lundi 29 septembre 2008

Etude anthropo-sociologique

Partageant mon quotidien avec des étudiants de différents pays, il est assez amusant de remarquer à quel point certaines différences culturelles peuvent être frappantes. Ne serait-ce que d'un bout à l'autre de l'Europe, les façons de vivre, de penser et de se comporter peuvent parfois apparaître radicalement divergentes.
Je limite toutefois mes observations à quelques pays seulement: les Etats-Unis, bien sûr, mais aussi l'Allemagne, l'Espagne et la France dans la mesure où les étudiants venant de pays plus éloignés, aussi bien géographiquement que culturellement, sont également beaucoup plus difficiles à cerner.
En effet, si de nombreux asiatiques, et notamment Chinois, font partie du programme d'échange au même titre que nous autres européens, ils se montrent très discrets, restent le plus souvent entre eux, et j'avoue n'avoir jamais eu l'occasion de discuter avec eux.
Nous avions également aperçus, lors de la réunion d'accueil des étudiants d'échange, deux ghanéens, qui semblaient un peu perdus, en retard, avec leur bagages sous le bras, mais je ne les ai jamais recroisés depuis.


Des Américains

En premier lieu, je vais m'attacher à dépeindre nos amis les américains. Je ne veux en aucun cas faire de généralisation hâtive, mais seulement partager ma vision franco-française après ce premier mois passé en terre jusqu'alors inconnue.

Les Américains sont au premier abord des gens chaleureux, accueillants et dévoués. Ce sentiment m'avait déjà frappé lors des quelques jours que j'avais passés à New-York. Les gens vous sourient, vous saluent, vous demandent comment vous allez lorsque vous passez la porte d'un magasin, vous proposent de vous indiquer votre chemin lorsque vous avez l'air perdu, de vous prendre en photo lorsque vous avez l'air d'avoir envie d'être pris en photo (oui oui, il doit il avoir un air...).
D'ailleurs, ça me fait penser à cette fameuse anecdote où, alors que Doudou et moi étions tranquillement assis sur un banc au coeur de Boston, respirant une bouffée d'air face au soleil après une éprouvant séance de shopping, une américaine s'est approchée de nous : "Avez-vous un appareil photo?" Nous de répondre: "Hum... Oui, pourquoi?" "Parce que vous êtes vraiment adorables, il faut que je prenne une photo". Nous lui avons donc prêté notre appareil photo, afin qu'elle prenne une photo de nous, pour nous!

Certes, nous ne ressentions pas particulièrement le besoin, à cet instant, de se faire photographier, mais cela ne change rien au fait que les Américains sont des gens charmants et serviables. Il en a été de même lorsque je suis fraichement débarquée à l'université, avec mes trois valises sur les bras. Je fus accueillie par d'adorables étudiants qui m'ont aidé à monter mes bagages, tandis que les filles de mon couloir me saluaient en souriant et s'extasiaient sur mon origine française.

Toutefois, cette chaleur peut rapidement se révéler assez superficielle. Car si les Américains sont gentils et serviables, il est assez difficile de tisser de véritables relations avec eux. Il ne semble pas que l'amitié soit une valeur fondamentale à leurs yeux, et je suis même tentée de penser que dans ce domaine, la quantité compte pour eux plus que la qualité. On se salue, on se hug (oui, on ne fait pas la bise aux États-Unis, on fait des câlins), on hurle parce qu'on est content de se voir, on partage deux trois banalités dans le couloir, et puis on passe au suivant. Si l'on discute un long moment, que l'on rigole et que l'on projette d'aller à telle ou telle soirée ensemble, il ne faut pas pour autant en conclure que l'on est sur la voie escarpée de l'amitié. C'était nous comme ça aurait pu être quelqu'un d'autre, et rien ne nous fait sentir qu'on compte un peu plus qu'un ou qu'une autre.

Ne voyez ni déception ni amertume dans mon propos, je n'ai pas traversé l'Atlantique pour trouver mes meilleurs ami(e)s (ceux-là m'attendent sagement en France), seulement une constatation, ou même une confirmation de ce que j'avais déjà pu lire ou entendre de la part des étudiants français qui m'ont précédée.

(suite au prochain épisode...)

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Je partage completement ton analyse. Passer la chaleur inhabituellement débordande des premiers contacts, l'Américain peut paraitre faux, leche-bottes, interessé, infidèle, inconstant mais je crois qu'il est tout simplement incroyablement superficiel...
Une fois que l'on a intégré ce parametre, je crois que l'on peut alors nouer des amitiés... a l'Américaine.

Lou a dit…

Chercher meme pas a te faire des amiEs là bas, on est là, on t'attends, et je casse la gueule à tous ceux qui oseraient se prétendre tes nouveaux supers amis de la vie parce qu'on est tout simplement indétronable.
Oui, j'aime à croire ce genre de chose (il est un peu 3h du matin, et je suis vaguement fatiguée, mais je reste tres vindicative, et meme sobre -non pas que je sois saoule- à 10h du matin je tiendrais le meme discours!)

Lou a dit…

indétronableS. pardon..

Anonyme a dit…

Qui est "indétronable" c'est "on" pronom personnel 3éme personne du singulier donc indétronable ne prend pas de "s". Bravo Lou !!! laisse aller ton orthographe innée ... si tu avais écrit (plus sémantiquement correct) " nous sommes ..." tu aurais, je n'en doute pas un seul instant, ajouté un "s" à indétronable".
Mais erreur sur le mot "indétronable" qui n'existe pas !!!
On pourrait éventuellement accepter ce terme "personnel" mais sans omettre de mettre un "petit chapeau chinois ou accent circonflexe" sur le "o" du mot (de la même famille que "trône")

Ceci étant dit c'est bien vrai que vous êtes 1-con-tour-na-ble (s)
pour Mary.
Bisous à Lou