mardi 23 septembre 2008

Des cours

Comme me l'ont fait remarquer certains par leurs doux conseils, et d'autres par leurs plus sarcastiques commentaires, ce blog tend à manquer de substance. On s'amuse, on rigole, on voit des écureuils et des canards, mais on n'apprend pas grand chose de ma vie. Voici venu le temps de remédier à ce sérieux problème.

Premier angle d'attaque: Les cours

Lorsque nos homologues Américains entrent à l'université, ils n'ont, bien souvent, pas encore choisi la voie dans laquelle ils désirent se spécialiser. En effet, les universités américaines, contrairement à ce que l'on peut connaître en France, proposent très souvent un très large choix de cours (de la nutrition à l'ingénierie en passant par la psychologie, l'éducation ou encore les langues) et n'exigent de leurs étudiants d'avoir choisi leur major (spécialisation) qu'à la fin de leur seconde année. Il en résulte que les étudiants peuvent choisir, à certaines conditions près, tous les cours qui sont susceptibles de les intéresser. Et, dans la mesure où nous sommes soumis au même régime que nos petits camarades natifs, il en va de même pour nous. (Sciences Po exige toutefois que nous prenions au moins un cours qui ait un rapport plus ou moins étroit avec les relations internationales, les sciences politiques ou l'économie).

J'ai pour ma part choisi 4 cours (on peut en prendre au maximum 6) dont je vais me faire un plaisir de vous détailler la substance.

1. Step-Aerobic: Je mets ce cours en tête car j'envisage sérieusement d'en faire mon major. D'ailleurs, tout mon emploi du temps a été organisé autour de mes séances de step bi-hebdomadaires. Nul besoin d'en dire plus me direz-vous, on sait tous ce qu'est le step: on gigote sur une marche en plastique en faisant toute une série de mouvements aussi ridicules qu'acrobatiques, le tout sur une musique djeuns et rythmée, dans le seul but de brûler des calories. Mais ce serait bien trop simple. Car le professeur parle anglais. Et je vous assure que quand la musique tonitruante hurle dans vos oreilles, c'est n'est pas aisé de comprendre ce qu'elle entend par "Niiiiiii". Ce n'est qu'au bout de quelques séances que j'ai compris qu'elle voulait qu'on lève le genou*. Je m'applique donc à imiter mes camarades super-entraînées, mais j'ai toujours un temps de retard, ce qui explique sans doute que la prof me demande à chaque fin de cours comment je vais.



2. Allemand: Ce cours est l'un des plus faciles pour moi, ou du moins celui où je participe le plus. Il est en effet moins intimidant de parler allemand devant des élèves qui ont le même niveau que moi, que de parler anglais devant des américains qui pratiquent la langue de Shakespeare depuis leur tendre enfance. La chose se corse un peu lorsque, face à un mot inconnu, la prof donne la traduction en anglais, et que je ne connais pas le mot en anglais non plus. Dans ce cas, soit je demande de plus amples explications, et j'ai bien souvent le droit à une séance de mime, ou je note le mot dans un coin de mon cahier pour le chercher plus tard. C'est pareillement délicat durant les contrôles qui se présentent sous forme de traduction. Il est assez rageant de connaître la signification en Français, mais pas le terme en Anglais...



3. Islam et modernité: Voici le premier de mes "vrais" cours. Je veux dire par là des cours qui demandent un certain travail. Car si les emplois du temps américains sont légers, c'est parce qu'il y a bien souvent autant, voire plus d'heures de travail personnel à la maison. Ce travail consiste en général en des lectures (plus de 150 pages par cours et par semaine.. en anglais), mais aussi en des examens et des travaux à rendre. J'arrive en général assez bien à comprendre les textes (sauf le Coran en ancien anglais auquel je m'attèle actuellement. Je pense que je ne comprendrais pas plus mal si c'était en arabe) qui nous sont proposés, mais je ne participe pas pour autant en classe. Les américains, eux, n'hésitent pas à donner leur point de vue, exprimer leur opinion, même si elle n'a un rapport qu'étroit avec le sujet, ou si elle ne repose sur aucun argument fondé. Pas de honte, pas d'hésitation, chacun a son mot à dire, et c'est plutôt convivial.



4. Médias globaux et conflits internationaux Ce cours est un peu particulier, puisqu'il a lieu à la Fletcher School of law and diplomacy, l'une des meilleures écoles de diplomatie du pays, rattachée à l'université de Tufts. Nous avons le droit, en tant qu'étudiants d'échange, de choisir un cours par semestre parmi ceux proposés par cette école. Le cours que j'ai choisi est particulièrement intéressant, mais tout aussi ardu. Il a lieu dans une très belle salle, autour d'une table ronde en marbre. Nous sommes une dizaines et je suis la plus jeune: tous ont entre 25 et 45 ans. La plupart préparent leur deuxième ou troisième diplôme et ont déjà une certaine expérience dans le domaine: une journaliste russe, un juriste albanais, un autre qui a travaillé chez CNN... Assez intimidant mais en même temps potentiellement intéressant: on croise souvent dans les couloirs des fils de diplomates, et les nombreuses conférences proposées sont tenues par de grands spécialistes ou des professeurs émérites. Toutefois, le mémoire "d'une qualité professionnelle" que nous devons rendre à la fin du semestre me donne déjà des sueurs froides, mais je compte m'accrocher !


Comme vous pouvez le voir, j'ai intercalé quelques photos de NY qui n'ont, certes, aucun rapport avec la choucroute, mais ont au moins le mérite d'égayer ce morne article.



*genou en anglais se dit knee, et se prononce effectivement "ni"

4 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est bien.....j'adore ce que je viens de lire........c'est la preuve que dès qu'on arrête d'avaler n'importe quoi (hamburger, coca, m&m,...) les idées sont tout de suite plus claires.
Bon j'avoue que je suis impressionné par le contenu des cours et aussi par la hauteur du challenge que tu as devant toi...mais surement tellement palpitant. Donc beaucoup de travail à venir et j'espère aussi une multitude de délires...
Merci Mariiiiiiiiiiii

Anonyme a dit…

Cette alternance de dérision légère, de descriptions hyper-réalistes, de thèses animalières et d'expérimentations alimentaires s'accomode parfaitement d'un intermède sur les vertus du travail, le monde des religions et la politique internationale.
Je range alors mes sarcasmes pour te signifier mon admiration devant te capacité à maitriser avec un tel brio des sujets aussi différents.
Merci ma toupette pour ce blog délicieux.
Encore, encore et encore !!! l'addiction à tes nouvelles me gagne.

Anonyme a dit…

C'est bien bô tout ça, mais moi je recherche désespérément mon bas de sport (noir esprit) pour mes cours de streching. Ne l'aurais-tu pas pas malencontreusement emporté pour tes agitations bi-hebdomadaire sur fond de hurlements NIIIIIIIII !
Quand aux fils de diplomates, laisse tomber ma chérie ... (je t'expliquerai en aparté)
Et surtout, surtout, ne laisse pas tomber les extracteurs de cupules !

Nico a dit…

un nouveau billet d'humeur !
un nouveau billet d'humeur !
un nouveau billet d'humeur !
vite vite vite