mardi 5 mai 2009

Dédicace

Ca y est, l'année est finie.

Petite dédicace à tout ceux qui ont, à différents niveaux, contribué à faire de cette année ce qu'elle fut, une année exceptionnelle, hors du temps dans le microcosme Tuftsien, un peu magique, souvent crazy, pleine de rencontres, de découvertes, d'aventures, et d'apprentissage.

Alors à ceux qu'on a rencontrés, appréciés, adorés, aimés, admirés, détestés, jalousés, enviés, moqués, observés, stalkés, suivis, imités; ceux avec qui on a travaillé, fait la fête, bavardé, partagé, dîné, bu, célébré, révisé, ri, pleuré (là je mens, parce que tout le monde sait que je pleure pas)...



A ces 100-là, dans le désordre. Et à tous les autres.

Estelle et Carole, mes françaises préférées
Manuel, le sage
Hamdi, le fou
Irmak, la Turque
Antoine, le pianiste
Chinua, le noir
Julius, le diable
Scott, le névrosé
Raoul, monsieur parfait
Chris et David, les disparus
Marcus, Cro-Mignon
Hannah, la chieuse
Jonas, le gentil garçon
Espo, le post-it man
Emilia, l'associable
Edouard, la loque
Lindsay, le mal aimé
Justin, le chanteur raté
Daniel Meer
Nick, le chauffeur
Sam, le Californien
Paris, l'hystérique
Camilla, ma voisine
Jessy et Priscilla, les regrettées
Tania, la chaudasse
Nathan, l'aviateur
L'aubergiste pervers
Jill, mon RA
Garrett, le party-pooper
Dhimiter, le mégalo
John, le fun guy
Dan, le relou
Ian, le suiveur
Scott, le danseur
Pooh, le sans-ami
Brianna, la républicaine
Katie, la grande gigue
Terri-Ann, le glaçon
Dave, le savant
Julia, la bitch dissimulée
Jenny, mon modèle
Crista, mon second modèle
Sydney, le populaire
Igor, le russe alcoolique
Olliver, le louche
Brandon, The ami de Scott
Bea, la bibi
Charles Henri IV, la blague
Mickael, l'autrichien
Charles, le français typique
Saba, la reine belge
Kunal, le regret
Chad, le jamaïcan qui se déhanche
Sylvia, I <3 la France
Murat, le traître
George, trop tard
Haroon, à l'ouest
Louise, la dédaigneuse
Jonhatan, the Shining
Raphaella, 'shall we'
Carolyn, la jalouse
Nathan, le dragueur
Chris McFadden, le déchet
Renée, la marine
Auguste, le rustre
Zack, le sexy
Darren, le fou
Conrianne, LE couple
Pete, le clochard
Aisha, la salope
Julian, le prétencieux
Le cuisinier fou
Karo, la vieille
Curtis, le mythe
Greg, le pauvre garçon
Jonhatan M. et Maurice, les esquivés
Nina, la voix
Kareem, le gros
Frederic, le faux gay vexé
George, l'invisible
Cristina, l'émigrée
Mélissa, la végétarienne
Adam, le Tübigien
Bistra, la Bulgare
...

[EDIT parce que j'en ai oublié un paquet, notamment le pauvre Alfonso! Merci BR et Halumette, même si certains ne me disent rien..]

Alfonso, le reclus
Rameen, le tool
Phil, le mythomane
Ron, celui-que-vous-n'aurez-jamais-vu c'est qui Ron ???
Aaron, le dealer
Ian, *sigh* c'est qui Ian ??
Rob, le Dieu Grec
Kenneth, le pervers,
La lunchlady (lesbienne) de hotung
Le pancake guy Who's that?
Faisal, "wassup guys"
Speed, le cordon bleu
Bruce, le hautain il est trooop pas hautain !
Alex, l'argentin il s'appelle Axel..
Dalton, le prédateur
Nikki, les jambes de rêve
FX, le boulet mégalo
Jon Z, le dévoué disparu,
Sam, notre charmante voisine
Ali, la souriante,
Margaret, la petite vessie
Lindsay, la pleureuse/danseuse
Ransford, le "séducteur"
Laure, la stuck-up
Alix, la cook
Mirjola, l'Albanaise
Mélanie, Eleni, Alexia, Anna-Maria: la Grèce en folie
Will Fox, le guitariste rêveur
Amanda, la portoricaine chaleureuse,
Raquel et Lucia, les biatches espagnoles j'aurais plutot dit les nunuches
Tanya, au cheveux longs longs longs
Rob, au cheveux...bizarres
Elton, notre RA
Les putes du haut
Petr, le nerd who's that?
Abram, le planeur
Dennis, le shooté,
Jeremy, le canadien souriant,
Mark, l'"ami" honteux hahaha
Rhianna, la modeuse,
Yasemin, la bougonne / la grosse
Zein, l'enthousiaste
Zach nb2, le campeur amoureux

mercredi 29 avril 2009

Phrase du jour

Contexte: Aujourd'hui, j'avais mon travail final de journalisme à rendre: un article de 10 pages sur lequel je suis censée travailler depuis plusieurs semaines. En fin de journée, je me rends au bureau du prof pour déposer le fruit de mon travail laborieux et réfléchi dans la boîte sur sa porte. Mais il s'avère que ce monsieur est là, dans son bureau, porte ouverte. Je rentre donc et lui remets en main propre.

Dialogue:
Il prend mon travail, le regarde, et lit le titre à voix haute. Une fois, puis deux. Sur un ton plus qu'interrogateur.

Moi: Euh... ça veut rien dire ?
Lui: Et bien.. non.. pas vraiment.. mais c'est pas grave.
Moi: Ah, bah lisez le contenu alors, avec un peu de chance vous comprendrez où je veux en venir..
Lui: En effet, j'ai hâte de lire ça !

Conclusion:
Après 9 mois, je ne sais toujours pas parler Anglais

dimanche 26 avril 2009

Spring Flung

Des mots plein la bouche, des images plein les yeux, de la musique plein la tête, et du soleil sur la peau. Voilà ce qu'il me reste de ce week-end. Difficile de raconter tant de folie, de partage et de joie.




Le soleil brille enfin et sort brutalement le campus de la torpeur de l'hiver. Les filles bronzent sans pudeur sur les pelouses. Les garçons prennent un jeu de fresbee comme prétexte pour exhiber leurs torses pubères. Les jupes volent au vent du printemps, les épaules se dénudent et les cerisiers sont en fleurs.

Ceux-ci se prélassent dans un hamac hâtivement suspendu dès l'apparition des premiers rayons de soleil, ceux-là on sorti télé et canapé sur le parvis de leur frat. Les gens sourient, les gens rient, les oiseaux chantent.






Ce n'est pas le pays des bisounours ni celui des Télétubbies, c'est Tufts sous le soleil. Le soleil qui s'est tellement fait attendre pendant ce long, trop long hiver, qu'on devrait presque lui en vouloir.

Quelques clichés valent parfois mieux qu'un long discours.










Tufts, je t'aime.



jeudi 23 avril 2009

Phrase du jour ... ça faisait longtemps !

Contexte:
La I-House est une grande maison ressemblant à un squat, regroupant des étudiants internationaux débauchés et fainéants, qui passent leurs journées à fumer et/ou dormir, leurs soirées à boire, et ne valident pas leurs crédits en cours. --Sydney, Edouard, Charles, si vous me lisez, je vous aime quand même :) --. Et le destin a voulu que je me retrouve seule dans la cuisine I-House déserte à préparer des crêpes. Là débarque Haroon, lunettes de soleil sur le nez, qui devait sans doute sortir de son lit (à 16h) et qui met une machine de linge en route.

Déroulement:

Lui: Salut Marie! Qu'est ce que tu fais là?
Moi: Des crêpes ...

... silence ....

Lui: Dis, tu seras encore là dans une demi-heure ?
Moi: Probablement. Pourquoi ?
Lui: Tu pourras vider ma machine et mettre mes affaires dans le sèche linge ? Je laisse de l'argent ici.

Conclusion
WTF ?! (What the Fuck ? = C'est une blague?)

Je lançe donc un sondage: Qu'auriez-vous fait à ma place ?
Sachant que je m'entends bien avec Haroon, mais que je ne le connais pas plus que ça.
Sachant que selon l'analyse d'Estelle, il m'a demandé ça parce que je suis une fille.
Sachant qu'il vient du Pakistan, donc il doit croire que je suis faite pour ça (encore selon Estelle, et sans jugement de valeur ni racisme aucun).

4:20

Etant donné que je n'ai aucune doute sur le fait que ma chère consœur Carole va nous offrir un article informatif de qualité sur 4:20, son histoire, sa signification et ses implications, et que je n'oserais jamais marcher sur ses plates bandes, je vais me limiter à l'expérience Tuftsienne de la chose et à ma perception toute personnelle. Et comme j'aime raconter ma vie, tout va bien.

Rapide mise au point tout de même, pour que vous compreniez l'affaire.
4/20 (à prononcer four twenty, ou plus exactement faure touènie) est un concept 100% Américain. L'idée est simple: tous les 20 avril (4/20 pour les Américains qui placent toujours la date avant le mois), à 4h20 et 16h20 (encore 4:20 pour les Américains qui fonctionnent sur un système de 12 heures et non de 24), tous les étudiants universitaires Américains à travers le pays se retrouvent pour fumer de la marijuana.


Difficile de savoir d'où cette étrange tradition tire ses origines. Il semblerait que cela vienne d'étudiants Californiens qui avaient pour habitude de se retrouver tous les jours à 16h20 pour fumer des substances illicites. Notre ami wikipédia ne nous dit toutefois pas comment ce simple rendez-vous amical s'est transformé en manifestation nationale.

Toujours est il que les étudiants de Tufts ne sont pas aujourd'hui pas en reste. Il faut savoir que les fumeurs réguliers de cannabis sur le campus sont nombreux et le recèle constitue un véritable marché noir. Selon un brillant article récemment publié dans l'hebdomadaire Tufts Observer, il se vendrait chaque semaine sur le campus entre 38,400$ et 76,800$ de marijuana, pour un bénéfice de plus de 15,000$. Quand je compare aux 50$ hebdomadaires que je gagne en faisant des sandwich, ça donne presque envie de se reconvertir..

Ainsi, pour la plupart des fumeurs réguliers, 4:20 constitue une véritable fête, symbole de partage et de détente. Quelle différence avec les autres jours, me direz-vous, si ces étudiants ont l'habitude de fumer régulièrement ?

Le côté fou de la chose, c'est que le 20 avril, tous les fumeurs se retrouvent aux heures dites sur le toit de la bibliothèque, en plein milieu du campus, accessible par tout un chacun, sans crainte de la répression policière. D'une part, il est impossible pour les agents des forces de l'ordre d'arrêter plusieurs centaines d'étudiants simultanément. D'autre part, depuis que la marijuana a été décriminalisée dans le Massachussets en novembre dernier, les fumeurs qui ne possèdent qu'une quantité limitée de drogue sur eux ne risquent rien de plus qu'une amende de quelques centaines de dollars --les dealeurs, eux, risque toujours de se faire arrêter.


Mardi 20 avril 2009 fut un jour glacial à Boston, à ne pas mettre le nez dehors. Ce qui explique que le campus était désert une bonne partie de la journée. D'ailleurs, je ne crois pas que grand monde soit sorti à 4h20 du matin... Mais, dès 16h15, et en l'espace d'une vingtaine de minutes à peine, le toit de la bibliothèque s'est rempli de plusieurs centaines d'étudiants ! A 16h20, tous ont allumé leurs joints au même instant et avalé leur première bouffée de fumée. (enfin, première, tout est relatif, car beaucoup avaient en fait commencé à fumer dès minuit la veille au soir). Certains avaient amené des instruments de musique: djembe, guitare, créant une ambiance un peu psychédélique sous le ciel nuageux.

Certes, cette photo n'a pas grand intérêt, mais c'est la seule que j'ai prise...

D'autres, plus intéressés par le business que par les joints, ont bien flairé le coup. Car qui dit fumette, dit 'faim chimique', cette sensation de faim que l'on ressent après avoir consommé du cannabis. Ainsi les vendeurs de burritos, cookies, brownies et autres space cakes (gateaux à base de cannabis) ont eu un succès fou, écoulant leur marchandise en l'espace de quelques heures.



Puis, la foule engourdie par le froid s'est peu à peu dispersée pour aller poursuivre ses activités dans les maisons du campus. La maison Internationale, centre d'accueil pour fumeurs réguliers, s'était bien préparé pour l'occasion: nos chers-amis-débauchés-et-no-life avaient passé la journée de la veille à rouler des joints, de sorte qu'ils avaient pu remplir l'ensemble des paquets de 10 cartouches de cigarettes.. ! Je ne vous raconte pas dans quel état ils étaient à la fin de la journée..

Evênement majeur de la vie Tuftienne (avec le Naked Quad Run, Homecoming et Springfling), véritable phénomène culturel Américain, 4:20 est l'une de ces célébrations dont je ne pouvais me dispenser de vous conter le déroulement. Rassurez-vous toutefois, je n'ai pas pris part aux festivités et excès en tous genres.

dimanche 19 avril 2009

TD What ?



A l'heure de dresser le bilan de cette extraordinaire année qui se termine, je pense pouvoir affirmer que TDC fut l'une de mes best experiences.

Tufts est une université réputée pour la fibre artistique de ses étudiants. De nombreux cours de dessin, sculpture, peinture, calligraphie sont proposés, les groupes de chants à capella ont un succès fou, et une large place est faite à la danse. Il y a en effet plusieurs troupes de danses sur le campus, rivalisant d'originalité et de professionnalisme. Pour rejoindre l'une d'entre elles, il faut passer des auditions au début de l'année et ... être doué.

D'où le concept TDC, Tufts Dance Collective. Une formidable opportunité pour tous les étudiants qui aiment danser tout simplement. Sans pression, sans recherche de performance et sans auditions. Depuis sa création dans les années 1970, le club n'a cessé de s'aggrandir et son succès est aujourd'hui incontestable: plus de 300 danseurs inscrits, des spectacles qui font salle comble et des publics conquis.

Je me suis donc inscrite dans l'une des danses au début du semestre (ou plutôt deux d'entre elles, pour être honnête, mais j'en ai abandonné une par manque de temps). L'idée est très simple: deux étudiants qui jouent le rôle de chorégraphes, une trentaine de danseurs, et une heure de danse par semaine, avec à la clé deux représentations dans une salle de 400 personnes, tout ça sans dépenser un centime.

J'ai dansé sur "Step into my office Baby" une chorégraphie complètement déjantée, plus proche du mime transcendental que de la danse à proprement parler. Les chorégraphes étaient adorables: une petite dynamique et un gros rigolo, et nous apataient à coups de fraises au chocolat et cookies maison. J'étais seule avec une brochette d'Américains, et je me suis beaucoup amusée. Il est marrant de voir comment même les garçons se prennent au jeu, sans se prendre
la tête.





Une des danses était composé d'une trentaine d'Américaines hyper fines habillées en tenue moulante et jupette dorée + 1 Américain obèse dans la même tenue. Je crois que j'ai rarement vu quelque chose de si drôle dans ma vie.

Pendant les répétitions générales, l'ambiance est totalement déjantée. Ceux qui sont sur scène rigolent de leurs erreurs, les autres hurlent les noms de leurs amis "Yeahhhh Lauren!" "Yeahhh Katy!", "Yeahhh Josh!", applaudissent, rient. Tout ça scandé par le cri fétiche "TD-What???" "TDC !!!!!!", repris par la salle entière.

Et enfin fut le grand soir, samedi. 300 étudiants déchaînés courant à travers les sous-sol de la salle de spectacle pour trouver leurs déguisements, accessoires, se remaquiller. La première représentation, à 18h30, est relativement sage, car destinée aux parents et familles. Lorsque celle-ci prend fin, le délire commence. Des bouteilles d'alcohol sortent de tous les sacs et les élèves boivent pour se donner du courage pour le second show. Mes chorégraphes nous ont donné une mini-bouteille de vodka à chacun en nous glissant "si on vous demande, vous l'avez trouvé dans la rue", car bien sûr, ils n'ont pas le droit de sponsoriser ce genre de choses.


Rapidement, tout le monde est un peu plus joyeux, dans sur de la musique pop dans le sous-sol, rigolent de leurs déguisements respectifs et font des courses de chaises de bureau. Puis vient l'heure du second show. Cette fois-ci la salle, encore comble, est remplie d'étudiants du campus forts intoxiqués. Ambiance incroyable donc, les cris fusent, les applaudissements ne cessent, les "TDC!!" s'enchainent sans interruption. Assez indescriptible, en fait.

S'en est suivie une after-party dans un appartement d'une des filles du club. Plusieurs centaines de personnes dans le petit appart, donc, c'était assez marrant.

L'année touche à sa toute fin, mais on s'est promis, avec les autres danseurs de mon groupe, de se revoir avant de quitter le campus, maintenant que nous sommes unis par les liens sacrés de la danse.


[Edit] J'allais oublié de vous montrer un exemple des mails que l'on recevait régulièrement de nos chorégraphes, reçu suite à la répétition générale. Belle illustration du propos de mon précédent post, sur l'over-enthousiasme des Américains.

" Wow!

OH EM GEE!!! You all were A-MAY-ZING! Seriously, that was so unbelievably hot! I can't believe the place didn't catch on fire!
Everyone was smiling, and totally into everything, and we nailed all the positions, and cues, and everything. And even though there was a little bit of people stepping on other people (I'm soooooooooo sorry Hannah), everyone just went with it, and the crowd was none the wiser. Again you all are soooooo amazing, and we can't wait for the actual show!
See y'all on Saturday at 5:30!!

S&A"

"OH EM GEE (=OMG= OH MY GOD, interjection très prisée ici)!! Vous avez été IN-CROI-YABLES! Sérieusement, c'était chaud comme la braise. D'ailleurs je me demande pourquoi la scène n'a pas pris feu!
Tout le monde souriait, était à fond dans ses mouvements, nos positionnements étaient parfaits, et nous étions bien calés sur la musique, et tout! Bon, même si certains se sont marchés dessus (je suis tellemennnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnt désolé Hannah), tout le monde s'en est bien sorti, et le public n'y a vu que du feu! Encore une fois, vous êtes tellement incroyaaaaaaaables, je trépigne d'impatience à l'idée de faire le spectacle.
A samedi 17h30!!

S&A"


jeudi 9 avril 2009

Les français sont mornes

Je le dis cash, sans détour, quitte à en offenser certains et à blesse d'autres, les Française sont mornes, ternes, fades, rabat-joie. C'est l'une des grandes conclusions de mon année Américaine.

Pour un français fraichement débarqué au pays de l'oncle Sam, l'enthousiasme à toute épreuve des Américains, et surtout, il faut le dire, des Américaines se révèle toujours surprenant, et souvent fatiguant.


Tout est 'awesome', 'high energy', 'a lot of fun', 'very exciting'. Tout. Un nouveau cours de danse, une conférence sur la contraception, des nachos au fromage, un film qui vient de sortir, une frat' party. Tout est sujet à gloussements, petits cris et éclats de rire.
Pour les adeptes de How I met you Mother, fermez les yeux et imaginez-vous simplement un monde de wooo girls. Que des wooo girls partout, tout le temps. Vous y êtes ? Vous entendez les cris incessants et l'enthousiasme démesuré? Et bien c'est ça, ma vie depuis 9 mois.

Lorsque Doudou est venu me rendre visite pour la première fois au mois de septembre dernier, il avait été exaspéré par ce garçon, Josh, à la réunion générale du club de danse. Chacun des chorégraphes --plus d'une vingtaine au total-- présentait le concept de sa danse en quelques mots pour attirer de futurs danseurs. Et à chaque fois, quelle que soit la qualité de la présentation, l'attrait de la danse en question et la réceptivité des auditeurs, Josh poussait un Woooo suraigu et complètement déplacé. Je crois que mon pauvre Doudou ne s'en est jamais remis, il m'en reparle encore aujourd'hui.

Même Carole qui subit ça quotidiennement depuis 9 mois ne s'y est toujours pas faite. Samedi dernier, elle s'est écriée "Je n'en peux plus de ces Américaines!! Elles ont vraiment un problème de volume!" Il faut dire qu'on était à beach frat party, avec sable sur le sol, cocotiers le long des murs et filles en bikinis dans une maison alors qu'il faisait 5°C dehors. Déjà que les Américaines s'excitent pour une petite soirée entre amie, je ne vous raconte pas leur degré d'enthousiasme ce soir-là.


Vous l'avez donc compris, c'est permanent, démesuré et souvent inadapté.
Pourtant, j'aime ça.

J'aime que les gens que je connais à peine me sourient dès qu'ils me croisent, me gratifie d'un "Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!!!! How are you doiiiiiing?", voire d'un hug.

J'aime vivre avec des gens qui ne se plaignent quasiment jamais.

J'aime entendre mes chorégraphes (je fais de la danse) nous dire qu'on est géniaux, que c'était vraiment fabuleux, qu'ils auraient jamais imaginé quelque chose de si formidable, alors qu'on sait tous que c'était plus que médiocre.

J'aime les cours où quasi tout le monde participe, même pour ne rien dire.

J'aime quand mes éditeurs sautent de joie quand je leur envoie un article, tellement c'est great, awesome et tutti quanti.

J'aime que les amis de mes amis soient mes amis, comme ça, directement, sans signer de contrat ni entamer de procédure de mise en contact.

J'aime les gens qui sont dans trois clubs, deux équipes de sports, sortent trois fois par semaine et arrivent à faire toutes leurs lectures scolaires.

J'aime les gens qui n'ont peur/honte de rien, ni de se déguiser en DirtySouth pour une réunion, ni de faire le tour de campus dans un costume d'éléphant, ni de dormir au milieu de la route parce que, pour une fois, il fait beau.

J'aime entendre des gens rire, courir, sauter, danser dans le couloir.

J'aime que les gens fassent toujours semblant de s'intéresser à ce qu'on leur raconte, même si ça n'a rien de passionnant.

J'aime les Américaines qui ne se prennent pas la tête, s'habillent 100% en vêtements Tufts et ne te regardent pas de travers si tu ne ressembles pas à un fil de fer.

J'aime les profs toujours disponibles, positifs, ouverts et enthousiastes. Bizarrement, je n'ai jamais eu de commentaires si dithyrambiques sur mes copies, et ça ne m'empêche en rien d'être consciente que je peux toujours faire mieux.


Et j'aime par dessus-tout faire des listes.

ps: j'ai inséré deux photos sans rapport aucun avec le sujet, mais je sais que vous aimez ça :)

vendredi 3 avril 2009

La clé du mystère

C'est un fait avéré: je perds tout. Vraiment tout. Partout, tout le temps.

Je ne compte plus le nombre de choses que j'ai perdues cette année et vous épargne la liste pour ne pas vous effrayer (elle comporte, dans le désordre, un parapluie, une clé usb, un chemisier, un sacoche d'ordinateur portable, et des dizaines d'autres trésors).

Et jusqu'ici, je me suis toujours demandée comment expliquer cette curieuse maladie. Moi qui suis si soigneuse et ordonnée. Moi qui accorde à mes biens une attention sans pareille. Ma confiance en moi-même m'interdisait de me réduire aux explications simplistes de mes géniteurs.
-"Tu ne ranges rien", disait ma mère.
-"De toute façon, c'est bien simple, soit tu casses, soit tu perds', ajoutait mon père.
Quelle ingratitude à l'égard de leur propre fille.

J'ai enfin, aujourd'hui, en ce jour d'anniversaire de mon amie chérie Laurène la reine, de quoi rabattre le caquet de tous ces médisants. J'ai trouvé la clé du mystère. La réponse à cette énigme de toujours.

Mes affaires disparaissent pour rejoindre une dimension parallèle.

Ou perpendiculaire, plutot. Perpendiculaire aux tiroirs de ma commode ! En effet, alors que j'avais peine à fermer l'un d'entre eux, j'ai essayé de voir ce qui coinçait. Et quelle ne fut pas ma surprise ! Après avoir replacé l'un de mes sweat qui bloquait le tiroir en question, les choses ne semblaient pas tout à fait rentrées dans l'ordre. Alors j'ai plongé ma main dans le contre-fond de ce dernier (derrière le tiroir en lui-même), et en ai tiré... mon chemisier hors de prix disparu quelques jours après son achat, au moins de septembre ! Mais aussi une ravissante petite blouse, toute aussi onéreuse, offerte par ma chère grand-mère l'an dernier. Et quelques chaussettes aussi ! Je ne vous conte pas mon bonheur !

Certes, cela ne me rend ni ma clé usb, ni ma montre, ni le reste. Mais c'est un grand pas. Et ça me redonne espoir. Je suis sure que toutes ces petites merveilles se cachent quelque part.

jeudi 2 avril 2009

Le job de ma vie

Le monde est fou! La vie est dingue! Je ne vous ai jamais parlé de mon exaltant job, voyez-vous ça?! N'est ce pas totalement crazy folie ? Il est temps que les choses rentrent dans l'ordre !

Ca a commencé au premier semestre, par l'idée qu'un petit apport financier supplémentaire (à ce que me donnent mes chers parents, je veux dire), ne serait pas de trop en ces temps de crise, mais aussi de voyages, de shopping et de nourriture affreusement chère. J'ai donc décidé de me mettre en quête d'un job, persuadé que la tâche serait aisée et rapidement accomplie. C'est dire si j'étais ignorante. Après avoir reçu des refus (ou simplement pas de réponse) de la part de ma bibliothèque, du département de français pour donner des cours, du service d'aide aux étudiants pour devenir tuteur (de français, toujours), de l'une des céfétérias, le semestre était bien entammé, et j'ai baissé les bras.

Deuxième semestre, même combat. Mais ma détermination et ma rage de vaincre ne sont que décuplées. Et désormais, j'ai le sésame, une carte de sécurité sociale, qui évite la réticence des employeurs. Enfin, c'est l'accomplissement, je décroche mon job de confectionneuse de sandwichs! C'est dire si je suis heureuse.

Joli 'sub' sandwich ham, swiss cheese, vegetables

Aujourd'hui, après trois mois de travail bi-hebdomadaire acharné, je peux affirmer haut et fort que les rolls, wraps et autres mignardises n'ont plus de secret pour moi. Je comprends (presque) tout ce que les clients me disent. Même celui là qui me demande toujours d'un air snob un Biii aiiiL Tiii (comprendre Bacon-Laitue-Tomate, un concept apparemment familier aux américains) comme si c'était évident que je comprenais où il voulait en venir. Mais je m'en fiche, il est moche (le garçon, pas le sandwich), alors je comprends qu'il passe sa rage sur des petits employés comme moi. Je maîtrise toutes les variétés de fromage sur le bout des doigts. Je peux réciter la liste des différents types de bourritos à l'envers en chantant. Je dégaine la mayo plus vite que quiconque.

Bel exemple de wraps délicatement roulés

Et puis il faut avouer que c'est divertissant, dans le fond. Je dis dans le fond parce que quand je travaille avec les deux muets (qui ont pourtant l'usage de la parole), je peux avoir l'air de m'ennuyer. Mais j'ai heureusement d'autres distractions. Les jumeaux par exemple, deux grand benêts habillés exactement pareil, toujours collés l'un à l'autre, et qui prennent exactement la même chose (un Davis Square sans oignons avec supplément Bacon). Ce garçon qui est là tous les jours, et qui prend toujours exactement les deux même sandwichs, avec des détails hyper précis, que je suis très fière de finalement connaitre par cœur: "Non non non, ne me dites rien, je vous fait deux sandwichs sur pain complet. L'un avec dinde et jambon, l'autre avec poulet. Grillés au toaster sans fromage. Sauce miel moutarde avec le poulet, terriyaki avec le jambon. Purés de piments avec le jambon, cornichons avec l'autre. Salade et tomate sur les deux". Et là, il est soufflé. Et puis il y a ces employés de ménage espagnols qui essaient toujours de me parler mais dont je ne comprends pas un mot. Si bien que dès que les pauvres s'aventurent à tenter autre chose que Hola que tal, je les fais répéter dix fois avant de lacher l'affaire. Et tant d'autres choses encore.

Je n'aurais jamais cru qu'il était aussi fun de faire des sandwich. Enfin je te comprends, Laura. :)

Amerika m'a tuée


C'est par une soirée de mars qu'a eu lieu le drame. Alors que je cheminais négligemment vers chez Estelle, ou plus précisément vers sa balance, j'ai eu l'ingénieuse idée de lancer 'si je fais plus que xx kg*, je me pends'. Et devinez quoi....

Rassurez vous, je suis toujours bien vivante. Mais j'ai décidé de prendre le taureau par les cornes.

Alors, en ce jeudi 2 avril 2009, je tiens à déclarer haut et fort, devant vous, lecteurs fidèles, que je suis désormais au régime (de bananes hahaha). Pas un le genre de régime qui commence après le déjeuner et se termine au goûter. Pas un pseudo-régime où, oh allez, il est si mignon ce petit muffin.. Pas non plus un régime à bas de "je saute un repas donc j'ai le droit à une glace". Je suis déterminée, consciencieuse et je saurai rester ferme avec moi même.

Gagnante 2008 de la très populaire américaine The biggest Loser

Je vous entends déjà crier 'il ne faut pas faire de régimes à ton âge', 'tu es très bien comme tu es', 'les régimes sont des leurres, il faut juste manger équilibré'. C'est aussi ce que disent les centaines de diététiciens dont j'ai lu les judicieux conseils en ligne pendant des heures. Mais leurs conseils me font mourir de rire. Littéralement. Je cite (ou plutôt je résume):

"Les régimes ne sont pas la bonne solution pour éliminer durablement les kilos superflus. Une alimentation équilibrée, sans grignotage et en limitant l'apport glucidique et lipidique doit suffire à perdre du poids. Manger sain, ce n'est pas être au régime, c'est la vie.
Voici le type de repas qui constituent une alimentation équilibrée:

Petit déjeuner:
- un tasse de thé ou café sans sucre
- deux tranches de pain complet très légèrement beurrées de beurre allégé
- une pomme

Déjeuner:
- une salade composée arrosée de jus de citron
- deux tranches de dinde dégraissée
- un yaourt 0%
- un fruit

Collation
- un fruit ou un yaourt

Dîner
- une soupe de légumes
- un fruit "

Il se fout de moi, là, le pseudo-diététicien ? C'est la vie ça ? Et quid des bons petits plats en sauce de maman, des gateaux aux chocolat de mamie, des glaces en été et autres délicatesses...

Donc appelez ça comme vous voudrez, moi j'appelle ça être au régime.

Quoiqu'il en soit, je m'engage sous vos yeux ébahis, et vous porte garants de ma persévérance. Flagellez moi si je faiblis. Je vous tiendrai au courant du déroulement des opérations (commencées dimanche dernier).

Bien à vous

Votre vache bientôt maigre

*nous ne pouvons révéler les valeurs chiffrées qui pourraient choquer le jeune public

lundi 30 mars 2009

Blogolove

Un grand sage de la blogosphère a dit "moins on blogue, moins on blogue". Et bien je crois qu'il n'avait pas tort. Mais pour vous je reprends ma plume aujourd'hui, car je sais que vous vous languissez de mon absence.

Je vous propose aujourd'hui un aperçu de mes blogs favori, astucieuse façon de vous faire patienter et d'occuper vos esprits assoiffés de découvertes et de fraiches nouvelles.
Voici donc la liste de mes cinq blogs fétiches, que je ne peux classer tant ils occupent chacun une place si importante et différente dans mon petit coeur (de rockeur).

1. Je ne peux commencer autrement qu'en vous parlant du blog de ma consœur Carole.
Combat de style --en habit Jean-Paul Gauthier-- Fashion show Parade des Nations 2009

Ma chère camarade propose une vision de la vie de campus américaine comme vous n'en trouverez nulle part ailleurs. Dotée d'une plume acérée, toujours drôle, souvent critique, elle passe en revue tous les grands concepts qui rythment notre Américan way of life.
Elle a commencé à écrire il y a quelques semaines seulement dans l'idée de me faire concurrence, et je dois avouer qu'elle ne s'en sort pas mal du tout. Pas de blabla comme vous pouvez trouvez-ici, des articles straight to the point, et une mise à jour qui dépasse l'entendement ... que demander de plus ?

note à l'intéressée: c'est fou ce que je suis fair play, je t'envoie tous mes lecteurs !


2. Mon deuxième blog chouchou du moment est celui de Martin Vidberg, L'Actu en patates.


Ce professeur des écoles propose une approche innovante de l'actualité sous forme de dessins humoristiques mettant en scènes des ... patates! En un an et demi, il s'est constitué un large lectorat, et pour cause. Si ses dessins ils amènent souvent à réfléchir sur des évenements récents de l'actualité français et internationale ou de grands enjeux actuels --crise financière, développement durable--, ils sont toujours rafraichissants. Un bon coup de crayon associé à un humour à toute épreuve semble être pour Martin la recette du succès !

3. Toujours dans le domaine de la BD, mais sur un ton plus léger, on trouve le blog de Pénélope Joliecoeur, Ma vie est tout à fait fascinant. Là encore, une dose de bonne humeur quasi quotidienne à portée de clic ! Pénélope partage des anecdotes de sa vie de jeune femme de 26 ans illustratrice, amoureuse (de son copain comme de son nouveau chaton) et fondue de mode. Rien que des petites anecdotes du quotidien, et pourtant, on s'y attache et on en redemande.

4. Une bonne dose d'optimisme chez Antoine Blin et Mathilde Serel , blogueurs qui ont choisi d'aborder l'actualité de façon originale. Sans tomber dans le coté bisounours et fleurs des champs, ils choisissent de n'évoquer que les bonnes nouvelles: heureux évênements, anedcdotes rigolotes et initiatives innovantes (souvent dans le domaine du développement durable). A l'heure où les journaux télévisés et autres unes de presse écrite rivalisent d'horreur, de drame et de catastrophe, ce positivisme est bienvenu !

5. Dernier coup de coeur, dernier coup de foudre, et encore une fois de la BD. J'ai découvert ce et il est vite devenu un de mes chouchous du web.


Le Blog de Maé, c'est l'histoire d'un papa --Paco-- qui dédie un blog aux anecdotes qui rythment la vie de sa fille de 5 ans, Maé. Plein d'humour et de tendresse, Paco offre le témoignage d'un jeune papa en proie aux bêtises de son adorables petite terreur. Ca donne envie d'avoir la même !

mardi 10 mars 2009

Vers le blog participatif

Chers lecteurs a la creme chantilly avec des petits morceaux d'oreo et de la sauce au chocolat que j'aime fort,

Comme vous l'avez sans doute remarque, les nouvelles sur ce blog se font de plus en plus rare. Bien sur je suis toujours tres occupe, d'autant plus a l'approche des vacances de printemps qui commencent des la semaine prochaine, car cette periode est celle des examens de mi-semestre.
Mais ce n'est pas tout, il y a une autre raison a mon absence bloguesque: mon ordinateur cheri de ma vie m'a encore quittee! Resultat, plus moyen de se connecter dans la chaleur et le calme de ma mini-chambrette adoree, je suis condamnee a consulter mes mails a la bibliotheque sous le regard de centaines d'etudiants. Difficile dans ces conditions d'ecrire de nouveaux articles, de charger des photos et d'inserer des liens vers des videos debiles..

Toutefois, pour vous faire patienter et vous mettre l'eau a la bouche, j'ai decide de vous laisser le choix du theme de mon prochain article, n'est-ce pas merveilleux ?
Voici donc la liste des choix. Indiquez les numeros de vos trois sujets preferes, dans l'ordre de preference, dans les commentaires, et vos desirs seront des ordres !

1. Le recit de ma nouvelle vie de journaliste glob trotteuse polyglotte et de mes innombrables articles publies dans des journeaux a la renommee internationale (attention, ce message contient une bonne dose dose d'exageration)

2. Une liste commentee de mes sites/blogs preferes tellement merveilleux qu'ils contribuent grandement a mon manque de temps au quotidien

3. Des anecdotes hilaro-croustillantes sur les experiences psycho-sociologiques auxquelles je m'adonne bi-hebdomadairement pour arondir mes fins de mois

4. Une mise au point sur mes tergiversations quant a mon avenir. Parce que je ne sais pas quoi faire de ma viiiiiiiiiiiiiiiiiiie

5. La fin tant attendue de mon recit du periple hivernal avec, inclus, de la folie neo-orleanaise, une auberge de jeunesse geree par une efficace association entre un pedophile et un repris de justice et une soiree a la frontiere de la mort.

6. Un article pour vous expliquer comment je realise chaque jour, au contact du fantastique peuple Americain, que les francais sont mornes, pessimistes et renfermes.

7. Une mise au point sur le grinding, cette etrange facon de 'danser' (si on peut encore appeler cela de la danse) a l'Americaine, aspect incontournable des frat' parties , inimaginable en Europe et qui commence a dechainer les passions aux Etats-Unis

8. Une revelation inedite de mon periple printanier a venir dont, je n'en doute pas, vous mourrez d'envie de connaitre l'itineraire et les modalites

9. Un reportage sur l'etrange relations des Americains au sexe. Pourquoi en parlent-ils autant? Sont-il obsedes ? Frustres ? Pratiquent-ils autant qu'ils en parlent? Pourrait-on imaginer organiser une course d'enfilage de preservatifs au milieu du hall d'une universite francaise ?

10. Libres suggestions

mercredi 25 février 2009

Tuftonian Life

Aujourd'hui, je crois que je peux le dire haut et fort, I LOVE TUFTS.

Plus le temps passe, plus je m'attache à mon petit à campus, à ma chambrette, aux gens que je croise, à mon mode de vie, aux habitudes des Américains, à leurs étrangetés qui font tout leur charme, à leur accent que j'essaie d'acquérir en vain...

Depuis le début de ce second semestre, le temps file à une vitesse incroyable. Il me reste plus de trois mois ici, des tas de choses à vivre, sans doute des nouvelles rencontres et un certain nombre de découvertes, et pourtant j'ai l'impression que l'aventure touche au bout. Je ressens ce petit pincement lorsque l'on me dit "on fera ça au prochain semestre", et que je réalise que je ne serai plus là. J'ai pris un sacré coup lorsqu'un camarade m'a lançé, l'autre jour "salut, et j'espère qu'on se reverra avant que tu partes!".

J'ai l'impression de faire des millions de choses et de ne pourtant pas faire la moitié de ce que voudrais. Et j'ai aussi le sentiment de prendre de plus en plus part, au sens propre, à la vie de campus.

Car la vie de campus Américaine constitue vraiment une expérience à part entière, quelque chose d'intense et de complet, incomparable avec quoique ce soit.
.Vivre sur un campus à deux pas de tout.
.Partager un bâtiment avec des gens de son âge, que l'on entend marcher, courir, discuter, rire. .Sortir deux, trois, quatre soirs par semaine.
.Croiser des visages familiers et souriants du matin au soir, en cours, en prenant un café, à la bibliothèque, au dîner.
.Pouvoir s'investir pleinement dans des associations qui nous tiennent à coeur et partager avec d'autres étudiants une passion, un centre d'intérêt (le Club de Montagne, ou le journal Daily pour ma part).
.Travailler à 30 secondes chrono de sa chambre à des horaires parfaitement adaptées à son emploi du temps.
.Assister à des conférences, des concerts, des spectacles totalement gratuits.
.Sortir très tard et rentrer à pied car on n'habite toujours à moins de 15 minutes de la soirée en question.
.Avoir des cours en Anglais avec des professeurs brillants et des élèves intéressés et participants.
. Porter fièrement le sweat-shirt de son école, chanter son hymne, soutenir ses équipes de sport. .Danser devant toute l'université après avoir préparé une chorégraphie pendant tout le semestre dans la bonne humeur et les rires.
.Passer une soirée à apprendre des phrases vulgaires en Espagnol à la Spanish House.
.Regarder un film expressioniste allemand des années 1920 à la German House.
.Se promettre d'aller courir à la salle de sport plus souvent parce que les Américaines, elles, sont si consciencieuses à ce niveau..

Parfois je me dis que si j'avais su, j'aurais sans doute envisagé de passer toute ma scolarité supérieure ici. Le niveau accadémique est excellent, la vie sociale est intense et les possibilités d'investissement dans des projets extra-scolaires sont illimitées.

Toutefois, ce rêve a un prix.
Un prix concret, clair et net: 50,000$ l'année. Mais sans doute un prix plus abstrait aussi, celui de son irréalité. Il ne doit pas être évident pour ces enfants de riches familles de se retrouver propulsés dans la vie réelle, le monde du travail (surtout en temps de crise) et l'autonomie véritable après avoir vécu quatre ans d'insouciance et d'excès (fête, alcool, nourriture, sexe....)

dimanche 22 février 2009

Ski fever

Maintenant que je vous ai laissé vous inquiéter quelques temps de ma santé mentale et de mon intégrité physique suite à ce week-end avec le TMC, je peux vous rassurer en vous disant que je n'y ai pas laissé mon innocence et que j'ai passé un week-end mémorable dans un environnement presque sain.



Certes, certains aiment bien se balader dénudés, d'autres aiment faire et servir des Nachos (plat mexicain) en tenue d'Eve, d'autres enfin s'adonnent avec plaisir à l'exercice de la pyramide humaine en sous-vêtements. Mais ceci concerne une minorité d'étudiants, se limite au cadre de jeux débiles qu'ils organisent lors de périodes de désoeuvrement, et enfin et surtout, ils n'obligent personne à y prendre part !

A part ça, tous les gens que nous avons rencontré se sont révélés accueillants, chaleureux, enthousiastes et sportifs. A tel point que, chaque matin, tout le chalet se réveillait doucement aux aurores (oui, 8h pour moi c'est l'aurore, quand j'ai l'habitude de me lever à 10h30 en période de cours) pour prendre un pantagruélique petit déjeuner dans la lumière du petit matin, et chacun se lovait au creux des confortables canapés du Loj, sous la toiture couverte de lambris.





Puis, peu à peu, chacun décidait de la façon dont il allait occuper sa journée sportive, n'ayant que l'embarras du choix parmi la multitude d'activités possibles: ski alpin, ballade en raquettes, escalade sur de la glace, ski de fond, snowboard, tyrolienne dans la forêt enneigée..

J'ai pour ma part décidé d'aller faire du ski dans la station voisine. Après une matinée de remise en forme en douceur avec une fille qui faisait du ski pour la deuxième fois de sa vie, j'ai profité plus intensément avec des adeptes des pentes Américaines l'après-midi.

Le soir était organisé un dîner de Thanksgiving. Pour l'occasion, nous étions presque une centaine dans le châlet, et certains avaient passé l'après-midi aux fourneaux pour régaler tout le monde. Et ce fut une véritable réussite: dinde, mashed potatoes aux fines herbes, stuffing, haricots aux amandes et citron, tarte au potiron, pain de maïs... Ce fut pour moi un mémorable deuxième -et sans doute dernier- dîner typique de Thanksgiving américain.



Le lendemain, même programme, même lever précoce naturel et presque agréable. J'ai passé une bonne partie de la journée à traîner dans le chalet avec quelques autres, jouer au taboo (essayer de faire deviner avec des signes des mots dont je ne connaissais pas le sens..), au trivial poursuite, écouter Estelle jouer du piano... Pendant que les autres participaient à une course de ski de fond. Mais bon, on est françaises, nous, on va quand même pas faire de l'exercice deux jours de suite! J'ai tout de même fini la journée par une petite frayeur sur la tyrolienne artisanale avant de reprendre la route de l'université.

Bilan: Un super week-end, où j'ai parlé Anglais plus que jamais, où j'ai enfin skié après de longues années de pause, où j'ai rencontré un groupe de gens qui partagent la passion du sport et de la nature, où j'ai oublié l'espace de quelques jours le campus et ses rues de béton, duquel je suis rentrée avec l'odeur du feu de bois sur mes vêtements et mes cheveux...et qui m'a rappelé en bien des aspects les week end scouts qui me manquent de plus en plus...

vendredi 20 février 2009

Au revoir

Attention : Je pars dans le New-Hamphire pour le week end (oui, encore!). Je n'aurai ni téléphone ni internet pendant trois jours. Retour dimanche soir (lundi matin pour vous). Soyez sage en mon absence. Je vous fais plein de bisous partout.


Photo exclusive de la soirée 'fluo' où l'on était les seules à êtres déguisées...

jeudi 19 février 2009

Vers les monts enneigés

Grand jour: une nouvelle note sur mon blog qui se meurt..
Je sais que vous vous languissez tous de moi, que vous me croyez morte, que vous aimeriez connaitre enfin les détails de la dernière étape -néo-orléanaise- de mon périple hivernal, que vous revez d'en savoir plus sur mon excitant job de faiseuse de sandwich, et des tas d'autres choses encore.
Alors je vous promets d'essayer (comme ça je ne m'engage pas trop :) ) de poster plus souvent !

Aujourd'hui, j'ai décidé de vous offrir en totale exclu le récit de mon tout récent week end dans la montagne Américaine.

C'est tout à fait par hasard qu'Estelle et moi nous sommes retrouvées dans la voiture d'un parfait inconnu vendredi dernier en direction du chalet de Tufts dans le New-Hampshire. En effet, nous étions tombées quelques jours plus tôt, en sortant d'une réunion sur quelconque club de l'université, sur des gens déguisés servant des cookies. Gourmandes et curieuses comme nous sommes, nous n'avons pas pu nous empêcher d'aller à leur rencontre. Et il s'est avéré que ces gens s'apprétaient eux-même à débuter la réunion hebdomadaire du Club de Montagne de Tufts (TMC en Anglais). Encore une fois, la curiosité et le désoeuvrement aidant, nous avons pris part à l'évênement. Et les membres, enthousiastes et jovials ont si bien venté les mérites de leur club que nous avons signé le formulaire d'adhésion à la sortie et juré de prendre part à leur prochain week end montagnard, la semaine suivante!

S'en sont suivi quelques jours de doute et de craintes en tous genre... qui ont amené Carole a s'abstenir de prendre part à l'aventure. Déjà, lors de la réunion, certains membres du club étaient en pyjamas, d'autres déguisés en femmes enceintes, et d'autres semblaient juste tout droit sortis d'une autre planète. Ils criaient, couraient, gambadaient joyeusement et étalaient leur étrange complicité sous les yeux étonnés des outsiders que nous étions.
D'autres étudiants, ensuite, nous ont confirmé que les gens du Loj (nom du chalêt) étaient des personnes étranges, adeptes des jeux douteux et des activités nudistes. Il nous ont parlé de ces fameuses "règles du Loj", parmi lesquelles l'impossibilité de se doucher, ou l'interdiction de tirer la chasse lorsque l'on fait pipi. La rumeur a même couru qu'on ne pouvait accéder à la cuisine du chalet si l'on n'était pas entièrement nus...



Les on-dit se sont sont devenus réalité lorsque nous avons reçu, à la veille du départ, un e-mail nous indiquant entre autres les dress code de rigueur pendant les trois jours:
- vendredi: Flannel - jusqu'ici, tout va bien
- samedi: Spandex, cette matière très moulante, genre Lycra ou Elasthanne
- dimanche: shirtless (sans T-Shirt) - hum....



Mais, aventureuses que nous sommes, Estelle et moi avons décidé de tenter l'expérience, quitte à en revenir traumatisées...



[Suite au prochain épisode - bientôt, cette fois-ci, je vous jure !]

dimanche 15 février 2009

Phrase du jour

Contexte: Week-end 100% américain en totale immersion dans le fond du New-Hampshire. Ce fut donc pour moi une formidable opportunité de travailler mon accent et ma prononciation.

Phrase: I'm not comfortable eating vegetables. But with a massage this is awesome though!

[Traduction: Je ne suis pas très bien installée pour manger des légumes. Mais avec un massage, c'est toutefois génial !]

Verdict: Les mots en rouge sont à mon sens les mots les plus imprononçables de la Terre. J'ai eu deux jours pour acquérir les bases, il me reste 3 mois pour les maîtriser parfaitement comme une Américaine pure souche !



Et puis pour me faire pardonner de mon absence du web dû à mon overbooking aux origines mutliples ces derniers temps, une petit vidéo pour vous donner une idée de mon week end montagnard riche en émotions !



Remarque: C'est une tyrolienne faite maison dont les derniers réglages viennent d'être refaits juste après qu'un d'entre nous ait percuté un arbre de plein fouet, d'où ma (légère) crainte ...

vendredi 30 janvier 2009

Episode 5: Sur la route de Memphis


Suite et avant dernière étape de notre périple hivernal: Memphis, Tennessee.

Pour ne rien vous cacher, j'ai été un peu (beaucoup) déçue par Memphis. Peut-être et sans doute parce que, là encore, j'avais en tête un certain nombre d'images, d'idées, d'attentes. Je m'imaginais une ville du Sud, un climat chaud et sec, un calme apaisant, une sorte de paresse, avec des gens se balançant sur des rocking-chairs sous le porche de leurs maisons de plain-pied, une ville de musique marquée par ses années blues et par le rock'n'roll d'Elvis, riche de son histoire et de son métissage. Le routard, ma Bible, allait même jusqu'à dire "Memphis est une étape indispensable pour ceux qui partent à la recherche des racines du blues. Et sinon, il y a de quoi faire".

Memphis m'est véritablement apparue comme une ville morte. Je pensais pouvoir percevoir le dynamisme des temps passés, quand Memphis était un port de coton majeur et carrefour important sur les bords du Mississipi. Malheureusement, ceux-ci sont aujourd'hui très calmes, presque tristes.

La ville, balayée par une pluie glaciale lors des deux jours que nous avons passés sur place, s'étale sur des dizaines de kilomètres. Les motels miteux flirtent avec des fast-food et autres diners désaffectés, et il est rare de croiser âme qui vive, hormis les voitures qui empruntent les routes interminables à vive allure.




Le centre ville, si l'on peut employer cette expression, est lui aussi bien triste. Un petit trolley d'antan traverse la ville d'un bout à l'autre, ballotant ses passagers pour la plupart agés et éclopés.



Beale Street, la rue principale, autrefois vouée aux jeux, aux bars, à la prostitution, et à la musique, lieu de plaisir et de fête pour les fermiers, commerçants et habitants de la région a aussi perdu de son dynamisme. Désormais plus touristique que typique, la rue offre quelques diners où gouters aux BBQribs traditionnels et quelques bars où écouter du blues, mais sans véritable enthousiasme.



Reste les "attractions" touristiques qui permettent à Memphis de survivre :
- Graceland, demeure d'Elvis Presley,







- musée sur les droits civiques dans le motel où Martin Luther King a été assassiné,



- musée de la musique.

Nous étions logées dans un quartier très éloigné du centre-ville (= 1h40 de marche ou 20$ de taxi ou 3 bus inefficaces !) en pleine reconversion, voire boboisation, avec marchés bios et bars équitables colorés, ce qui n'est pas déplaisant, mais n'aidera sans doute pas la ville à relancer son économie !



Notre auberge était elle aussi très proprette et moderne, type grand loft communautaire, appelé la 'pilgrim house' ou maison des pèlerins ou les pensionnaires, certains habitant là à l'année, s'entraident et partagent les taches ménagères effectuées à coups de produits écolos et potions aux algues. C'est ainsi que, chaque matin, avant de partir en excursion, nous nous retrouvions à frotter le sol, récurer les robinetteries ou vider le lave-vaiselle ! Assez innatendu, mais finalement pas déplaisant, d'autant que du coup le prix de la nuit était relativement faible.



PS: Je rajouterai peut etre, un jour, des légendes aux photos pour que vous sachiez pourquoi Elvis avait trois télés dans l'un de ses innombrables salons, ou quel est ce sensationnel ouvrage que lit Carole. Mais là, j'ai troooooop la flemme