jeudi 2 avril 2009

Le job de ma vie

Le monde est fou! La vie est dingue! Je ne vous ai jamais parlé de mon exaltant job, voyez-vous ça?! N'est ce pas totalement crazy folie ? Il est temps que les choses rentrent dans l'ordre !

Ca a commencé au premier semestre, par l'idée qu'un petit apport financier supplémentaire (à ce que me donnent mes chers parents, je veux dire), ne serait pas de trop en ces temps de crise, mais aussi de voyages, de shopping et de nourriture affreusement chère. J'ai donc décidé de me mettre en quête d'un job, persuadé que la tâche serait aisée et rapidement accomplie. C'est dire si j'étais ignorante. Après avoir reçu des refus (ou simplement pas de réponse) de la part de ma bibliothèque, du département de français pour donner des cours, du service d'aide aux étudiants pour devenir tuteur (de français, toujours), de l'une des céfétérias, le semestre était bien entammé, et j'ai baissé les bras.

Deuxième semestre, même combat. Mais ma détermination et ma rage de vaincre ne sont que décuplées. Et désormais, j'ai le sésame, une carte de sécurité sociale, qui évite la réticence des employeurs. Enfin, c'est l'accomplissement, je décroche mon job de confectionneuse de sandwichs! C'est dire si je suis heureuse.

Joli 'sub' sandwich ham, swiss cheese, vegetables

Aujourd'hui, après trois mois de travail bi-hebdomadaire acharné, je peux affirmer haut et fort que les rolls, wraps et autres mignardises n'ont plus de secret pour moi. Je comprends (presque) tout ce que les clients me disent. Même celui là qui me demande toujours d'un air snob un Biii aiiiL Tiii (comprendre Bacon-Laitue-Tomate, un concept apparemment familier aux américains) comme si c'était évident que je comprenais où il voulait en venir. Mais je m'en fiche, il est moche (le garçon, pas le sandwich), alors je comprends qu'il passe sa rage sur des petits employés comme moi. Je maîtrise toutes les variétés de fromage sur le bout des doigts. Je peux réciter la liste des différents types de bourritos à l'envers en chantant. Je dégaine la mayo plus vite que quiconque.

Bel exemple de wraps délicatement roulés

Et puis il faut avouer que c'est divertissant, dans le fond. Je dis dans le fond parce que quand je travaille avec les deux muets (qui ont pourtant l'usage de la parole), je peux avoir l'air de m'ennuyer. Mais j'ai heureusement d'autres distractions. Les jumeaux par exemple, deux grand benêts habillés exactement pareil, toujours collés l'un à l'autre, et qui prennent exactement la même chose (un Davis Square sans oignons avec supplément Bacon). Ce garçon qui est là tous les jours, et qui prend toujours exactement les deux même sandwichs, avec des détails hyper précis, que je suis très fière de finalement connaitre par cœur: "Non non non, ne me dites rien, je vous fait deux sandwichs sur pain complet. L'un avec dinde et jambon, l'autre avec poulet. Grillés au toaster sans fromage. Sauce miel moutarde avec le poulet, terriyaki avec le jambon. Purés de piments avec le jambon, cornichons avec l'autre. Salade et tomate sur les deux". Et là, il est soufflé. Et puis il y a ces employés de ménage espagnols qui essaient toujours de me parler mais dont je ne comprends pas un mot. Si bien que dès que les pauvres s'aventurent à tenter autre chose que Hola que tal, je les fais répéter dix fois avant de lacher l'affaire. Et tant d'autres choses encore.

Je n'aurais jamais cru qu'il était aussi fun de faire des sandwich. Enfin je te comprends, Laura. :)

1 commentaire:

Frere a repasser a dit…

[...]
comme si c'était évident que je comprenais où il voulait en venir.
[...]

OMG !