de soutien.

Ensuite, je vais essayer de régler mes dettes envers vous car les bons comptes fons les bons amis, et que je veux que vous restiez de bons amis, même si maman lit ce blog et qu'elle m'a souvent dit "Ca suffit Marie, je suis pas ta copine, moi!"
Je vais donc clore les chapître précédemment entamés, à savoir la question du look des américains, et celle des frat parties.

Pour ce qui est de l'American style, je m'étais arrêtée à la saison printemps-été, mais je vous laisse imaginer que la saisons automne-hiver se résume plus où moins à la même chose: les immondes bottes fourrées remplacent les tongs aux pieds de TOUS les étudiants, et le gros manteau Northface, anthitèse de la féminité, est de rigueur. Encore une fois, la classe n'est pas au rendez-vous.

Les conséquences en sont multiples:
- J'ai l'impression d'avoir une classe folle dès que j'enfile une robe
- Les américaines pleine d'admiration lorsque je passe une journée de cours perchée sur une paire d'escarpins: elles qui n'en portent que très peu ne comprennent pas quel est mon secret pour apprivoiser ainsi des talons de 8 cm
-Il ne se passe pas une journée où je porte mes lunettes sans que quelqu'un me fasse des compliments à leur égard. Tu vois, maman, que j'avais raison de choisir les plus chères de tout le magasin.

Enfin, petit point sur les frat parties:
Pour ceux qui ne sont pas friands de séries américaines pour adolescents, je vous propose une remiseà niveau sur le concept de fraternity

"Une fraternité, en anglais fraternity, est une société (qui peut être secrète ou pseudo-secrète) d'étudiants et d'anciens étudiants universitaires. Ces organisations se retrouvent en grand nombre aux États-Unis et au Canada . Habituellement, elles se donnent un nom, composé de deux, généralement trois lettres grecques. Lorsque la société est composée exclusivement de femmes, on parle alors de sororité." [Wikipedia]

Il s'agit donc, vous l'avez compris, de sortes d'associations étudiantes au sein desquels les membres partagent des centres d'intérêts, des valeurs, un sens fort de la solidarité et de l'entraide, et bien souvent une maison. Ainsi, il y a sur le campus de Tufts une bonne dizaine de fraternity houses, reconnaissables à leurs lettres grecques (delta upsilon, teta chi, alpha pi ...) sur la façade et aux soirées arrosées les soirs de week end.



La procédure d'intégration se déroule au début de chaque année, pendant la période de 'rush' ou les fraternites font leur pub, organisent des dîners pour les intéressés, et testent leur capacité à intégrer la maison à travers des rituels d'orientation souvent douteux.
Le week-end, la plupart des frat parties organisent des soirées dans leurs caves avec musique assourdissantes, énorme baril de bière, sueur et robes très courtes. C'est une expériences relativement intéressante de voir les jeunes américain(e)s se trémousser, mais cela se révèle assez rapidement lassant. De plus, certaines frat ont mauvaise réputation, (comme celle des joueurs de baseball) et il vaut mieux, en tant que fille, ne pas traîner là-bas.


Les sororités sont moins nombreuses à Tufts, mais ils suffit bien souvent d'être belle, mince et un peu nunuche pour y entrer. La question ne se pose toutefois pas pour les étudiants d'échange, car l'intégration d'une sororité est une engagement à vie, et est donc in envisageable pour quelqu'un qui ne passe qu'un an aux Etats-Unis. Il faut également noter que les sororités n'ont pas le droit d'organiser des soirées dans leur maison, car la loi américaine considère toutes les maisons où plus de cinq filles habitent et convient pour une soirée des individus des deux sexes comme des maisons closes.

mercredi 15 octobre 2008

Con-fessions intimes

Ma sur-inefficacité face au travail ce week-end me plonge dans une délicate situation de débordement chronique* qui me prive de temps pour vous conter ma trépidante existence.

Pour me faire pardonner, une petite vidéo toute aussi passionnante:

Ma femme vit dans un monde féérique

* pas de panique à bord, je suis en week end demain... ça fait bizarre les semaines de 2,5 jours...

lundi 13 octobre 2008

Je vais aux frat' parties, et alors ?

Je vous propose aujourd'hui en exclusivité la présentation de ma semaine-type à Tufts, avec l'accent mis sur les soirées, puisque certains m'ont fait sous-entendre que c'était ce qui les intéressait.
Je compte écrire très prochainement écrire un article sur les frat parties, (ce concept que vous connaissez si vous avez vu American Pie, et qui vous est totalement étranger si vous avez plus de 30 ans) afin de projeter la lumière sur cet élément incoutournable de la vie de campus à l'américaine.
Et enfin ,excusez moi pour l'absence de photos, mais je vous promets d'y remédier bientôt.

Lundi: cours jusqu'à 19h30, puis dîner, puis Projection de film à la maison allemande de 21h à 23h en mangeant des cookies puis dodo.
Mardi: Peu de cours, après-midi consacrée aux lectures pour le lendemain ou à la récupération après les cours de step de plus en plus éreintants, puis T-Parties@Sagra. Kezako ? Il s'agit de soirées spéciales, tous les mardis soir, dans un bar sympa pas très loin de l'université. Un grand nombre d'étudiants s'y retrouvent, et c'est trop djeuns cool. Je n'y suis encore jamais allée mais je compte bien inaugurer cela demain.
Mercredi: Peu de cours, après-midi studieuse s'il y a lieu, ou Cafe Stunde à la maison allemande. Il s'agit de deux heures (15h30-17h30) consacrées à parler allemand en mangeant des cookies. Plutot sympa et convivial même si je ne comprends rien de ce qui s'y dit. Mais je m'accroche, et je tente de placer les quelques mots que je connais par-cie par-là.
A 22h, Hall Snacks à Lewis (où j'habite) : une rendez-vous de tous les gens de mon couloir où l'on mange des chips, des crepes et autres apple pies en discutant de tout et de rien. Pas folichon mais ça me permet, les rares fois où j'y vais, de me sociabiliser un peu.
A 22h30, même chose, mais à Wilson, là où habitent Carole et Estelle. J'y fais parfois un saut quand je n'ai rien à faire. Ce n'est pas la grosse folie non plus mais il y a des gens sympas.

Ensuite, c'est le week end (oui, je suis en week end le jeudi à midi ... plutôt sympa!), et les choses sont tout de suite moins évidentes.

Jeudi Galère, galère, galère. Il est toujours extrêmement difficile de sortir le jeudi soir, pour la simple raison qu'il ne se passe rien. Nos options sont donc:
-voir ce qui se passe à la maison allemande (en général, ils regardent la télé en discutant en en buvant du thé/de la bière, pas vraiment fou),
-voir ce qui se passe à la maison internationale (en général, ils traînent en jouant à la console et en buvant ce qu'ils trouvent, certains vont en boite, d'autres sont fatigués de leurs nuits blanches passées à rattraper les cours auxquels ils ne sont pas allés mais l'on garde toujours espoir de les motiver à sortir)
- faire un tour à ATO, la seule frat qui organise des soirées le jeudi soir, mais qui tournent très vite en n'importe quoi: tout le monde bourré à 23h et la maison transformée en piscine de bière. Vraiment moyen.

Vendredi et samedi
Je les mets dans le même panier car il n'y a pas de différence notable entre ces deux soirées.
Encore une fois, le plus dur est de savoir quoi faire. L'idéal est d'être invité à des soirées privées dans des maisons, où il y a des gens que l'on connait, et ou l'atmosphère est nettement moins malsaine et alcoolisée que dans les frat.
Cela arrive relativement souvent, et tant mieux. Le week end prochain, c'est Estelle elle-même qui organise une soirée à la maison espagnole. Une bonne manière de ne voir que les gens qu'on (ou plutôt qu'elle) connait et a envie de voir, et d'assurer une ambiance bonne enfant.
Si ces soirées ne se présentent pas, on a en poche quelques numéros de contacts utiles qui sont toujours susceptibles de dénicher quelque chose à faire à la dernière minute. Mais cette option est assez délicate, car il faut entretenir ces contacts assez régulièrement pour ne pas qu'ils aient l'impression de n'être que des bouche-trous les soirs de désoeuvrement.
Enfin, il reste l'option frat'parties, mais nous ne les fréquentons que sous certaines conditions:
1. ne vraiment avoir rien d'autre à faire,
2. être avec des copains, et pas seulement deux ou trois filles,
3. Connaître la réputation de la frat

Dimanche
Repos

PS: Je tiens à rassurer tous les vieux qui lisent ce blog:
- Ceci est un programme très théorique, et je ne sors jamais tous les soirs.
- Ma vie à Tufts ne se résume pas à ces sorties, mes rares cours étant également très intéressants, je me promène dans Boston et je vais au musée aussi, parfois
- Je n'envisage pas de me pendre lorsque je ne sors pas trois soirs de suite dans le week-end. D'ailleurs j'alterne le plus souvent soir de sortie et soir de repos, comme ce week-end.
- Je ne prends pas part à la débauche des premières années américaines et je n'aime pas la bière immonde coupée à l'eau servie dans les frat'.

En somme, comme vous le savez tous, je suis une fille ouverte mais raisonnable, sociable mais responsable, enthousiaste mais mesurée. Et c'est pour ça que vous m'aimez.

samedi 11 octobre 2008

Etude anthro-sociologique (4)

Je m'attaque aujourd'hui à l'un des aspects les plus révoltants de la vie américaine: le style. Et il y a de quoi raconter...

Petit syllogisme pour commencer: Pour fréquenter des Colleges tels que Tufts, les jeunes Américain(e)s doivent faire débourser à leurs chers parents près de 50,000$ par an. Par conséquent, ces jeunes sont riches. Or, tous les riches sont beaux. Donc ces étudiants américains sont beaux.
Un peu réducteur, peut-être, mais ils semble vraiment qu'au pays de l'obésité galopante et de la junk food, le tour de taille soit inversement proportionnel à la taille du compte en banque. Pas, ou extrêmement peu d'obèses dans l'enseignement supérieur américain, donc. Seulement des garçons grands et sportifs et des filles blondes aux jambes infinies.

Cette situation aurait eu vite fait de me faire avoir le sentiment désespéré de ne pas être à la hauteur, si et seulement si les américains avaient aussi le sens du style. Mais, malgré leurs portefeuilles débordant de dollars qui semblent tout droit sortis d'un jeu de monopoly, la plupart d'entre eux d'habillent d'une manière désastreuse.

1. Saison printemps-été 2008

Les jeunes étudiants américains sont des gens très sportifs. C'est bien évidemment une bonne chose. Mais qui dit fréquentation quasi-quotidienne de la salle de sport dit port de tenue de sport tout aussi fréquente (car ils sont bien équipés), et dit mes baskets deviennent mes meilleures amies. Qui, en Europe, oserait passer sa journée de cours en short, et en énormes baskets de running ? Et bien ici, keine Problem. Nombreux sont ceux qui arrivent en cours (sur l'islam) en débardeur dégoulinant, cheuveux graisseux et grosses chaussures moches. (car il faut l'avouer, c'est moche). Et je ne parle pas de ces filles qui passent la journée avec des poches de glace skotchées sur tout le corps pour souligner combien elles ont souffert durant leur match de je ne sais quoi (hockey?).

Pour les autres, qui dit été, et dans leur vocabulaire, cela semble inclure jusqu'au mois d'octobre, dit tongs obligatoires. Pas petites sandales en cuir ou mignonnes chaussures légères. Non, grosse tongs en plastique, tout le temps, partout, et avec n'importe quoi (jupe, short, jean. qu'importe la tenue pourvu qu'on ait les tongs). Une fois de plus, je ne m'imagine pas vraiment passer mes journées à Sciences-Po en tongs..

Enfin, la grande mode (si tant est qu'on puisse employer ce terme générique) aux Etats-Unis est de porter haut les couleurs de son université, et ce bien que de très nombreux étudiants s'accordent à dire que les couleurs officielles de Tufts (brun et bleu) sont le comblent de la disharmonie. Ainsi, très rares sont les étudiants qui n'ont pas au moins une pièce de leur garde robe siglée Tufts en énorme. Je n'ai rien contre cette idée, mais on ne peut pas dire que la boutique de vêtements de l'université donne dans la grande classe: sweater à capuche, pantalons de sport et shorts en cotons, casquettes, écharpes façon supporter de foot... Cela va pour une séance de sport, mais lorsque l'on se résout à les porter tous les jours, on peut dire adieu à la féminité. Et c'est visiblement ce qu'on fait de nombreuses américaines.

[Prochain épisode: saison automne-hiver 2008-2009]

vendredi 10 octobre 2008

Etude anthro-sociologique (3)

A une heure du départ de la plupart de mes camarades (autres étudiants d'échange) pour New-York, je me dois de faire un point sur la psychorigidité des allemands et l'anxiété des Chinois. Car j'avoue que le suivi des préparatifs de ce périple à New-York City m'a beaucoup amusée.

Remettons les choses dans l'ordre et commençons par le commencement. Lundi est un jour férié aux Etats-Unis (Colombus day), ce qui laisse 4 jours de week end à tous les étudiants qui n'ont pas cours le vendredi, soit une grande majorité. Mes camarades français, allemands, espagnols et chinois, au nombre de 11, ont donc décidé de consacrer ces quelques jours à découvrir la ville de NYC. Je ne prends pas part à l'aventure car je n'ai pas spécialement envie de refaire une fois de plus l'ensemble des "attractions" touristiques de la ville et que j'aurai tout le loisir de profiter des néons de Times Square et des pelouses de Central park avec ma chère maman et mon inestimable frère d'ici quelques semaines.

Cela semble un bien joli projet, et je n'ai aucun doute quant au fait qu'ils vont revenir ravi de ces quelques jours.
Mais je dois dire que les préparatifs ont donné du fil à retordre à mes homologues frenchies. Car les Allemands ne transigent pas sur l'organisation... et les Chinois non plus. Il faut que tout soit préparé, planifié, décidé, mais aussi voté à l'unanimité, car même avec des chaussettes dans leurs tongues (oui, ça existe vraiment) les Allemands défendent la démocratie.



Les préparatifs de ce périple ont été entamés il y a maintenant plusieurs semaines, et il est difficile de dire combien d'interminables réunions ont eu lieu, combien de milliers de mails ont été échangés, combien d'heures ont été consacrées à planifier ces trois jours à la seconde près:
-vendredi de 18h à 19h30: MOMA
de 19h30 à 20h02: descente de la 7th avenue
20h03 à 21h16: promenades à Times Square.
...

Pour vous dire que la spontanéité n'est pas vraiment envisagée, et que les pauvres Estelle et Carole se morfondent à l'idée de se faire traîner d'un bout à l'autre de la ville au pas de course au rythme du schedule germanique !

Et bien sûr, ils partent tous avec un simple sac à dos, short et chaussures de marches enfilés, et des sandwich soigneusement rangés dans des boites tuperware. Il ne vont quand même pas perdre 18 minutes pour s'arrêter dîner.
Et comme dirait l'une des allemandes : "On profite toujours moins quand on a la faim au ventre !". Certes....

Je leur souhaite un bon week end, et je ne suis pas mécontente de mes projets week-endesques: repos, cinéma, soirées, travail et ballades à Boston !

dimanche 5 octobre 2008

New Hampshire power




Je sais que vous trépignez d'avoir la suite de ma profonde étude sur les mœurs des Américains et d'en savoir plus sur leurs habitudes vestimentaires, mais ce ne sera malheureusement pas le propos du jour.

Car je reviens tout juste d'un "germain immersion week-end" dans le New-Hampshire et je vous propose aujourd'hui le récit de ces trois jours dans la campagne américaine. Cette escapade organisée par le centre allemand de l'université a pour but de dynamiser la communauté germanophone de Tufts, de créer des liens entre les Allemands natifs et ceux qui cherchent désespérément à communiquer dans leur obscure langue, et de progresser en faisant des jeux stupides et en buvant de la bière. Plus de quarantes étudiants ont pris part à l'aventure.

Nous sommes donc partis vendredi après-midi en voiture en direction du camp Sentinel, situé dans un petit coin de forêt reculé de toute civilisation. Dès l'arrivée, le ton est donné: de nombreux panonceaux appellent au recueillement dans le silence divin et à la méditation.



L'endroit est superbe, au bord d'un lac, au pied d'une colline du haut de laquelle on a une vue à couper le souffle sur toute la forêt dont les arbres offrent un véritable feu d'artifice de couleurs automnales.



Les premiers arrivés et dont je faisais partie ont préparé le dîner sous la houlette du chef cuisiner et professeur d'allemand Bernhard.


Je me suis vite rendue compte que ce n'est pas durant ce week end que je pourrais redonner un élan à mon régime en perdition: huile, beurre, pancakes, muffins, tartes en tous genres, les Allemands aiment le gras. Mais il faut avouer qu'on s'est bien régalés.



Pour ce qui est des activités qui ont rythmé le week end, je dois dire qu'elles m'ont très vite rappelé les week-end scouts et que cela m'a fait du bien: promenades et émerveillement devant les beautés de la nature (malgré l'énorme frustration de ne pas avoir vu de Castor), discussions le soir autour du feu, sketch, grands jeux à l'extérieur..




Et bien sûr, on a joué à Risk, parce que c'est important de jouer à Risk dans la vie.


Pour ce qui est de l'allemand, je ne peux pas dire que ce fût une grande réussite pour ma part. Car si la plupart des autres étudiants étaient Américains, et prenaient plaisir à apprendre de nouveaux mots, j'essayais pour ma part de comprendre ce qu'ils disaient en Anglais. Il est déjà assez difficile de retenir tous les nouveaux mots que l'on apprend au quotidien, que si je dois les retenir en deux langues, cela devient quasiment-impossible.

Toujours est-il que cette ambiance tour de Babel où l'on entend de l'Anglais, de l'Allemand, de l'Espagnol, du Français (je trouve toujours quelqu'un qui me supplie de discuter avec lui en Français pour progresser), et même de l'Albanais est assez sympa et me donne envie d'étudier quelques langues de plus. Au moment du départ, tous les étrangers ont laissé un mot hautement sarcastique dans leur langue maternelle dans le livre d'or en espérant que le propriétaire des lieux ne cherchera pas à comprendre..




J'ai donc passé un week-end ressourçant, l'ambiance était vraiment conviviale.

Je ne regrette presque pas de ne pas avoir pu aller au I-Cruise samedi soir, "la meilleure soirée de l'année Tuftsienne" sur un énorme bateau.

(rassurez-vous, c'est un faux)

jeudi 2 octobre 2008

Le jour où j'ai failli mourir

Parce que vous vous dites "Avec 3 cours plus un cours de sport, elle ne se foule pas la rate, elle ne risque pas de se tuer à la tache...". Et bien figurez-vous que si ! Et aujourd'hui, sachez-le, j'ai failli mourir.

Maintenant que je vous tiens en haleine, voici le récit de mes folles aventures matinales:

Je me suis rendue ce matin, comme chaque jeudi, à mon cours de step. Depuis quelques séances, la prof nous parle d'un truc, un truc apparemment incroyable, extraordinaire, mais elle un a un tel accent de banlieusarde bostonienne que je ne comprends pas un mot. J'ai juste une idée extrêmement floue du concept qu'elle évoque, apparemment quelque chose que l'on doit tester sous peu, qui risque de ne pas nous plaire, et au sujet duquel il ne faudra pas hésiter à lui dire que l'on ne veut pas recommencer. étrange, je ne sais ni de quoi il s'agit, ni quand ce doit avoir lieu, ni quelle forme cela va prendre.

Je peux vous dire qu'aujourd'hui j'ai compris. Ce qu'elle essayait de nous dire et que je ne comprenais pas, c'est qu'on allait frôler la mort. Et bien je peux vous dire que quand on le vit, c'est tout de suite plus clair.

Il faut savoir qu'en temps normal, les cours de step qualifiés de débutants sont intenses. Au-delà du fait que les problèmes psycho-moteurs qui m'affectent m'empêchent de parvenir à reproduire les mouvements demandés, les séances sont littéralement éreintantes. Je ne comprends pas comment font les autres filles qui semblent détendues et enthousiastes malgré les litres de sueur qu'elles produisent, alors que moi, j'ai l'impression au bout de 15 minutes que mon cœur va lâcher, je suis écarlate et je ne parviens plus à respirer. Lorsque, au bout de 45 minutes de sauts, montages de marches et agitations en tous genres, elle nous fait prendre notre pouls (c'est leur grand truc, la prise de pouls), je suis toujours au-dessus de la fréquence normale. Et quand vient la fin des cours, c'est l'heure des abdominaux par centaines. Car si ça peut paraître rassurant qu'elle décompte à partir de 8 à chaque fois, 20 séries de 8, ça fait bien 160.. Le tout à un rythme soutenu, jambes levées, croisées, qui pédalent ou qui ondulent. Et pour finir en beauté, on soulève quelques haltères, histoire d'être sur d'avoir stimulé chacun des muscles de nos pauvres petits corps en souffrance.

Voilà pour une séance normale de step. Mon Dieu, me direz-vous, qu'a-t-elle bien pu vivre de pire que ça? Et bien la fameuse séance spéciale, consiste à doubler l'intensité normale des séances par desartifices ma foi assez bien efficaces. D'abord, nous avons passé la quasi-intégralité de la séance avec un petit haltère dans chaque main. Les mouvements habituels à répétition à un rythme effréné étant déjà physiques, je vous laisse imaginer ce que ça donne avec les bras lestés... (je me demande même comment j'arrive encore à les utiliser pour taper sur le clavier). Puis, au milieu du cours, la prof hurle je ne sais quoi, et là, tout le monde se jette par terre, corps tendu et mains sur le step pour faire une série de pompes. Et là encore, celle qui a maintenant pris le rôle d'une coach militaire est là pour nous crier "eight... seven....six....five...four...three...two...one........and one more time! ....eight..." à maintes reprises. Une fois de plus, j'ai tenu une série avant de m'effondrer sur le sol, alors que les autres étaient encore en pleine action.

Je vais m'arrêter là pour ne pas en faire subir d'avantage à votre sensibilité exacerbée. Mais je me demande encore comment j'ai survécu. Je vous passe aussi la suite des péripéties, le fait qu'il n'y ait pas de douches dans ce fucking gymnase, que je me sois perdue en cherchant un chemin peu fréquenté pour rentrer chez moi (écarlate et dégoulinante, en mini-short de sport et chaussures assorties) sans croiser quiconque que je connaisse.

J'en rajoute, j'exagère, vous dites-vous ? Et bien malheureusement non. (bon, un tout petit peu, peut-être...)

mercredi 1 octobre 2008

Etude anthro-sociologique (2)

[Résumé de l'épisode précédent]
Les Américains sont des gens souriants, serviables et chaleureux, avec qui il est toutefois difficile de tisser de solides relations. Je tiens cependant à préciser que je n'ai affirmé, ni même insinué qu'ils étaient superficiels. Seuls le sont leurs accolades et leur chaleur.

Mon deuxième objet d'étude concerne les relations que les Américains entretiennent à l'égard de leurs professeurs et leur conception des cours. Les professeurs Américains, d'une part, sont d'une façon assez frappante beaucoup plus friendly que les professeurs français. Non pas que ces derniers soient tous froids et désagréables, mais la différence est tout de même palpable. Ils donnent tous leur numéro de téléphone personnel à leurs élèves, sont bien moins avares de bonnes notes, et moins regardants sur les absences et les retards, pourvu qu'on ait au moins l'air désolé. Ils sont également beaucoup plus insistants sur la participation orale des étudiants pendant le cours, et les écoutent patiemment, même lorsque l'étudiant en question n'a en réalité rien de vraiment intéressant à dire (ce que j'ai souvent du mal à percevoir, car en Anglais, tout passe mieux). Je n'ai jamais entendu un professeur contredire directement un de ses élèves, ou lui affirmer franchement que ce qu'il disait était faux. Ils prennent seulement un air interrogatif en murmurant "oui... pourquoi pas ... c'est un des éléments auquel on pourrait penser..." ou encore "ce n'est pas faux...", même si ce n'est pas juste non plus.

Jusque là, ça semble formidable. Mais cette relation de bonne entente et d'égalité entre professeurs et élèves prend parfois des formes surprenantes pour les élèves étrangers que nous sommes. Car si les étudiants Américains sont quasiment toujours à l'heure, ne discutent pas en cours, lèvent poliment la main, et sont rarement absents, certaines de leurs attitudes peuvent passer pour une forme de désinvolture. D'abord, la plupart d'entre eux passent leur vie en tongs de plage, dont il ne se séparent donc pas pour aller en cours. Les autres sont en tenue de sport, dégoulinants de sueur fraichement produite, avec des poches de glaces sur le corps pour signifier combien ils ont souffert pendant l'effort, ou habillés en rappeurs, casquette enfoncée sur la tête. Ensuite, la plupart d'entre eux passent leur cours à manger, boire, et à se lever pour aller à la fontaine ou aux toilettes. J'ai notamment en tête l'image de cette fille qui participait en cours tout en brandissant un morceau de concombre qu'elle croquait à pleines dents entre deux phrases.... Je commence à m'y faire, mais dès que j'avale timidement une gorgée d'eau, les remontrances de mes professeurs de lycée me revienne à l'esprit: "vous êtes en cours mademoiselle, pas au café du coin".
Et bien ici, si. Et toc !


[Au prochain épisode] Les Américains et la "mode" (si tant est qu'on puisse encore appeler ça comme ça).