mardi 5 mai 2009

Dédicace

Ca y est, l'année est finie.

Petite dédicace à tout ceux qui ont, à différents niveaux, contribué à faire de cette année ce qu'elle fut, une année exceptionnelle, hors du temps dans le microcosme Tuftsien, un peu magique, souvent crazy, pleine de rencontres, de découvertes, d'aventures, et d'apprentissage.

Alors à ceux qu'on a rencontrés, appréciés, adorés, aimés, admirés, détestés, jalousés, enviés, moqués, observés, stalkés, suivis, imités; ceux avec qui on a travaillé, fait la fête, bavardé, partagé, dîné, bu, célébré, révisé, ri, pleuré (là je mens, parce que tout le monde sait que je pleure pas)...



A ces 100-là, dans le désordre. Et à tous les autres.

Estelle et Carole, mes françaises préférées
Manuel, le sage
Hamdi, le fou
Irmak, la Turque
Antoine, le pianiste
Chinua, le noir
Julius, le diable
Scott, le névrosé
Raoul, monsieur parfait
Chris et David, les disparus
Marcus, Cro-Mignon
Hannah, la chieuse
Jonas, le gentil garçon
Espo, le post-it man
Emilia, l'associable
Edouard, la loque
Lindsay, le mal aimé
Justin, le chanteur raté
Daniel Meer
Nick, le chauffeur
Sam, le Californien
Paris, l'hystérique
Camilla, ma voisine
Jessy et Priscilla, les regrettées
Tania, la chaudasse
Nathan, l'aviateur
L'aubergiste pervers
Jill, mon RA
Garrett, le party-pooper
Dhimiter, le mégalo
John, le fun guy
Dan, le relou
Ian, le suiveur
Scott, le danseur
Pooh, le sans-ami
Brianna, la républicaine
Katie, la grande gigue
Terri-Ann, le glaçon
Dave, le savant
Julia, la bitch dissimulée
Jenny, mon modèle
Crista, mon second modèle
Sydney, le populaire
Igor, le russe alcoolique
Olliver, le louche
Brandon, The ami de Scott
Bea, la bibi
Charles Henri IV, la blague
Mickael, l'autrichien
Charles, le français typique
Saba, la reine belge
Kunal, le regret
Chad, le jamaïcan qui se déhanche
Sylvia, I <3 la France
Murat, le traître
George, trop tard
Haroon, à l'ouest
Louise, la dédaigneuse
Jonhatan, the Shining
Raphaella, 'shall we'
Carolyn, la jalouse
Nathan, le dragueur
Chris McFadden, le déchet
Renée, la marine
Auguste, le rustre
Zack, le sexy
Darren, le fou
Conrianne, LE couple
Pete, le clochard
Aisha, la salope
Julian, le prétencieux
Le cuisinier fou
Karo, la vieille
Curtis, le mythe
Greg, le pauvre garçon
Jonhatan M. et Maurice, les esquivés
Nina, la voix
Kareem, le gros
Frederic, le faux gay vexé
George, l'invisible
Cristina, l'émigrée
Mélissa, la végétarienne
Adam, le Tübigien
Bistra, la Bulgare
...

[EDIT parce que j'en ai oublié un paquet, notamment le pauvre Alfonso! Merci BR et Halumette, même si certains ne me disent rien..]

Alfonso, le reclus
Rameen, le tool
Phil, le mythomane
Ron, celui-que-vous-n'aurez-jamais-vu c'est qui Ron ???
Aaron, le dealer
Ian, *sigh* c'est qui Ian ??
Rob, le Dieu Grec
Kenneth, le pervers,
La lunchlady (lesbienne) de hotung
Le pancake guy Who's that?
Faisal, "wassup guys"
Speed, le cordon bleu
Bruce, le hautain il est trooop pas hautain !
Alex, l'argentin il s'appelle Axel..
Dalton, le prédateur
Nikki, les jambes de rêve
FX, le boulet mégalo
Jon Z, le dévoué disparu,
Sam, notre charmante voisine
Ali, la souriante,
Margaret, la petite vessie
Lindsay, la pleureuse/danseuse
Ransford, le "séducteur"
Laure, la stuck-up
Alix, la cook
Mirjola, l'Albanaise
Mélanie, Eleni, Alexia, Anna-Maria: la Grèce en folie
Will Fox, le guitariste rêveur
Amanda, la portoricaine chaleureuse,
Raquel et Lucia, les biatches espagnoles j'aurais plutot dit les nunuches
Tanya, au cheveux longs longs longs
Rob, au cheveux...bizarres
Elton, notre RA
Les putes du haut
Petr, le nerd who's that?
Abram, le planeur
Dennis, le shooté,
Jeremy, le canadien souriant,
Mark, l'"ami" honteux hahaha
Rhianna, la modeuse,
Yasemin, la bougonne / la grosse
Zein, l'enthousiaste
Zach nb2, le campeur amoureux

mercredi 29 avril 2009

Phrase du jour

Contexte: Aujourd'hui, j'avais mon travail final de journalisme à rendre: un article de 10 pages sur lequel je suis censée travailler depuis plusieurs semaines. En fin de journée, je me rends au bureau du prof pour déposer le fruit de mon travail laborieux et réfléchi dans la boîte sur sa porte. Mais il s'avère que ce monsieur est là, dans son bureau, porte ouverte. Je rentre donc et lui remets en main propre.

Dialogue:
Il prend mon travail, le regarde, et lit le titre à voix haute. Une fois, puis deux. Sur un ton plus qu'interrogateur.

Moi: Euh... ça veut rien dire ?
Lui: Et bien.. non.. pas vraiment.. mais c'est pas grave.
Moi: Ah, bah lisez le contenu alors, avec un peu de chance vous comprendrez où je veux en venir..
Lui: En effet, j'ai hâte de lire ça !

Conclusion:
Après 9 mois, je ne sais toujours pas parler Anglais

dimanche 26 avril 2009

Spring Flung

Des mots plein la bouche, des images plein les yeux, de la musique plein la tête, et du soleil sur la peau. Voilà ce qu'il me reste de ce week-end. Difficile de raconter tant de folie, de partage et de joie.




Le soleil brille enfin et sort brutalement le campus de la torpeur de l'hiver. Les filles bronzent sans pudeur sur les pelouses. Les garçons prennent un jeu de fresbee comme prétexte pour exhiber leurs torses pubères. Les jupes volent au vent du printemps, les épaules se dénudent et les cerisiers sont en fleurs.

Ceux-ci se prélassent dans un hamac hâtivement suspendu dès l'apparition des premiers rayons de soleil, ceux-là on sorti télé et canapé sur le parvis de leur frat. Les gens sourient, les gens rient, les oiseaux chantent.






Ce n'est pas le pays des bisounours ni celui des Télétubbies, c'est Tufts sous le soleil. Le soleil qui s'est tellement fait attendre pendant ce long, trop long hiver, qu'on devrait presque lui en vouloir.

Quelques clichés valent parfois mieux qu'un long discours.










Tufts, je t'aime.



jeudi 23 avril 2009

Phrase du jour ... ça faisait longtemps !

Contexte:
La I-House est une grande maison ressemblant à un squat, regroupant des étudiants internationaux débauchés et fainéants, qui passent leurs journées à fumer et/ou dormir, leurs soirées à boire, et ne valident pas leurs crédits en cours. --Sydney, Edouard, Charles, si vous me lisez, je vous aime quand même :) --. Et le destin a voulu que je me retrouve seule dans la cuisine I-House déserte à préparer des crêpes. Là débarque Haroon, lunettes de soleil sur le nez, qui devait sans doute sortir de son lit (à 16h) et qui met une machine de linge en route.

Déroulement:

Lui: Salut Marie! Qu'est ce que tu fais là?
Moi: Des crêpes ...

... silence ....

Lui: Dis, tu seras encore là dans une demi-heure ?
Moi: Probablement. Pourquoi ?
Lui: Tu pourras vider ma machine et mettre mes affaires dans le sèche linge ? Je laisse de l'argent ici.

Conclusion
WTF ?! (What the Fuck ? = C'est une blague?)

Je lançe donc un sondage: Qu'auriez-vous fait à ma place ?
Sachant que je m'entends bien avec Haroon, mais que je ne le connais pas plus que ça.
Sachant que selon l'analyse d'Estelle, il m'a demandé ça parce que je suis une fille.
Sachant qu'il vient du Pakistan, donc il doit croire que je suis faite pour ça (encore selon Estelle, et sans jugement de valeur ni racisme aucun).

4:20

Etant donné que je n'ai aucune doute sur le fait que ma chère consœur Carole va nous offrir un article informatif de qualité sur 4:20, son histoire, sa signification et ses implications, et que je n'oserais jamais marcher sur ses plates bandes, je vais me limiter à l'expérience Tuftsienne de la chose et à ma perception toute personnelle. Et comme j'aime raconter ma vie, tout va bien.

Rapide mise au point tout de même, pour que vous compreniez l'affaire.
4/20 (à prononcer four twenty, ou plus exactement faure touènie) est un concept 100% Américain. L'idée est simple: tous les 20 avril (4/20 pour les Américains qui placent toujours la date avant le mois), à 4h20 et 16h20 (encore 4:20 pour les Américains qui fonctionnent sur un système de 12 heures et non de 24), tous les étudiants universitaires Américains à travers le pays se retrouvent pour fumer de la marijuana.


Difficile de savoir d'où cette étrange tradition tire ses origines. Il semblerait que cela vienne d'étudiants Californiens qui avaient pour habitude de se retrouver tous les jours à 16h20 pour fumer des substances illicites. Notre ami wikipédia ne nous dit toutefois pas comment ce simple rendez-vous amical s'est transformé en manifestation nationale.

Toujours est il que les étudiants de Tufts ne sont pas aujourd'hui pas en reste. Il faut savoir que les fumeurs réguliers de cannabis sur le campus sont nombreux et le recèle constitue un véritable marché noir. Selon un brillant article récemment publié dans l'hebdomadaire Tufts Observer, il se vendrait chaque semaine sur le campus entre 38,400$ et 76,800$ de marijuana, pour un bénéfice de plus de 15,000$. Quand je compare aux 50$ hebdomadaires que je gagne en faisant des sandwich, ça donne presque envie de se reconvertir..

Ainsi, pour la plupart des fumeurs réguliers, 4:20 constitue une véritable fête, symbole de partage et de détente. Quelle différence avec les autres jours, me direz-vous, si ces étudiants ont l'habitude de fumer régulièrement ?

Le côté fou de la chose, c'est que le 20 avril, tous les fumeurs se retrouvent aux heures dites sur le toit de la bibliothèque, en plein milieu du campus, accessible par tout un chacun, sans crainte de la répression policière. D'une part, il est impossible pour les agents des forces de l'ordre d'arrêter plusieurs centaines d'étudiants simultanément. D'autre part, depuis que la marijuana a été décriminalisée dans le Massachussets en novembre dernier, les fumeurs qui ne possèdent qu'une quantité limitée de drogue sur eux ne risquent rien de plus qu'une amende de quelques centaines de dollars --les dealeurs, eux, risque toujours de se faire arrêter.


Mardi 20 avril 2009 fut un jour glacial à Boston, à ne pas mettre le nez dehors. Ce qui explique que le campus était désert une bonne partie de la journée. D'ailleurs, je ne crois pas que grand monde soit sorti à 4h20 du matin... Mais, dès 16h15, et en l'espace d'une vingtaine de minutes à peine, le toit de la bibliothèque s'est rempli de plusieurs centaines d'étudiants ! A 16h20, tous ont allumé leurs joints au même instant et avalé leur première bouffée de fumée. (enfin, première, tout est relatif, car beaucoup avaient en fait commencé à fumer dès minuit la veille au soir). Certains avaient amené des instruments de musique: djembe, guitare, créant une ambiance un peu psychédélique sous le ciel nuageux.

Certes, cette photo n'a pas grand intérêt, mais c'est la seule que j'ai prise...

D'autres, plus intéressés par le business que par les joints, ont bien flairé le coup. Car qui dit fumette, dit 'faim chimique', cette sensation de faim que l'on ressent après avoir consommé du cannabis. Ainsi les vendeurs de burritos, cookies, brownies et autres space cakes (gateaux à base de cannabis) ont eu un succès fou, écoulant leur marchandise en l'espace de quelques heures.



Puis, la foule engourdie par le froid s'est peu à peu dispersée pour aller poursuivre ses activités dans les maisons du campus. La maison Internationale, centre d'accueil pour fumeurs réguliers, s'était bien préparé pour l'occasion: nos chers-amis-débauchés-et-no-life avaient passé la journée de la veille à rouler des joints, de sorte qu'ils avaient pu remplir l'ensemble des paquets de 10 cartouches de cigarettes.. ! Je ne vous raconte pas dans quel état ils étaient à la fin de la journée..

Evênement majeur de la vie Tuftienne (avec le Naked Quad Run, Homecoming et Springfling), véritable phénomène culturel Américain, 4:20 est l'une de ces célébrations dont je ne pouvais me dispenser de vous conter le déroulement. Rassurez-vous toutefois, je n'ai pas pris part aux festivités et excès en tous genres.

dimanche 19 avril 2009

TD What ?



A l'heure de dresser le bilan de cette extraordinaire année qui se termine, je pense pouvoir affirmer que TDC fut l'une de mes best experiences.

Tufts est une université réputée pour la fibre artistique de ses étudiants. De nombreux cours de dessin, sculpture, peinture, calligraphie sont proposés, les groupes de chants à capella ont un succès fou, et une large place est faite à la danse. Il y a en effet plusieurs troupes de danses sur le campus, rivalisant d'originalité et de professionnalisme. Pour rejoindre l'une d'entre elles, il faut passer des auditions au début de l'année et ... être doué.

D'où le concept TDC, Tufts Dance Collective. Une formidable opportunité pour tous les étudiants qui aiment danser tout simplement. Sans pression, sans recherche de performance et sans auditions. Depuis sa création dans les années 1970, le club n'a cessé de s'aggrandir et son succès est aujourd'hui incontestable: plus de 300 danseurs inscrits, des spectacles qui font salle comble et des publics conquis.

Je me suis donc inscrite dans l'une des danses au début du semestre (ou plutôt deux d'entre elles, pour être honnête, mais j'en ai abandonné une par manque de temps). L'idée est très simple: deux étudiants qui jouent le rôle de chorégraphes, une trentaine de danseurs, et une heure de danse par semaine, avec à la clé deux représentations dans une salle de 400 personnes, tout ça sans dépenser un centime.

J'ai dansé sur "Step into my office Baby" une chorégraphie complètement déjantée, plus proche du mime transcendental que de la danse à proprement parler. Les chorégraphes étaient adorables: une petite dynamique et un gros rigolo, et nous apataient à coups de fraises au chocolat et cookies maison. J'étais seule avec une brochette d'Américains, et je me suis beaucoup amusée. Il est marrant de voir comment même les garçons se prennent au jeu, sans se prendre
la tête.





Une des danses était composé d'une trentaine d'Américaines hyper fines habillées en tenue moulante et jupette dorée + 1 Américain obèse dans la même tenue. Je crois que j'ai rarement vu quelque chose de si drôle dans ma vie.

Pendant les répétitions générales, l'ambiance est totalement déjantée. Ceux qui sont sur scène rigolent de leurs erreurs, les autres hurlent les noms de leurs amis "Yeahhhh Lauren!" "Yeahhh Katy!", "Yeahhh Josh!", applaudissent, rient. Tout ça scandé par le cri fétiche "TD-What???" "TDC !!!!!!", repris par la salle entière.

Et enfin fut le grand soir, samedi. 300 étudiants déchaînés courant à travers les sous-sol de la salle de spectacle pour trouver leurs déguisements, accessoires, se remaquiller. La première représentation, à 18h30, est relativement sage, car destinée aux parents et familles. Lorsque celle-ci prend fin, le délire commence. Des bouteilles d'alcohol sortent de tous les sacs et les élèves boivent pour se donner du courage pour le second show. Mes chorégraphes nous ont donné une mini-bouteille de vodka à chacun en nous glissant "si on vous demande, vous l'avez trouvé dans la rue", car bien sûr, ils n'ont pas le droit de sponsoriser ce genre de choses.


Rapidement, tout le monde est un peu plus joyeux, dans sur de la musique pop dans le sous-sol, rigolent de leurs déguisements respectifs et font des courses de chaises de bureau. Puis vient l'heure du second show. Cette fois-ci la salle, encore comble, est remplie d'étudiants du campus forts intoxiqués. Ambiance incroyable donc, les cris fusent, les applaudissements ne cessent, les "TDC!!" s'enchainent sans interruption. Assez indescriptible, en fait.

S'en est suivie une after-party dans un appartement d'une des filles du club. Plusieurs centaines de personnes dans le petit appart, donc, c'était assez marrant.

L'année touche à sa toute fin, mais on s'est promis, avec les autres danseurs de mon groupe, de se revoir avant de quitter le campus, maintenant que nous sommes unis par les liens sacrés de la danse.


[Edit] J'allais oublié de vous montrer un exemple des mails que l'on recevait régulièrement de nos chorégraphes, reçu suite à la répétition générale. Belle illustration du propos de mon précédent post, sur l'over-enthousiasme des Américains.

" Wow!

OH EM GEE!!! You all were A-MAY-ZING! Seriously, that was so unbelievably hot! I can't believe the place didn't catch on fire!
Everyone was smiling, and totally into everything, and we nailed all the positions, and cues, and everything. And even though there was a little bit of people stepping on other people (I'm soooooooooo sorry Hannah), everyone just went with it, and the crowd was none the wiser. Again you all are soooooo amazing, and we can't wait for the actual show!
See y'all on Saturday at 5:30!!

S&A"

"OH EM GEE (=OMG= OH MY GOD, interjection très prisée ici)!! Vous avez été IN-CROI-YABLES! Sérieusement, c'était chaud comme la braise. D'ailleurs je me demande pourquoi la scène n'a pas pris feu!
Tout le monde souriait, était à fond dans ses mouvements, nos positionnements étaient parfaits, et nous étions bien calés sur la musique, et tout! Bon, même si certains se sont marchés dessus (je suis tellemennnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnt désolé Hannah), tout le monde s'en est bien sorti, et le public n'y a vu que du feu! Encore une fois, vous êtes tellement incroyaaaaaaaables, je trépigne d'impatience à l'idée de faire le spectacle.
A samedi 17h30!!

S&A"


jeudi 9 avril 2009

Les français sont mornes

Je le dis cash, sans détour, quitte à en offenser certains et à blesse d'autres, les Française sont mornes, ternes, fades, rabat-joie. C'est l'une des grandes conclusions de mon année Américaine.

Pour un français fraichement débarqué au pays de l'oncle Sam, l'enthousiasme à toute épreuve des Américains, et surtout, il faut le dire, des Américaines se révèle toujours surprenant, et souvent fatiguant.


Tout est 'awesome', 'high energy', 'a lot of fun', 'very exciting'. Tout. Un nouveau cours de danse, une conférence sur la contraception, des nachos au fromage, un film qui vient de sortir, une frat' party. Tout est sujet à gloussements, petits cris et éclats de rire.
Pour les adeptes de How I met you Mother, fermez les yeux et imaginez-vous simplement un monde de wooo girls. Que des wooo girls partout, tout le temps. Vous y êtes ? Vous entendez les cris incessants et l'enthousiasme démesuré? Et bien c'est ça, ma vie depuis 9 mois.

Lorsque Doudou est venu me rendre visite pour la première fois au mois de septembre dernier, il avait été exaspéré par ce garçon, Josh, à la réunion générale du club de danse. Chacun des chorégraphes --plus d'une vingtaine au total-- présentait le concept de sa danse en quelques mots pour attirer de futurs danseurs. Et à chaque fois, quelle que soit la qualité de la présentation, l'attrait de la danse en question et la réceptivité des auditeurs, Josh poussait un Woooo suraigu et complètement déplacé. Je crois que mon pauvre Doudou ne s'en est jamais remis, il m'en reparle encore aujourd'hui.

Même Carole qui subit ça quotidiennement depuis 9 mois ne s'y est toujours pas faite. Samedi dernier, elle s'est écriée "Je n'en peux plus de ces Américaines!! Elles ont vraiment un problème de volume!" Il faut dire qu'on était à beach frat party, avec sable sur le sol, cocotiers le long des murs et filles en bikinis dans une maison alors qu'il faisait 5°C dehors. Déjà que les Américaines s'excitent pour une petite soirée entre amie, je ne vous raconte pas leur degré d'enthousiasme ce soir-là.


Vous l'avez donc compris, c'est permanent, démesuré et souvent inadapté.
Pourtant, j'aime ça.

J'aime que les gens que je connais à peine me sourient dès qu'ils me croisent, me gratifie d'un "Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!!!! How are you doiiiiiing?", voire d'un hug.

J'aime vivre avec des gens qui ne se plaignent quasiment jamais.

J'aime entendre mes chorégraphes (je fais de la danse) nous dire qu'on est géniaux, que c'était vraiment fabuleux, qu'ils auraient jamais imaginé quelque chose de si formidable, alors qu'on sait tous que c'était plus que médiocre.

J'aime les cours où quasi tout le monde participe, même pour ne rien dire.

J'aime quand mes éditeurs sautent de joie quand je leur envoie un article, tellement c'est great, awesome et tutti quanti.

J'aime que les amis de mes amis soient mes amis, comme ça, directement, sans signer de contrat ni entamer de procédure de mise en contact.

J'aime les gens qui sont dans trois clubs, deux équipes de sports, sortent trois fois par semaine et arrivent à faire toutes leurs lectures scolaires.

J'aime les gens qui n'ont peur/honte de rien, ni de se déguiser en DirtySouth pour une réunion, ni de faire le tour de campus dans un costume d'éléphant, ni de dormir au milieu de la route parce que, pour une fois, il fait beau.

J'aime entendre des gens rire, courir, sauter, danser dans le couloir.

J'aime que les gens fassent toujours semblant de s'intéresser à ce qu'on leur raconte, même si ça n'a rien de passionnant.

J'aime les Américaines qui ne se prennent pas la tête, s'habillent 100% en vêtements Tufts et ne te regardent pas de travers si tu ne ressembles pas à un fil de fer.

J'aime les profs toujours disponibles, positifs, ouverts et enthousiastes. Bizarrement, je n'ai jamais eu de commentaires si dithyrambiques sur mes copies, et ça ne m'empêche en rien d'être consciente que je peux toujours faire mieux.


Et j'aime par dessus-tout faire des listes.

ps: j'ai inséré deux photos sans rapport aucun avec le sujet, mais je sais que vous aimez ça :)