mardi 16 décembre 2008

Was geht ab ?

Chers lecteurs,

Mon absence webesque se fait de plus en plus longue et... ça ne risque pas de s'arranger !
Je suis très occupée ces jours-ci, entre mes derniers travaux à rendre, des formalités à régler avant le départ, des petits achats de Noël, des rendez-vous avec mes professeurs, un peu de ménage aussi, les dernières lessives.
Je prends l'avion pour Paris demain, je suis donc de plus en plus affairée, mais j'ai vraiment hâte.

Je vous retrouve donc dans un peu moins d'un mois pour de nouvelles aventures, un semestre encore plus fou, des articles trépidants, des photos éclatantes, des voyages extraordinaires et des découverte incroyables. Au moins.

D'ici la, je vous souhaite un joyeux Noël et de très belles fêtes et je vous quitte avec une photo de mes French fellows, mes deux camarades Chinoises qui rejoignent leur contrée hong-kongaise pour toujours (elles n'étaient là que pour un semestre), et moi-même !



Muchose besitos, je vous aime muy muy et no estoy burracha toda via.

samedi 6 décembre 2008

Tant de questions sans réponse


Pourquoi y a-t-il un espace de trois centimètres tout autour des portes des toilettes, si bien que l'on partage ce moment intime avec tous les gens présents alentour?

Pourquoi les Américains appellent-t-ils leur étrange pain perdu à la cannelle que je n'ai jamais croisé en France "French toast" ?

Pourquoi, alors que je débranche mon câble réseau dans l'espoir de travailler enfin efficacement sans tentation internetesque, se présente à moi pour la première fois (malgré de vaines tentatives par le passé) une connexion wifi de qualité ?

Pourquoi les gros mâles Américains de mon dorm se sentent ils obligés de pousser des cris d'animaux lorsqu'ils traversent le couloir en pleine nuit ?

Pourquoi la nourriture servie à l'occasion de Hanouka à la cafèt' n'est-elle pas casher ?

Pourquoi aujourd'hui, samedi 6 décembre, 2°C, ai-je encore croisé des étudiants en tongs ?

Pourquoi un garçon turque ayant vécu en Allemagne, fait toutes ses études aux Etats-Unis, et parlant l'anglais avec un accent arable m'a-t-il appris un mot français dont je en connaissais même pas l'existence ? (non mais sérieusement, vous savez ce que c'est qu'une tangerine, vous?)

Réponses bienvenues

[A suivre...]

vendredi 5 décembre 2008

NQR J - 3

Il n'y a pas un seul étudiant de Tufts qui n'ait jamais entendu parler du si fameux NQR.
Mais pour les non-initiés, ces trois initiales demeurent bien énigmatiques. Le NQR, c'est tout simplement le Naked Quad Run, ou en français le Je-cours-tout-nu-avec-tous-mes-copains-bourrés- autour-de-la-pelouse-centrale-de-mon-université.

Le Naked Quad Run est LA tradition de l'université. Source de questionnement, de surprise, d'interloquement, de révolte, mais surtout d'excitation, il ne passe pas une semaine sans que l'on en entende parler. Et aujourd'hui, à trois jours de l'événement, l'effervescence est à son paroxysme.

Le concept est simple : L'événement a lieu soir de la dernière journée de cours du semestre, celle qui précède la semaine de révision pour les examens. Près d'un millier d'étudiants se rassemblent sur la pelouse centrale du campus, le plus souvent déjà fortement alcoolisés, se déshabillent totalement, et attendent le top départ de la course. Au diable la pudeur, alcoolémie et obscurité aidant, la plupart sont totalement nus, certains portent déguisements, masques ou chapeaux.

Cette tradition est vieille de très nombreuses années, mais l'administration s'y est pendant longtemps opposée. Lorsque le président actuel de Tufts, Lawrence Bacow, est arrivé en 2002, il n'a pas caché sa surprise et son mécontentement quant à cette pratique "décevante et non digne d'étudiants d'une université prestigieuse telle que Tufts". Il a, dès le lendemain, envoyé un mail à l'ensemble des étudiants et du corps enseignant pour leur faire part de sa profonde désapprobation finissant sur un ton plein d'espoir "Tufts vaut mieux que ça. Vous valez mieux que ça".
Pourtant, il lui a bien fallu se rendre à l'évidence qu'il ne pourrait lutter contre cette tradition ancestrale, et que la seule solution pour assurer la sécurité des étudiants et éviter le chaos était d'en organiser l'encadrement. Ainsi, si l'administration n'organise pas directement le Naked Quad, elle organise une distribution de chocolats chauds et autres doughnuts aux abords de la course pour assurer une surveillance détournée, et place de nombreux agents de police (habillés, eux) tout au long du parcours.

Bien sûr, les incidents sont toujours nombreux et variés. Il arrive bien souvent que des étudiants ne retrouvent plus, au terme de leur course, leur copain à qui ils avaient confié leurs vêtements, ce qui peut vite se révéler embêtant. Il est également fréquent que des étudiants éméchés se trompent de vêtements et ramassent à la hâte ceux du voisin. Par conséquent, il faut s'attendre à croiser des gens nus une bonne partie de la nuit, ou à devoir leur ouvrir la porte du dorm parce qu'ils ont perdu leurs clés dans la bataille.

Le jour J approche à grands pas et le NQR est sur toutes les lèvres. Hier, on a même eu le droit à une grande réunion obligatoire pour nous rappeler de porter des chaussures et de garder nos clés sur nous. Nice.

Je vous joins un lien vers une video clandestine dont la publication sur le net il y a quelques années a fait des vagues, accusée d'attentat à la pudeur et à la vie privée (en effet, il est assez mal vu de ne pas participer mais de se poster pour prendre des photos ou filmer...).
Bon visionnage !
http://www.youtube.com/watch?v=cW3sZUHZM9o

jeudi 4 décembre 2008

Ce pays veut ma mort par explosion de mes tissus adipeux - suite -

Oui, je ne parle que de bouffe.
Oui, j'ai conscience que mes trois derniers posts tournent autour de ça.
Oui, je fais mention de nourriture dans la moitié des propositions de mon sondage.
Oui, je sais que vous en avez marre.
Mais le fait est que je suis devenue une grosse Américaine qui mange comme quatre et en est même venue à aimer les Cheesecake (il faut le faire).
C'est triste, très triste, mais c'est bel et bien la vérité.

C'est pourquoi aujourd'hui, j'ai pris des résolutions draconiennes. Des mesures drastiques. Des décisions fermes et strictes. J'ai passé des heures sur des sites de nutrition au lieu de rédiger mes dissertations à rendre imminemment (ça se dit pas?). J'ai même pris des notes. C'est dire si je suis atteinte.
J'ai répété ma rengaine à voix haute jusqu'à me convaincre: "Au revoir les cookies aux m'n'ms... Je n'aime pas les glaces cookies and cream avec sauce au chocolat et toping oréos... A mort les muffins ... Les gauffres ? Très peu pour moi! ... Vive les baby carott ! "

Puis, ferme et résolue, je n'ai pas hésité un instant à rejoindre Estelle au self, ayant des flash d'haricots mal cuits à la vapeur et de concombres pleins d'eau. Miam, je vais me régaler.

Et là, c'est le drame. J'arrive. Musique, lumières. HAPPY HANOUKA ! Et vas-y que je te décore tout ça de chandeliers et d'étoiles de David, comme détourner mon attention du poulet orange/miel, des patisseries alléchantes, des pommes de terres pannées et autres mignoneries.

Encore raté.
En partant, je glisse quelques baby carott dans ma poche, comme pour me donner bonne conscience. Y arriverai-je ?

mardi 2 décembre 2008

Quand la vie n'a plus de sens

Il n'y avait plus de muffins aux blueberries à la cafèt ce matin ...


lundi 1 décembre 2008

Montreal Tabernac !

Qui dit Thanksgiving break dit fête familiale, turkey (dinde), smashed potatoes, bonheur, joie et partage.
Mais qui dit International student dit pas de famille Américaine avec qui partager un dîner festif et copieux.
> Résultat de l'équation: il faut trouver autre chose à faire, afin de ne pas mourir de solitude et de désespoir.

Carole, Estelle, Alfonso et moi-même

avons donc fait le choix de passer le week-end à Montréal car:
- ce n'est pas très loin (7h de bus)
- c'est tendance
- on peut espérer qu'il ne fasse pas encore trop froid
- la population est francophone



Départ mardi soir, nuit passée dans le bus. Gens envieux à la vue de mon oreiller. Moi satisfaite de mon côté pratique et futé. Courte nuit. Arrivée au petit matin. Dépôt des bagages à l'auberge de jeunesse. Petit déjeuner copieux. (je passe en accéléré sur les moments faiblement dignes d'intérêt).

En quatre jours, nous avons eu le temps de voir les "immanquables", de profiter un peu de l'atmosphère de la ville, de nous reposer un peu, parfois, de faire les magasins et de sortir le soir. Efficacité maximale et beau bilan malgré notre organisation parfois douteuse, nos réveils difficiles et la faible préparation du périple.

Listing désorganisé de nos découvertes culturelles, sociales, gastronomiques et historiques:

- visite du Musée des Beaux-arts et de la très belle exposition sur Andy Warhol : cette exposition très bien faite, documentée et multimedia nous plonge au cœur de la vie de cette artiste complet et totalement révolutionnaire. En mettant l'accent sur la relation de l'homme à la musique, depuis ses études de beaux-arts, à travers sa vie passionnée, débauchée au côté des plus grandes figues artistiques et musicales et des membres de la jet-set de l'époque jusqu'à sa mort en 1987. Si convaincant qu'en sortant, on a envie de dire Andy, marry me.

- ballade à travers l'université de Mac Gill, un campus urbain assez sympathique, mais auquel Tufts n'a rien à envier

- dégustation de Poutine, spécialité locale surgrasse à base de frites, de sauce et de fromage, le genre de truc qui te fait culpabiliser pendant une semaine

-re-dégustation chez Juliette et Chocolat, le restaurant/salon de thé spécialisé dans le chocolat avec un carte à faire tomber par terre, à coups de profiteroles, fondues au chocolat et autres rochers prâlinés



- visite de la Biosphère, reconstitution de trois éco-systèmes américains, animaux compris. Rencontre avec des pingouins qui s'adonnent à des jeux dangereux (l'un d'entre eux a failli y rester lorsque la claque que lui a mis son copain l'a fait tomber du haut d'une falaise), des castors, des homards géants, des tortues amies avec des crocodiles...

-difficile adaptation au "français" façon québécoise: il nous a bien fallu deux jours pour arrêter de rire quand il parlaient

- aperçu du stade olympique pour pouvoir dire à Doudou que oui, j'ai vu le stade


-petit tour sur l'île Sainte Hélène, pensée émue pour notre pauvre Napoléon exilé

-repos devant la télévision de l'auberge. Car l'avantage, aux Etats-Unis, c'est que même en regardant des stupidités, on arrive à se convaincre que c'est seulement dans le but d'améliorer notre anglais.

-tournée des bars organisée par l'auberge de jeunesse avec des jeunes de toutes nationalités, puis sortie en "boite" express - moyenne d'âge sur le dance-floor: 40 ans -



- visite du vieux Montréal, ballade sur le port, dans le quartier des galeries d'art, détour par les boutiques de souvenir pour qu'Estelle achète un caribou en porcelaine qu'elle cassera 1 heure plus tard


-shopping, shopping et shopping sur la rue Sainte-Catherine pour espérer trouver enfin un manteau. Succès relatif: manteau trouvée, mais je ne suis pas convaincue qu'il soit véritablement adapté à la rigueur de l'hiver bostonien

- Ballade sur le Mont-Royal, colline enneigée qui surplombe la ville. Véritablement ressourçant, façon Central Park en mode sportif (ça monte) et hivernal. Bataille de boules de neiges. Chocolat chaud



-Re-sortie nocturne pour l'anniversaire d'un Irlandais de l'auberge. Boîte pas plus excitante que la première mais bonne ambiance. Drame: vol de mon appareil photo

Bilan: Très bon séjour MAIS pas un livre ouvert alors que les examens de fin de semestre approchent dangereusement et plus d'appareil photo...
Merci à Carole pour ses photos que je lui ai subtilisées sans lui demander

lundi 24 novembre 2008

C'est trop duuuuur

Aujourd'hui, j'ai passé un cap. Après une semaine de crise sévère boulimico-borderline, j'ai pris la sage, quoique difficile décision de troquer mes muffins, biscuits, et smoothies quotidiens contre des baby-carrots. Parce que les baby-carrots, c'est sain, c'est frais, c'est pas bon donc ça évite d'en manger trop, et surtout, c'est la classe. (Un peu comme les special K, cf. le judicieux groupe Facebook J'ai l'impression d'être so fresh car je mange des pommes et des Special K).
J'étais donc déterminée, enthousiaste et joviale. Je me balladais cheuveux au vent, baby carrots en main, le soleil illuminant mon visage, en écoutant Le complex du corn flex (à croire que tout est lié).
Sur le chemin, je croise un camarade. Je lui fait signe de la baby carrot. Il me retourne mon bonjour, les oiseaux chantent, c'est merveilleux.


Mais soudain, c'est le drame. J'entends "hey, wait !". Je me retourne et .... haaaaa...... noooooon.... il me tend un paquet de cookies !!!! J'étais déterminée, enthousiaste, et joviale, certes. Mais je craque. C'était trop tot. Je me saisis d'une de ces petites merveilles et ajoute même un remerciement qui me vaut un "tu verras, ils sont très bons!".

Ce pays veut ma mort par stéatopygie

[Edit: en cherchant une image de baby-carrot pour illustrer ce post, je suis tombée sur ça: Baby Carrots Are The Devil]

samedi 22 novembre 2008

Dans ma bulle

ndlr: Le titre de cet article ne fait aucunement référence à une chanson de mon idole Diam's.

Cela fait bientôt 3 mois que je suis ici, les périodes de découvertes et d'adaptation sont bel et bien révolues, et ma nouvelle vie semble avoir trouvé un rythme de croisière. Pourtant, point de routine, point de lassitude. C'est maintenant que je réalise que la vie de campus est véritablement quelque chose d'inédit, qui se vit sans pouvoir véritablement se décrire, tout un tas de petites choses qui donnent à chaque jour une saveur nouvelle et où ce qui serait ailleurs tracas ou ennui prend une autre couleur.

Imaginez ce que ça fait de vivre dans un grand quartier où vous ne croisez que des gens de votre âge, où vous commencez à connaître de très nombreux visages qui vous sourient, où tout le monde déjeune dans les mêmes restaurants et partage les mêmes muffins.

Imaginez que vous vous ennuyez, une après-midi dans votre chambre. Il vous suffit de faire trois pas pour apercevoir au détour d'une porte entre-ouverte que votre voisine de palier est aussi désœuvrée et discuter un moment.

Imaginez un samedi soir froid et pluvieux. Vous n'avez pas l'âme fêtarde, mais vous n'avez pas sommeil. Traversez la rue et frappez à la porte de la German House. Jonas, Béa et Dhimiter sont là, sur le canapé. Vous discutez, vous jouer à la Wii en mangeant des faux oréos et oubliez votre gloomitude.

Imaginez un quartier où il n'est pas rare de croiser des gens déguisés, des groupes d'étudiants sortants d'une soirée sous-vêtement, des amis sur-excités et où personne ne s'en offusque.

Imaginez que vous rentrez tard, très tard d'une soirée. Il fait noir, très noir et froid, très froid. Un individu semble vous suivre. Vous avez un peu peur, puis beaucoup. Composez le 617 627 6911, un service spécialisé de la police universitaire vous escortera chez vous sans hésiter un instant.

Imaginez une après-midi d'ennui, encore. Mais cette fois-ci, vous n'avez pas envie de voir de monde. Faites un détour par le média Center pour emprunter gratuitement l'un de leurs milliers de DVDs.

Imaginez des examens d'Allemands tels que, que vous révisiez une heure ou cinq minutes, vous avez toujours A.

Imaginez un jeudi soir, après une semaine d'examens. Vous avez envie de sortir, de voir du monde, de vous défouler. Frappez à la porte de la frat' ATO et passez quelques heures sur le dance floor au rythme des derniers hit-parades Américains. Rien de tel pour dépenser votre sur-énergie.

Imaginez un dimanche midi. Vous venez de vous réveiller. La faim vous tiraille, vous avez bien envie d'un brunch. Connectez-vous sur Facebook, il y a de grandes chances qu'un exchange student soit aussi connecté et ait aussi envie d'un brunch, tout de suite, maintenant.

Imaginez une ville dans laquelle les murs sont constamment placardés d'affiches, et les routes bariollées à la craie pour vous proposer moults évênements culturels, festifs ou culinaires, parmi lesquels vous trouverez toujours quelques chose qui colle à vos centres d'intérêt ou à votre emploi du temps pourtant déjà chargé.

Imaginez que, alors que votre ordinateur représente la chose la plus chère à vos yeux, il tombe subitement en panne, pour une raison inconnue. Déposez le au centre informatique où il sera entre les mains expertes de charmants étudiants qui vous appelleront dès le lendemain pour vous annoncer son sauvetage. Le tout gracieusement.

Imaginez. Moi je le vis. Alors oui, vous me manquez, oui j'ai hâte de rentrer un peu, oui il fait déjà un froid plus que polaire et je suis convaincue que je ne survivrai pas, mais je dois avouer tout de même n'ai pas à me plaindre.

dimanche 16 novembre 2008

I listen to the wind of my soul



L'automne est bel est bien installé, mais l'hiver semble déjà jouer des coudes pour lui prendre sa place.
Les gens sortent moins, s'emmitouflent dans leurs manteaux, bonnets et autres écharpes. Le campus a l'air triste, avec ses bâtiments qui semblent désespérément gris, des arbres de plus en plus nus alors que les dernières feuilles aux couleurs de l'automne volent au vent. La bruine dresse un rideau entre nos yeux et le monde, donnant aux paysages une teinte délavée, comme si on les avait trop regardés.

On se lasse un peu de "hey ! how are youuuuuuu?" forcés lorsque l'on croise son voisin de couloir avec qui l'on n'a jamais échangé plus de deux mots, alors on se contente désormais d'un petit sourire peu convaincant. Les soirées se font plus rares, les nouvelles rencontres aussi, la fatigue commence à se faire sentir après bientôt trois longs mois de cours. Les examens repointent déjà le bout de leur nez.

Saison frisquette et tristounette où l'on passerait bien des heures sous la couette à regarder tomber la pluie en écoutant William Sheller.


Paris me manque un peu, beaucoup. Cette atmosphère si particulière qu'il semble impossible de retrouver ailleurs. Les cafés, le cinéma français, Saint Germain des prés, les quais de Seine, le parvis de Beaubourg le dimanche après-midi, les grands magasins, le Vélib', la bibliothèque Sainte Geneviève, les musées, la librairie Shakespeare, le George Café, le marais, mon train de banlieue, les petites boutiques vintage, Saint Michel, la rue Saint Guillaume. Je crois que je peux le dire sans en douter un instant désormais: J'aime Paris.


Et Vous me manquez un peu, beaucoup. Malgré ce que vous pouvez croire, malgré tous ces visages inconnus sur mes photos, malgré les innombrables soirées auxquelles je vais, malgré le temps que je passe avec Carole et Estelle, malgré les garçons que je rencontre, malgré mon overbooking apparent, voire ma désinvolture alors que vous venez de parcourir des milliers de kilomètres pour venir me voir. Vous me manquez vraiment, de plus en plus. Je vous aime.

mercredi 5 novembre 2008

The happy day of democracy




La soirée électorale a commençé vers 19h hier soir. Les étudiants internationaux nous avaient proposé de les rejoindre à la maison allemande afin de suivre les résultats ensemble, mais nous avons préféré nous plonger au coeur de la foule américaine majoritairement démocrate de Tufts.
Nous avons donc rejoint en début de soirée le Campus Center, centre névralgique de l'université qui associe espaces de travail, salles de détente et cafétérias.

Pour l'occasion, l'endroit avait été entièrement redécoré aux couleurs des deux partis,
la radio de Tufts avait installé une station pour couvrir l'évènement,

de même que la chaîne de Tufts qui a diffusé son propre programme sur une chaîne interne à l'université jusqu'à tard dans la nuit.



Au rez-de-chaussée, où nous avons passé la majeure partie de la soirée, des étudiants avaient organisé l'évênement de A à Z:
-écrans géants installés,

-fanions aux couleurs des Etats-Unis et badges à l'effigie des candidats distribués




-carte des Etats coloriée au fur et à mesure que les résultats étaient annoncés,
-sketch, vidéos historiques, quizz pour patienter entre les différents résultats,
-invités, débats,

-buffet de nourriture..

Tout avait été pensé pour que la centaine d'étudiants réunis passent une soirée intense et divertissante.


Toutefois, dès les premières heures, la tension était palpable. Chaque fois qu'un état passait du côté bleu, des cris de joie fusaient.

Les rares républicains se lamentaient discrètement. Heureusement que notre jumbo préféré était là pour détendre les foules.


Peu à peu, la foule s'est condensée autour des écrans de télévisions, les visage sont devenus soucieux, les jambes ont commençé à trembler. Des effusions de joie, toujours, à chaque annonce d'une victoire démocrate, et un étonnant fair-play: pas de huées lors des annonces des avancées républicaines.



La tension est arrivée à son comble un peu avant 23h. Les démocrates avaient alors conquis 250 grands électeurs: si la Californie était remportée, Obama serait le nouveau président des Etats-Unis.

20...19...18...17...16...15...14...13...12...11...10...9...8..7..6...5....3...2...1....
C'est CNN qui nous fit part de la nouvelle :

SEN. BARACK OBAMA IS THE NEXT PRESIDENT OF THE UNITED STATES OF AMERICA



S'en sont suivi des scènces de liesse et de bonheur partagé comme j'en ai rarement connus. Aux cris et aux pleurs ont succédé les embrassades, et autres hugs. Un bonheur sincère et partagé, une fierté retrouvée, l'espoir d'une monde nouveau, l'aboutissement d'un rêve...






Ensuite, légère accalmie dans l'attente du discours du futur nouveau président. Mac Cain est d'abbord apparu sur les écrans, les yeux rougis et humides et a fait part d'un fair play remarquable. L'émotion dans la voix, il a prié ses électeurs de croire que la défaite était la sienne et non la leur, et a reconnu qu'Obama avait eu un remarquable parcours.

Puis le tant attendu Obama s'est présenté à son tour sur l'immense esplanade installée au coeur de Chicago, accompagné de sa rayonnante femme (bien que sa robe était très moche) et des ses adorables petites filles.



Dès la fin du discours, plusieurs centaines d'étudiants se sont spontanément retrouvés au niveau d'un croisement du campus, après avoir hurlé un bon moment en courant dans tous les sens, drapeaux et banderoles à la main.
Là encore, les accolades et embrassades n'en finissaient pas. La foule est restée en place près d'une heure, scandant "O-B-M-A-M-A", "U-S-A", "No more Bush!", "Yes we did", ou en chantant à tue tête l'hymne national américain.

Puis, tout aussi spontanément, un petit tour de piste s'est engagé autour de l'une des pelouses principales du campus. Plusieurs centaines d'étudiants qui courent, en pleine nuit, en hurlant "USA! USA", je dois dire que c'est assez impressionnant.

Enfin, les étudiants ont pris la direction du centre ville (celui de Medford, commune qui habrite de campus de Tufts) pour crier leur joie aux yeux du monde...


Je suis pour ma part rentrée me coucher, des souvenirs plein la tête, prête à rêver de notre nouveau président (oui, maintenant que j'ai agité le drapeau américain pendant plusieurs heures, je considère que j'ai le droit de m'inclure).

C'était vraiment beau et émouvant de voir un tel bonheur partagé, un tel enthousiasme d'avoir porté un président noir à la tête des Etats-Unis, une telle fierté d'y etre arrivé, et un tel espoir que l'image des Américains dans le monde change enfin. Je retiens notamment cette phrase entendue au détour d'un chemin, prononcée par une jeune américaine : This is definitely the happy day of democracy.

mardi 4 novembre 2008

YES THEY COULD


Obama a été élu ce soir le premier président noir des Etats-Unis.
La soirée a été riche en émotions, très intense et véritablement trépidante. Je rejoins mon lit car je suis épuisée (il est 2h30), mais je vous promets de tout vous raconter dès demain !

Yes we can !

Me voilà de retour après une semaine bien chargé.
Pas mal de travail, un long week-end sous le soleil New-Yorkais, un lundi à 200 à l'heure, soit peu de temps à vous accorder.




Et ce n'est qu'en ce mardi 4 novembre 2008, à quelques heures de la clôture des votes des élections présidentielles américains que je me penche sur mon clavier pour vous faire part de ma vision de la campagne depuis l'autre côté de l'Atlantique.
Je lis la presse américaine, je discute avec les étudiants, je me rends aux débats, je prends part à la ferveur collective qui ne cesse de s'intensifier sur le campus mais il est toutefois difficile de dégager de grandes tendances, de dire 'comment se passe la campagne aux Etats-Unis' ou 'ce qu'en pensent les Américains'.
Car un campus universitaire, qui plus est sur la côte Est, qui plus est lorsqu'il abrite l'une des meilleurs écoles de relations internationales du monde et son lot d'étudiants étrangers, et très loin d'offrir une représentation de l'Amérique.

Quel lien entre les jeunes étudiants issues de familles aisées de la côte Est et l'Amérique "d'en bas" de l'Ohio ? Quel rapport entre Derek et Curtis qui passent leur année à Tufts à 50000$ à jouer au Base-ball et ces jeunes, tout autant Américains, qui travaillent dans les fermes texanes comme leurs parents et grands-parents? L'opposition peut sembler un peu manichéenne, mais l'idée est là.

Obama, Obama, Obama. Sur les T-Shirt, dans les conversations, en guise de statuts Facebook et pseudos msn. Barack est partout, et les Tufts democrats sont nombreux et hyperactifs. Je ne compte plus les mails que j'ai reçus de leur part pour participer à des réunions, des meetings, des appels téléphoniques vers les électeurs américains, des sessions de porte à porte dans toute la région. J'avoue ne pas avoir pris le temps d'y prendre part, mais ce ne sont pas les occasions qui ont manqué.



Je suis par contre allée à une réunion des Tufts républicans. Heureusement pour eux, leur motivation est inversement proportionnelle à leur nombre. Pour être claire, ils ne sont pas plus d'une douzaine alors que leurs homologues démocrates se comptent par centaines. Mais ils assument leur idées, sont conscients de leur infériorité numérique sur le campus, et cherchent des solutions pour attirer les indécis: tenter de se justifier sur des sujets brûlants comme la guerre en Irak, attirer l'attention des étudiants sur certains points douteux du programme démocrate, etc. Et le plus important, ils croient en la victoire de MacCain.

Il me semble toutefois, que, si la plupart des étudiants s'apprêtent à voter Obama, nombre d'entre eux ne sont pas pour autant véritablement investis politiquement. Si beaucoup portent haut les couleurs démocrates, cette attitude demeure superficielle, et ceux qui sont allés sillonner le pays dans l'espoir de faire pencher la balance ne représentent qu'une minorité d'entre eux.
Une preuve en est que, lors des trois débats qui ont opposé les deux candidats, les salles communes des résidences, équipées de télévisions (alors que peu d'étudiants en ont dans leur chambre) étaient tristement désertés. Les quelques téléspectateurs étaient bien souvent des étudiants internationaux curieux de s'informer sur la campagne américaine, alors que les Américains eux-même semblaient avoir mieux à faire.

Mardi 4 novembre 2008 - nous y sommes. Un jour a marquer dans les mémoires, une élection pas comme les autres, car l'Amérique qui a élu Bush, est sur le point de porter le premier président noir à la tête de la première puissance mondiale. Que cela changera-t-il pour nous Français, pour nous Européens? Pourquoi supportons nous si vivement Obama ? Parce qu'il est noir et qu'il nous permettrait de nous dégager des clichés si répandus sur l'Amérique raciste? Parce qu'il serait le premier à nous donner raison quant au refus de soutenir la guerre en Irak ?
Pourquoi rejeter à ce point MacCain? Comment le monde réagira-t-il s'il est élu? Ne nous suffit-il pas de dire au revoir à ce si mal aimé George W. Bush?



Je ne sais pas. Mais ce qui est sûr, c'est que l'Amérique, elle, s'apprête à vivre un nouveau tournant dans son histoire.

vendredi 24 octobre 2008

Halloween

Vous l'avez probablement oublié, vous vous en contre-fichez très certainement, mais Halloween approche et on ne rigole pas avec Halloween aux Etats-Unis.
Pas une journée ne se passe sans que l'on entende "tu vas te déguiser comment, toi ?" , "tu vas aller à quelle soirée?", "Tu viens creuser une citrouille avec moi?". Bref, c'est THE événement à ne pas rater. Comme l'a très lucidement résumé un Américain il y a quelques jours "Quand tu es petit, tu reçois plein de bonbons, quand tu es grand, tu te bourres la gueule, dans tous les cas c'est super cool' (sic) (je viens de découvrir enfin ce que voulais dire 'sic', alors je me suis dit que j'allais essayer de le placer).
Mais le plus important dans tout ça, c'est le costume. Alors je vous vois venir "Tu seras plutôt soricère ou fantôme cette année?".. et vous faites une grave erreur. Car ici l'idée n'est pas de faire peur, ou encore moins d'être moche. Toutes les filles semblent faire un grand concours de la plus bitchy (entendez pétasse): infirmière sexy, fermière salope, hôtesse de l'air débauchée..

Ainsi, nous sommes allées hier avec Carole et Estelle dans un immense magasin de costumes ent tous genres pour dégoter LE costume qui fera mouche. En voici les clichés.

Les lunettes que-je-trouvais-cool-pour-la-fête-de-la-bière-de-demain-mais-trop-chères

Carole qui se trouve un air d'intellectuelle avec ces lunettes ridicules (?)

Moi en geek

Moi avec un lapin sur la tête

Moi avec un poulet sur la tête (non, on ne va pas faire toute la basse-cour)

Carole en petit chaperon rouge

Moi en petit chaperon rouge

Carole en Supergirl

Moi en infirmière (?)

Carole en pirate

Estelle en dame de pique

Moi en dame de pique

Carole en danseuse can-can

Moi en danseuse can-can

Pour vous rassurer, je ne serai pas sur le campus à Halloween mais avec mon cher frère et ma maman adorée dans les rues de New-York, donc pas de costume olé-olé pour ma part. Carole, elle, a choisi le petit chaperon rouge, et Estelle qui refusait obstinément de jouer le jeu du bitchy a décidé de se déguiser en vielle folle morbide.