jeudi 23 avril 2009

4:20

Etant donné que je n'ai aucune doute sur le fait que ma chère consœur Carole va nous offrir un article informatif de qualité sur 4:20, son histoire, sa signification et ses implications, et que je n'oserais jamais marcher sur ses plates bandes, je vais me limiter à l'expérience Tuftsienne de la chose et à ma perception toute personnelle. Et comme j'aime raconter ma vie, tout va bien.

Rapide mise au point tout de même, pour que vous compreniez l'affaire.
4/20 (à prononcer four twenty, ou plus exactement faure touènie) est un concept 100% Américain. L'idée est simple: tous les 20 avril (4/20 pour les Américains qui placent toujours la date avant le mois), à 4h20 et 16h20 (encore 4:20 pour les Américains qui fonctionnent sur un système de 12 heures et non de 24), tous les étudiants universitaires Américains à travers le pays se retrouvent pour fumer de la marijuana.


Difficile de savoir d'où cette étrange tradition tire ses origines. Il semblerait que cela vienne d'étudiants Californiens qui avaient pour habitude de se retrouver tous les jours à 16h20 pour fumer des substances illicites. Notre ami wikipédia ne nous dit toutefois pas comment ce simple rendez-vous amical s'est transformé en manifestation nationale.

Toujours est il que les étudiants de Tufts ne sont pas aujourd'hui pas en reste. Il faut savoir que les fumeurs réguliers de cannabis sur le campus sont nombreux et le recèle constitue un véritable marché noir. Selon un brillant article récemment publié dans l'hebdomadaire Tufts Observer, il se vendrait chaque semaine sur le campus entre 38,400$ et 76,800$ de marijuana, pour un bénéfice de plus de 15,000$. Quand je compare aux 50$ hebdomadaires que je gagne en faisant des sandwich, ça donne presque envie de se reconvertir..

Ainsi, pour la plupart des fumeurs réguliers, 4:20 constitue une véritable fête, symbole de partage et de détente. Quelle différence avec les autres jours, me direz-vous, si ces étudiants ont l'habitude de fumer régulièrement ?

Le côté fou de la chose, c'est que le 20 avril, tous les fumeurs se retrouvent aux heures dites sur le toit de la bibliothèque, en plein milieu du campus, accessible par tout un chacun, sans crainte de la répression policière. D'une part, il est impossible pour les agents des forces de l'ordre d'arrêter plusieurs centaines d'étudiants simultanément. D'autre part, depuis que la marijuana a été décriminalisée dans le Massachussets en novembre dernier, les fumeurs qui ne possèdent qu'une quantité limitée de drogue sur eux ne risquent rien de plus qu'une amende de quelques centaines de dollars --les dealeurs, eux, risque toujours de se faire arrêter.


Mardi 20 avril 2009 fut un jour glacial à Boston, à ne pas mettre le nez dehors. Ce qui explique que le campus était désert une bonne partie de la journée. D'ailleurs, je ne crois pas que grand monde soit sorti à 4h20 du matin... Mais, dès 16h15, et en l'espace d'une vingtaine de minutes à peine, le toit de la bibliothèque s'est rempli de plusieurs centaines d'étudiants ! A 16h20, tous ont allumé leurs joints au même instant et avalé leur première bouffée de fumée. (enfin, première, tout est relatif, car beaucoup avaient en fait commencé à fumer dès minuit la veille au soir). Certains avaient amené des instruments de musique: djembe, guitare, créant une ambiance un peu psychédélique sous le ciel nuageux.

Certes, cette photo n'a pas grand intérêt, mais c'est la seule que j'ai prise...

D'autres, plus intéressés par le business que par les joints, ont bien flairé le coup. Car qui dit fumette, dit 'faim chimique', cette sensation de faim que l'on ressent après avoir consommé du cannabis. Ainsi les vendeurs de burritos, cookies, brownies et autres space cakes (gateaux à base de cannabis) ont eu un succès fou, écoulant leur marchandise en l'espace de quelques heures.



Puis, la foule engourdie par le froid s'est peu à peu dispersée pour aller poursuivre ses activités dans les maisons du campus. La maison Internationale, centre d'accueil pour fumeurs réguliers, s'était bien préparé pour l'occasion: nos chers-amis-débauchés-et-no-life avaient passé la journée de la veille à rouler des joints, de sorte qu'ils avaient pu remplir l'ensemble des paquets de 10 cartouches de cigarettes.. ! Je ne vous raconte pas dans quel état ils étaient à la fin de la journée..

Evênement majeur de la vie Tuftienne (avec le Naked Quad Run, Homecoming et Springfling), véritable phénomène culturel Américain, 4:20 est l'une de ces célébrations dont je ne pouvais me dispenser de vous conter le déroulement. Rassurez-vous toutefois, je n'ai pas pris part aux festivités et excès en tous genres.

2 commentaires:

Carole a dit…

biaaaaaaaaaaaatch tu m'as doublée! ma charge paperifique m'a coupée de la vie bloguesque... pas grave, personne ne lit nos deux blogs à part nous-mêmes!^^ mais t'as plein de chiffres, je suis si fière de toi :DD

Nico a dit…

ahh la jeunesse dorée bostonienne
pendant ce temps la pauvre mamie de plus belle la vie n'a pas le droit d'apaiser son mal... société injuste !